L'Impact a beau avoir remporté trois championnats de plus que le Canadien depuis 15 ans, le onze montréalais n'a pas la même notoriété que le Tricolore.

Même si l'équipe attire 13 000 personnes en moyenne à ses matchs au stade Saputo, il ne faut donc pas s'étonner que Mauro Biello et compagnie n'aient attiré que 200 personnes à peine sur la rue Crescent dans le centre-ville de Montréal, jeudi midi. D'autant plus que c'est par temps froid et humide qu'on a célébré le titre de la première division de la USL remporté samedi par l'Impact, le troisième du club après ceux de 1994 et 2004.

L'adhésion de l'Impact à la MLS, un projet que le président Joey Saputo compte réaliser d'ici 2011 ou 2012, pourrait augmenter considérablement la cote de popularité du club.

Marc Dos Santos, qui devrait prochainement signer un nouveau contrat à titre d'entraîneur-chef avec l'Impact, pourrait être l'homme tout désigné pour diriger l'équipe une fois en MLS. Invité à succéder à John Limniatis au cours de la saison qui vient de se terminer, Dos Santos a su transformer des joueurs qui avaient sombré dans une mentalité de perdants en équipe apte à contrôler son destin et confiante de remporter les plus grands honneurs.

Le directeur technique Nick De Santis et Dos Santos négocient présentement dans le but d'assurer l'avenir à long terme de ce dernier avec l'Impact. De Santis est demeuré évasif, jeudi, quant aux probabilités de voir Dos Santos signer un contrat qui lui permettrait de faire le saut en MLS avec l'équipe. Question de se laisser des portes ouvertes.

Le gardien Matt Jordan a toutefois été catégorique, jeudi, lorsque interrogé en marge des célébrations: Dos Santos a déjà les compétences nécessaires pour connaître du succès à un niveau supérieur comme celui de la MLS.

«Je crois qu'il est prêt dès maintenant», a indiqué Jordan, qui a disputé plus d'une centaine de matchs et joué sous les ordres de 10 entraîneurs en l'espace de huit saisons dans la MLS avant de se joindre à l'Impact en 2007.

«Il a beaucoup de passion pour son métier et il est extrêmement bien organisé. Et sa principale force, c'est qu'il a la capacité d'exprimer clairement ce qu'il attend individuellement des joueurs, de leur expliquer leur rôle à l'intérieur de la structure de jeu qu'il veut donner à l'équipe.»

Dos Santos a également su naviguer dans un contexte peu évident, celui de se retrouver à la barre d'une équipe dont les joueurs étaient devenus défaitistes.

«Il a amené les joueurs à se rapprocher, il a nous a aidé à revenir à l'essence même de ce que ça représente d'être un joueur de l'Impact de Montréal, a souligné Jordan. Nous nous étions éloignés de nos principes de base et il nous a ramenés à ces principes, tout en intégrant de nouvelles idées.»

«C'est sûr qu'on veut que Marc reste, et comme Marc a déclaré qu'il veut gagner encore avec l'Impact, on est confiants qu'on en viendra à une entente avec lui», a affirmé De Santis, tout en refusant de dire s'il voit Dos Santos comme entraîneur de l'Impact dans la MLS.

«Pour l'instant, l'Impact est dans la USL, on espère que Marc va diriger cette équipe-là, a affirmé De Santis. Marc a encore beaucoup à apprendre et il le sait. Mais c'est un entraîneur qui a un très grand avenir devant lui, que ce soit avec Montréal ou dans d'autres pays.»

Dos Santos n'a jamais caché qu'il rêve de diriger une équipe à la Coupe du monde de foot. C'est donc dire qu'il lorgne un poste en Europe. Mais il a convenu, jeudi, qu'il s'agit là d'une ambition qui ne se réalisera qu'à long terme, et que c'est un projet qui pourrait s'évanouir s'il devait finir par s'enraciner davantage au Québec.

«C'est sûr que je suis ambitieux, que j'ai des rêves, que je veux aller le plus loin possible, mais maintenant, je commence à aimer l'Impact de plus en plus - l'organisation, la foule», a affirmé Dos Santos.

«Absolument, a vite répondu l'entraîneur de 32 ans lorsqu'on lui a demandé si diriger l'Impact en MLS l'intéressait. Je serais également intéressé à vivre un autre grand exploit avec l'équipe dès l'an prochain. Mon coeur est ici et les chances que je reste sont bonnes, mais rien n'est sûr encore.»

Biello: le temps de réfléchir

Mauro Biello est un autre membre dont l'avenir avec l'Impact, à titre de joueur du moins, reste incertain. Pressé de questions depuis plusieurs jours sur la possibilité qu'il prenne sa retraite, le seul joueur encore actif à avoir fait partie de l'édition inaugurale de l'Impact en 1993 a répété jeudi qu'il n'avait pas pris de décision pour l'instant.

«Je vais savourer cette semaine, puis je vais prendre des vacances et après ça on va prendre une décision», a-t-il déclaré, précisant qu'il se donnera quelques mois pour y penser.

Biello a assuré par contre que sa réflexion ne s'éternisera pas.

«Je ne ferai pas comme Mats Sundin... et pas comme Brett Favre non plus», a-t-il lancé.