Eh bien, on connaît maintenant le nouveau logo de l'Impact de Montréal, mais c'est un autre aspect, plutôt déprimant celui-là, de l'image du club montréalais qui a refait surface en fin de semaine.

Malgré une tentative de rattrapage dans les médias à la suite de propos controversés tenus au sujet des Ultras montréalais, l'attitude du directeur technique Nick De Santis et du président Joey Saputo à leur égard a de quoi laisser perplexe. Quand les partisans qui démontrent le plus de passion pour le club se font dire qu'ils ne sont plus les bienvenus, on peut se demander quel genre d'atmosphère on souhaite créer au stade Saputo pour l'année prochaine. Le nombre de crises de relations publiques vécues cette année chez l'Impact est effarant. Au rythme actuel, on aurait quasiment besoin de Mirador.

Par ailleurs, il n'y a pas que le logo du club qui a changé. La devise «Tout pour gagner» devient dorénavant «Tous pour gagner». Une orthographe à première vue surprenante, qui plus est, dénuée de tout sens de l'ironie. Malgré ces appels au rassemblement en cette année de transition, la réaction épidermique de l'organisation semble toujours d'écarter ceux qui sont devenus indésirables à force de manifester leur mécontentement.

Comme la plupart des joueurs, la direction du club n'aime pas beaucoup qu'on souligne les erreurs commises. Quand on fait subir ce traitement aux joueurs, on leur dit pourtant qu'il s'agit d'un processus d'apprentissage. Lorsque les Ultras critiquent le club auquel ils ont juré fidélité, on ne s'attend pas à ce que la direction du club en redemande, mais de là à exiger le silence, il y a une marge.

Qui sont les Ultras?

On parle souvent d'eux comme un 12e joueur puisqu'ils apportent de l'énergie au onze à l'oeuvre sur le terrain. Avec le temps, les Ultras ont fait leur place dans l'écosystème du soccer montréalais. Un brin provocateurs, ils contribuent par ailleurs avec brio à intimider l'adversaire lors des matchs au stade Saputo et ils accomplissent leur mission de façon pacifique, ce qui n'est pas toujours le cas avec les groupes de partisans organisés.

Étant largement responsable de l'ambiance qui règne dans le stade, on préfère de loin qu'ils soient avec nous plutôt que contre nous bien qu'ils soient parfois malcommodes. Parlez-en aux agents de sécurité de la section 114.

En raison des problèmes d'image cette année, le risque est de plus en plus grand que des amateurs perdent leur empathie pour un club qui représente l'emblème du soccer québécois. On se doit de reconnaître tous les gestes et les efforts faits par les dirigeants de l'Impact pour élever le statut du soccer dans la métropole. On se demande même ce qui existerait s'ils n'avaient pas été là.

Mais pour évoluer davantage, le club doit savoir se montrer plus mature envers la totalité de son public, car les disputes domestiques n'aident en rien la cause de l'équipe. L'Impact doit aspirer à devenir une institution à laquelle les amateurs restent attachés même si on change les joueurs, les entraîneurs ou les dirigeants qui la composent.