(Rome) L’international italien de l’Inter Milan Francesco Acerbi, accusé d’insultes à caractère raciste par le défenseur de Naples Juan Jesus, n’a pas été sanctionné faute de preuves concluantes, a annoncé mardi la Fédération italienne de football.

« Considérant que le niveau minimal de certitude raisonnable quant au contenu discriminatoire de l’infraction commise n’a pas été atteint, il a été décidé de ne pas appliquer les sanctions prévues par l’article 28 du Code de la justice sportive », a expliqué dans un communiqué Gerardo Mastandrea, le juge de la Fédération italienne en charge des questions disciplinaires.

Selon cet article, Acerbi, 36 ans, était passible d’une suspension d’au moins dix matchs de championnat, ce qui aurait mis fin à sa saison et compromis fortement sa participation à l’Euro-2024 en Allemagne (14 juin–14 juillet).

« Le contenu discriminatoire, sans remettre en cause la bonne foi (de Juan Jesus), ne semble avoir été perçu que par le seul joueur offensé, sans l’appui d’aucune preuve externe, que ce soit audio, vidéo et même témoignage », relève le jugement de la FIGC.

Naples s’est dit « abasourdi » par cette décision. « Il n’est pas raisonnable de penser qu’il (Juan Jesus) a mal compris », a réagi le club dans un communiqué publié sur son site.

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Juan Jesus

Il a également annoncé qu’il ne se joindrait plus « aux initiatives purement cosmétiques » contre le racisme et la discrimination coordonnées par la fédération. « Nous continuerons à les mener nous-mêmes, […] avec une conviction et une détermination renouvelées », a-t-il affirmé.

Le 17 mars, lors du choc de la 29e journée entre l’Inter Milan, leader de la Serie A, et Naples, champion en titre, Juan Jesus avait affirmé à l’arbitre du match qu’Acerbi lui avait fait une remarque raciste alors que les deux joueurs étaient à la lutte sur un corner.

À l’issue de la rencontre, Jesus, 32 ans, avait expliqué que le défenseur italien s’était « rendu compte qu’il était allé trop loin » et lui avait présenté ses excuses.

Le lendemain, Acerbi, convoqué pour deux matchs amicaux de l’Italie aux États-Unis, avait quitté le rassemblement de la Nazionale après avoir donné sa version des faits et déclaré qu’il « n’avait pas (eu) l’intention d’être diffamatoire, dénigrant ou raciste ».

« Les commentaires d’Acerbi ne correspondent pas à la réalité et avec ce qu’il m’a dit », avait réagi Juan Jesus sur ses réseaux sociaux. « C’est insupportable […] il faut combattre le racisme ici et maintenant ».