« On s’éclate, on travaille, on rigole. Je ne pourrais pas être plus content que ça », a lancé Laurent Courtois avec entrain. Le nouvel entraîneur-chef du CF Montréal venait à peine de s’installer sur sa chaise pour sa disponibilité média virtuelle en direct de l’Arizona, vendredi.

Dès sa première présentation aux Montréalais, le 9 janvier, Courtois disait être un « vieux gamin » en train de réaliser un « rêve d’adulte ». Dix jours plus tard, son enthousiasme est le même et on comprend vite que ce plaisir est au cœur de son approche en tant qu’entraîneur.

« Si on arrive à allier “s’amuser” et “laisser le cœur sur le terrain”, je pense que les solutions soccer vont arriver beaucoup plus facilement, a-t-il ajouté plus tard. Pour l’instant, l’attitude des joueurs, leurs réponses et leur bonne humeur, elles sont contagieuses. »

Voilà donc l’ambiance qui règne chez le CF Montréal, à peine quelques jours après son arrivée dans le sud-ouest des États-Unis, où il tient une partie de son camp d’entraînement jusqu’au 24 janvier. Déjà, l’entraîneur-chef semble entièrement satisfait de ce qu’il voit chez son groupe de joueurs.

« J’étais content le premier jour parce que j’ai vu beaucoup de sourires et une bonne ambiance. Le deuxième jour, on a mis deux ou trois trucs en place. On voulait les défier un petit peu. Et en fait, j’ai été surpris. J’ai trouvé qu’ils avaient très bien répondu pour une première. »

« Je connais le potentiel des joueurs et leur envie de jouer. Je ne pensais pas qu’ils allaient, dès la première séance spécifique de concepts qu’on voulait voir, être aussi audacieux et braves. J’ai vraiment apprécié. C’est vraiment très encourageant. Que du plaisir. »

Quelques minutes plus tard, Jonathan Sirois a confirmé les propos de son entraîneur. Selon le gardien, le groupe a eu « une très belle réaction » aux premières instructions de Courtois.

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Jonathan Sirois

Je crois qu’on est tous dans le positif. […] Je pense qu’on le prend vraiment aussi comme un beau challenge, c’est un système un peu différent de l’année dernière.

Jonathan Sirois

« C’est une sorte de système de jeu où, si on arrive à le maîtriser, on peut avoir beaucoup de plaisir. Mais ça prend de la pratique et, bien évidemment, il faut faire des erreurs pour qu’on puisse apprendre. »

Un « beau défi »

Lors de sa première conférence de presse, Laurent Courtois disait de ses gardiens qu’ils devraient « faire des choses très ambitieuses » et être « prêts à répondre ». Des paroles qui, lorsqu’on les lui répète, « excitent » Jonathan Sirois.

« On l’a déjà travaillé un peu à l’entraînement. […] Je le prends vraiment comme un beau défi pour que je puisse continuer à me développer en tant que joueur. »

D’un point de vue individuel, Sirois a connu une saison exceptionnelle en 2023. Le gardien de 22 ans s’est établi comme le titulaire du club à la suite de la blessure de James Pantemis lors du premier match de la campagne. Il a signé 11 jeux blancs. Son travail lui a valu, en août, une prolongation de contrat de trois saisons, assortie d’une année d’option en 2027.

Si le Québécois veut pouvoir répéter ces exploits, le club devra être « très agressif défensivement », a-t-il noté. « Il y a des moments, l’année dernière, où on avait un peu plus de difficultés à ce niveau-là. Je crois que si on peut être très agressifs, très solides et très bons en matière de communication pour s’aider les uns, les autres, ça peut très bien aller cette année. »

Rappelons par ailleurs que le CFM a fait l’acquisition de Sebastian Breza par transfert au cours des derniers jours. C’est un retour à Montréal pour le Québécois, qui a joué pour le club en 2021 et 2022. À ce sujet, Sirois ne cache pas sa joie.

« Seb ! s’exclame-t-il en souriant. C’est un bon gars avant tout, donc moi je suis content de le revoir venir avec moi, avec l’équipe. […] On le connaît, c’est un bon caractère. Revoir un visage familier qui revient en plus de Logan [Ketterer], que je connais déjà, c’est sûr que c’est bien. »

« Je sais qu’on va avoir une belle année en matière de compétition. On va se pousser les uns les autres, puis on va se donner [à plein] pour le club. »

Transpirer

Le CF Montréal disputera le samedi 27 janvier un premier match préparatoire contre le Minnesota United. Comme l’équipe n’a pas eu beaucoup de temps de préparation, Courtois préfère ne pas mettre « trop de pression » sur ses joueurs.

« Il faut habituer les corps et les esprits au type d’effort qu’on va chercher à développer ensemble », explique-t-il.

Après tout, le premier match de la saison n’a lieu que le 24 février. L’équipe commencera d’ailleurs son calendrier avec six matchs à l’étranger, ce qui ne semble pas énerver l’entraîneur le moins du monde.

« Je suis un enfant. Je veux dire par là que j’ai vu les six déplacements et j’ai dit : amenez-les. Je sais que ça va être difficile, on ne va pas se mentir, mais les valeurs humaines et la chimie qu’on peut en ressortir aussi, ça peut peut-être être la base, indépendamment des résultats, de tout le reste de l’année. »

« Moi, je crois beaucoup à l’adaptation et l’adversité pour tout de suite construire des réponses. Et plus tu transpires à l’entraînement, moins tu saignes en match. »