(Columbus) Rudy Camacho et Wilfried Nancy faisaient presque partie des meubles à Montréal, avant de prendre tous les deux la route de l’Ohio dans la dernière année. « Parfois, on rigole. Qui aurait cru qu’on se serait retrouvés à Columbus ? », lance l’entraîneur.

Camacho a été échangé de Montréal à Columbus en échange de 400 000 $ en argent d’allocation générale en juillet dernier, après six ans avec le club. Les deux Français ont vécu des retrouvailles harmonieuses dans la ville des Buckeyes d’Ohio State.

Au chapitre sportif, l’adaptation s’est faite « facilement », croit Camacho, en entrevue avec La Presse dans les installations du Crew, jeudi.

« Tu apprends à connaître les mecs sur le terrain, et ce n’est pas pareil. Tu avais des habitudes avec d’autres gars, mais ça prend une semaine ou deux, et une fois qu’on prend la confiance des matchs, qu’on fait de bonnes performances, qu’on se sent intégré dans l’équipe, ça va. »

PHOTO JEROME MIRON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Rudy Camacho joue avec Columbus depuis juillet dernier, après six ans avec Montréal.

On a parlé en long et en large du style de jeu de Wilfried Nancy, dans notre numéro de vendredi. Ce dernier estime que Rudy « connaissait bien » sa philosophie, mais qu’il « l’avait perdue ».

« Pas d’offense à Hernán [Losada], je respecte tous les styles de jeu. Mais on a une façon de jouer qui est différente. »

« Il a fallu reformer Rudy un peu, parce qu’il avait repris des habitudes par rapport à Hernán. […] C’est revenu assez rapidement, mais ça a pris un peu plus de temps à mon goût. »

Pour le Québécois Mohamed Farsi, latéral droit du Crew qui en est à sa première saison complète en MLS, Camacho « ramène une touche d’expérience en défense centrale, et ça fait plaisir ».

« C’est un gars hyper intelligent, qui connaît très bien le système de jeu du coach, dit-il en entrevue avec La Presse. […] Que ce soit avec le ballon, défensivement, en termes d’expérience, il nous aide énormément, et il solidifie encore plus la défense. »

Parti « en bons termes »

Du propre aveu de Rudy Camacho, « ç’a été dur de passer à autre chose » tactiquement en début de saison à Montréal.

« On était, entre guillemets, formatés par Will et son style de jeu pendant deux ans, soutient le défenseur. Après, on nous a demandé de faire autre chose, et c’est normal aussi. Ce sont d’autres idées de jeu. »

Montréal a perdu six de ses sept premiers matchs, puis a pris son envol à la fin avril.

« On a rectifié le tir, on a cherché les solutions, et au bout d’un moment, on les a trouvées. J’ai recommencé à faire de bonnes performances quand le collectif a trouvé un nouvel élan. »

Il assure qu’il n’est pas parti en mauvais termes avec le CFM. Sans promesse de contrat pour l’année prochaine, Camacho a cherché à se trouver un « avenir » avec un autre club.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Rudy Camacho (à droite) dans l’uniforme du CF Montréal, le 8 juillet dernier

Au final, ils m’ont écouté, même si c’était dur pour eux de dealer avec Columbus. J’ai dû insister un peu, pour leur faire comprendre que mon avenir était en jeu. […] Ils ont fini par l’entendre.

Rudy Camacho

Le Toronto FC a aussi été une possibilité pour le Français, mais l’idée de retrouver Nancy et son personnel a « pesé dans la balance ». « À Toronto, j’aurais eu beaucoup plus d’incertitude, j’aurais pris quatre buts par match, et ça ne m’aurait pas plu. »

Le 3 août, après la fermeture du marché des transferts, le directeur sportif Olivier Renard avait expliqué que Camacho « avait demandé d’avoir l’autorisation de partir de Montréal s’il le pouvait, s’il se mettait d’accord avec un club ».

« Nous, évidemment, on s’est posé des questions, avait-il dit. On lui a donné trois choix, en fait. On a dit : “tu peux rester ici […] et on verra ce qu’on fait pour la ou les prochaines saisons”. Et on lui a laissé le choix de parler avec les deux clubs, et c’est ce qu’il a fait. Il est revenu vers nous pour nous dire que son envie était de partir maintenant pour Columbus. On a essayé de trouver le meilleur accord possible pour le club. »

Les enfants de Camacho sont toujours à Montréal, et il reviendra en ville au terme de la saison.

« Je suis en bons termes avec tout le monde au club, tous les joueurs, toutes les personnes qui y travaillent, les gens dans la ville. J’adore Montréal. »