« C’est la question qui préoccupe tout le monde. »

Non, Bev Priestman ne parle pas de l’endroit où se cache Carmen Sandiego, mais bien du statut de Christine Sinclair avec l’équipe nationale féminine de soccer.

La légende internationale a une nouvelle fois été rappelée pour les deux matchs amicaux contre le Brésil, qui seront disputés à Montréal et à Halifax, les 28 et 31 octobre prochains. L’attaquante la plus prolifique de l’histoire, aujourd’hui âgée de 40 ans, pourrait y disputer ses 327e et 328matchs dans l’uniforme canadien.

Sinclair a fondu en larmes après l’élimination du Canada à la Coupe du monde l’été dernier. Elle avait de nouveau les yeux mouillés après la qualification olympique pour Paris 2024, obtenue le mois dernier à Toronto contre la Jamaïque. On sent que chaque coup de sifflet final signifie une fin de carrière qui approche de plus en plus.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE

L’entraîneuse-chef du Canada, Bev Priestman

D’autant qu’avec le talent canadien qui la pousse dans le dos, elle n’est plus titulaire dans l’échiquier de Priestman.

On en revient donc à la « question qui préoccupe tout le monde ». Quelle est la suite pour Christine Sinclair ?

Ce que je peux confirmer, c’est qu’elle est sélectionnée et disponible pour ce camp. On a eu des conversations confidentielles à propos de son avenir. Je ne pense pas que c’est à moi d’en communiquer les détails.

Bev Priestman, entraîneuse-chef de l’équipe canadienne, au sujet de Christine Sinclair

L’entraîneuse-chef du Canada se réjouit cependant de savoir Sinclair présente à l’entraînement avec les jeunes joueuses, la relève. « Elles ont un camp avec Christine Sinclair, dit-elle. Elles peuvent voir sa qualité et ce qu’elle amène à l’équipe. »

Et Viens ?

Bien qu’il soit quasi impossible moralement d’écarter une Sinclair en santé de la sélection, le Canada a l’obligation de préparer le terrain pour un avenir sans elle. Un avenir qui pourrait être bien proche.

Et on l’a dit : cette équipe canadienne regorge de talent. Ce n’est pas pour rien que la Québécoise Évelyne Viens, tout feu tout flamme en Europe depuis deux ans, ne parvient pas à se tailler un poste de partante sous Priestman.

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Évelyne Viens

Mercredi matin encore, avec l’AS Rome en Ligue des champions, Viens a marqué dans une victoire de 6-1 face au Vorskla Poltava, un club ukrainien. Toutes compétitions confondues, ça lui en fait quatre en cinq matchs depuis le 30 septembre.

Je sais exactement ce dont Évelyne est capable. Surtout en club.

Bev Priestman, entraîneuse-chef de l’équipe canadienne

Elle souhaite voir une « rotation » et « plusieurs visages » sur le terrain pour ces deux rencontres contre le Brésil. Ce qui va en ressortir lui donnera de premiers éléments d’information pour déterminer qui ira à Paris.

À la blague, Priestman lance qu’elle va demander de l’aide aux médias participant à cet appel en visioconférence pour choisir son équipe en vue des Jeux.

« Quand tu regardes [nos options], c’est excitant, mais je me demande bien comment je vais arriver à faire mes choix ! »

« Une belle expérience » à prévoir à Montréal

Ce sera une première visite à Montréal depuis octobre 2021 pour l’équipe féminine du Canada. Elle avait alors battu la Nouvelle-Zélande 1-0 au stade Saputo, dans le cadre de la tournée canadienne suivant la conquête de la médaille d’or aux Jeux olympiques de Tokyo.

Priestman note que ce match disputé le week-end « sera une belle expérience pour tout le monde ».

Elle ajoute que plusieurs joueuses de l’équipe féminine sont de la région. En plus de Viens, Lysianne Proulx, Gabrielle Carle, Vanessa Gilles, Bianca St-Georges et Marie-Yasmine Alidou sont du Québec. À ce groupe de joueuses appelées déjà plusieurs fois s’ajoute cette fois Mélissa Dagenais, une gardienne de Saint-Hubert évoluant à l’Université de Miami.

« Ce sera une belle occasion pour elles, dit Priestman. C’est tellement bien de pouvoir faire voyager cette équipe à différents endroits au pays. Les joueuses sont ravies de pouvoir jouer à Montréal et à Halifax. »