La proverbiale « page » est maintenant « tournée ».

Mercredi, le Canada a annoncé ses convocations pour la Gold Cup féminine. Et pour la première fois en près de 25 ans, ni Christine Sinclair ni Sophie Schmidt ne pouvaient figurer sur les plans de la sélectionneuse Bev Priestman. Ces deux légendes du soccer canadien ont pris leur retraite internationale en 2023.

« On savait que la page se tournait depuis quelque temps déjà, a indiqué Priestman en visioconférence, mercredi. Je pense que les deux joueuses ont fait un travail incroyable pour préparer le prochain groupe de leaders. »

Je pense que l’équipe est prête. Je l’ai remarqué l’an dernier. Sinc s’est occupée de former de nouveaux leaders. Et ça en dit long. Nos leaders sont parfaitement en mesure de faire avancer cette équipe.

La sélectionneuse Bev Priestman

Le groupe qui participera à la toute première Gold Cup féminine, du 20 février au 10 mars, en Californie et à Houston, est essentiellement constitué de joueuses établies.

Jessie Fleming, pilier au milieu de terrain et potentiellement la joueuse la plus importante de la formation canadienne, y sera. Kailen Sheridan, Kadeisha Buchanan, Shelina Zadorsky, Quinn, Cloé Lacasse et Adriana Leon aussi. Toutes de bonnes candidates pour porter le brassard de capitaine laissé vacant par le départ de Sinclair.

« La capitaine n’aura pas à chausser les souliers de Christine, assure Priestman. […] On a des joueuses qui ont des médailles autour du coup, des qualités uniques, qui vont chacune contribuer. »

PHOTO PHELAN M. EBENHACK, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jessie Fleming (17)

La Gold Cup… avant les Jeux

Le Canada ne connaît pas encore l’identité de son premier adversaire, le 22 février : ce sera soit le Salvador, soit le Guatemala. Ensuite, le Paraguay (25 février) et le Costa Rica (28 février) l’attendent.

Oui, le Canada a l’ambition de remporter cette Gold Cup. Mais la sélectionneuse ne s’en cache pas : il s’agit d’un tournoi qui permettra surtout de mieux évaluer ses troupes en vue des Jeux olympiques de Paris, l’été prochain.

« Je ne sais pas pour vous, mais essayer de réduire mon effectif à 23 joueuses a été très difficile », lance Priestman, qui est déjà essoufflée de devoir en choisir seulement 18 pour les Jeux.

Ses choix se sont basés sur certains « principes », dit-elle, comme le fait que certaines joueuses peuvent évoluer à différentes positions, leur forme physique, etc.

J’espère que l’on pourra continuer de bâtir cet élan positif que nous avons [depuis quelques mois]. On veut absolument gagner ce tournoi, mais on pense aussi au mois de juillet et à ce qu’on doit faire pour y arriver.

Bev Priestman, sélectionneuse de l’équipe canadienne féminine de soccer

La phase de groupes est évidemment cruciale. Mais Priestman la voit surtout comme une façon de préparer pour la suite ses joueuses qui viendront tout juste de débarquer de l’avion.

« On a des joueuses qui vont arriver [de leurs clubs respectifs] deux jours avant, tandis que d’autres n’auront pas beaucoup de minutes dans leurs jambes. La phase de groupes sera l’occasion d’avoir une bonne idée de l’état de notre effectif, sans non plus sous-évaluer le Paraguay […] et le Costa Rica, qui nous donnent toujours un bon match. »

Une première occasion pour Laurence Gladu

Les Québécoises Lysianne Proulx, Gabrielle Carle, Vanessa Gilles et Evelyne Viens ont également été rappelées. Leur affectation canadienne débutera le 19 février, trois jours avant le premier match.

Mais du 12 au 18, Priestman a décidé d’y aller d’un précamp, auquel participeront des joueuses actuellement en hors saison. Ainsi, la jeune gardienne québécoise Laurence Gladu, affiliée à Penn State en NCAA, obtiendra une première chance de se faire valoir dans l’environnement canadien.

Priestman dit suivre toutes ces joueuses assidûment dans leurs parcours respectifs. Dans le cas de Gladu, Glad pour les intimes, « elle a tous les attributs nécessaires pour une gardienne moderne », estime l’entraîneuse.

« Mais il ne s’agit que de venir dans notre environnement et d’être elle-même. Elle n’a rien à perdre, on ne veut que l’évaluer pour savoir où elle se situe par rapport à nos gardiennes. »