« Prêt, pas prêt, j’y vais ! », lancent les enfants qui jouent à la cachette, au terme de leur décompte les yeux fermés. Ce sont approximativement les mêmes mots qu’ont prononcés les membres du CF Montréal présentés aux médias virtuellement, vendredi après-midi.

« Ce ne sera pas la version finale », a précisé l’entraîneur-chef Laurent Courtois, au sujet de la copie que remettra son CFM, ce samedi soir, à Orlando.

« Évidemment, j’aimerais que tout soit parfait dès [ce samedi], a souligné le gardien Jonathan Sirois. Mais on est aussi très conscients que ce ne sera pas le cas. »

Même s’il relève que son groupe n’a « pas d’excuses » au terme de ce camp d’entraînement de six semaines passées en Arizona et en Floride, Courtois souligne que le « potentiel athlétique » de ses joueurs n’est pas encore à son sommet. Pas plus que leur « maîtrise technique » du style de jeu qu’il préconise.

À ce chapitre, Sirois est un des porte-couleurs du Bleu-blanc-noir qui en aura beaucoup sur les épaules en début de campagne. Surtout parce que son nouveau coach lui demande d’être offensif, de se positionner haut sur la pelouse et de savoir jouer balle au pied.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Jonathan Sirois, gardien de but titulaire du CF Montréal

« Je crois que j’ai une bien meilleure compréhension de mon rôle dans le système aujourd’hui qu’il y a six semaines », estime le geôlier.

Je ne mentirai pas cependant que je vais avoir une bien meilleure compréhension, et de bien meilleures sensations, de ce que je dois faire sur le terrain dans un mois ou deux, avec des matchs dans les jambes.

Jonathan Sirois

Tactiquement, Courtois souhaite voir ses hommes être « eux-mêmes », en manifestant « leurs intentions », tout en demeurant « compétitifs ».

« Je ne nous vois pas aller chercher des résultats sans jouer à notre façon », explique-t-il, interrogé sur sa priorité entre récolter des points à l’étranger et développer son style de jeu.

« Je ne vais jamais tout sacrifier juste pour un résultat, pour aller chercher un point. Mais il y a un équilibre à trouver. »

Un « mini-championnat »

Il devra le trouver rapidement. Parce que cet hiver, le CF Montréal amorce sa saison avec six matchs sur la route avant de retrouver ses partisans en avril au stade Saputo.

Ce début de saison, « c’est un mini-championnat », a tranché Laurent Courtois.

Focalisons-nous sur la période de ces six matchs-là. Mais l’approche et la mentalité, c’est match par match, et séquence par séquence dans le match.

Laurent Courtois

L’entraîneur a bien étudié les Lions qu’il affrontera ce samedi, même s’il connaissait déjà les allures de cette équipe.

« On a une très belle équipe en face de nous, dit-il. Pour moi, c’étaient les favoris avec le Crew [dans leur affrontement en séries] l’année dernière. Je savais que celui qui allait passer ce tour se rendrait jusqu’au bout. À partir de là, je pense qu’on est très capables. On va y aller avec l’ambition de faire ce qu’on veut faire. »

Orlando a gagné contre le Cavalry en Coupe des champions de la CONCACAF, mercredi. En revanche, l’attaquant et joueur désigné Luis Muriel, arrivé de la Serie A italienne la semaine dernière, n’a toujours pas obtenu son visa de travail et pourrait donc être absent pour la rencontre face au CF Montréal. Les Lions représentent un beau défi pour l’Impact, mais il s’agit là peut-être d’une bonne nouvelle pour les visiteurs.

Un grand moment pour Courtois

Avec tout ça, ce sera quand même un tout premier match pour Laurent Courtois à la barre d’une équipe en MLS. Comment se sent-il à l’aube de ce grand moment dans sa carrière ?

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Laurent Courtois surveille une séance d’entraînement du CF Montréal à Orlando, au début de février.

« Très excité, motivé, fier, tout ce que tu veux, répond-il. On espère que les gars vont performer à leur niveau. Je suis excité pour eux. On va leur rappeler à quel point ils ont la chance d’avoir ces moments-là. Spécialement contre une belle équipe d’Orlando, dans ce stade. C’est magique. »

De quoi aura l’air son tout premier onze partant dans le circuit Garber ?

On essaie de faire avec ceux qu’on trouve les plus compétitifs du moment, et ceux qui arrivent à se rapprocher le plus possible de ce qu’on veut faire. […] On a rappelé aux gars qu’on veut développer un effectif, pas juste un onze titulaire.

Laurent Courtois

Il ne veut pas divulguer si Josef Martínez sera de la partie. Mais il salue son « professionnalisme exemplaire » depuis qu’il a fait sa connaissance dans les dernières semaines.

« Il revient de très loin en fitness, avance Courtois. Mais on est vraiment contents de ce qu’il a été capable de démontrer au jour le jour et en très peu de temps. […] Il est un des candidats, comme tout le monde. »

Tu joues à la cachette, Laurent Courtois. D’une drôle de manière.