Cela constituerait « un crime » de ne pas convoquer Mathieu Choinière au prochain rassemblement de l’équipe canadienne, selon Samuel Piette. Ça tombe bien, parce qu’un certain Mauro Biello est l’entraîneur-chef par intérim de la sélection. Et il « connaît très bien » le milieu du CF Montréal.

Même si Choinière n’a pas encore disputé de minutes avec l’équipe sénior, il a été rappelé par le Canada pour un camp d’entraînement à Bahreïn l’hiver dernier, avant la Coupe du monde. Et sa bonne tenue actuelle en club n’est pas passée inaperçue, non plus.

« Pour nous, c’est sûr que sa carrière va nous dire quelque chose, souligne Biello. Nous sommes des sélectionneurs, et si un jeune joueur est en train de bien faire dans son club, ça va l’aider à être sélectionné. »

Choinière s’est révélé comme le couteau suisse de la formation d’Hernán Losada cette saison. Employé au centre, à droite ou à gauche du milieu de terrain, le Québécois a marqué quatre buts et quatre passes décisives, ce qui en fait le comeneur et le meneur respectivement de ces deux colonnes pour son équipe.

Mais Biello nuance.

Mathieu va bien à Montréal. Il y a Jonathan [Sirois] aussi. Il y a plein de joueurs qui sont en train de bien faire, mais il faut comprendre aussi qu’il y a d’autres joueurs qui font bien.

Mauro Biello, entraîneur-chef par intérim de l’équipe canadienne

Il donne quelques exemples des principes que son personnel au sein de la sélection va suivre pour choisir les joueurs qui seront de la partie contre le Japon, à Niigata, le 13 octobre.

« Si le joueur est en bonne forme. Contre qui il se bat pour son poste. Avec ça, on fait nos choix de sélection. Mais c’est sûr qu’un joueur qui joue bien et dont la carrière nous dit quelque chose, il se met en bonne position. »

Après un entraînement du CF Montréal la semaine dernière, nous avons demandé à Samuel Piette si la position qu’occupe désormais Mauro Biello, bien que potentiellement de façon temporaire, pourrait aider des gars d’ici à se faire remarquer davantage par l’équipe nationale. Après tout, le technicien est québécois, et il a fait sa légende avec l’Impact.

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Le capitaine du CF Montréal, Samuel Piette

« Oui et non, répond le capitaine du CFM. Oui, je pense que naturellement, quand tu viens d’un certain coin de pays, tu prêches un peu pour ta paroisse. Mais en même temps, quand c’est une équipe nationale, tu dois appeler les meilleurs joueurs disponibles. En toute honnêteté, Mathieu en fait partie. C’est mon opinion personnelle, mais ce serait un crime de ne pas l’appeler pour le match à venir en octobre. »

« Après, ce n’est pas moi qui prends les décisions, rappelle Piette avec prudence. Oui, ça peut jouer. Mais en même temps, il ne faut pas que ce soit trop politique non plus. »

« Je comprends l’importance de la MLS »

Le prédécesseur de Biello, John Herdman, martelait que pour que le Canada atteigne ses buts sur la scène internationale, ses joueurs devaient quitter la MLS afin de rejoindre les circuits élites en Europe. Le raisonnement voulait qu’en affrontant les meilleurs joueurs au monde chaque semaine, les Canadiens puissent atteindre le niveau nécessaire pour rivaliser avec les meilleures nations.

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L’entraîneur-chef par intérim d’Équipe Canada, Mauro Biello

Quand tu regardes les effectifs des équipes comme le Maroc, la Croatie ou la Belgique, tu vois combien de joueurs sont en train de jouer dans les tops ligues au monde. Comme entraîneur, tu aimerais avoir tous tes joueurs qui jouent en Premier League, en Liga ou en Allemagne, c’est normal.

Mauro Biello, entraîneur-chef par intérim, en référence aux adversaires du Canada au Mondial 2022

Mais l’entraîneur-chef par intérim du Canada ne se met pas des œillères pour autant.

« Je comprends aussi l’importance de la MLS, assure Biello. Il y a de bons joueurs en MLS. J’étais entraîneur en MLS. Et si un joueur est en train de bien faire en MLS, ça veut dire quelque chose aussi. C’est sûr que je vais regarder en MLS. Je connais beaucoup de joueurs, et si je pense qu’ils peuvent aider le groupe et s’y intégrer, je suis totalement d’accord avec ça. »

Piette « souhaite » le poste à Biello

On l’écrivait la semaine dernière : Mauro Biello veut qu’on enlève l’étiquette « par intérim » à son titre d’entraîneur-chef d’Équipe Canada. Les prochains mois à la tête de la sélection seront son audition.

Mais déjà, il peut compter sur l’appui d’un vétéran de l’équipe.

« J’ai eu la chance de travailler avec lui ici et en équipe nationale, rappelle Samuel Piette. Je sais ce qu’il est capable de faire. C’est quelqu’un de très intelligent, avec un QI football très, très élevé. »

Le milieu de terrain vante aussi ses qualités humaines.

« C’est une très bonne personne, qui s’entend bien avec tous les joueurs. Il sait quand c’est le temps d’être un peu plus dans le laisser-aller et d’être proche des joueurs, mais il sait aussi quand être sérieux et préparer un match. Je lui souhaite. »