Et puis, votre week-end à vous, il était comment? Un peu moins gris que le mien, je l'espère. Je ne suis pas du genre à me plaindre, mais on dit qu'il est très mauvais de refouler ses émotions.

Or, ce n'est pas tant ce temps maussade en train de ternir un printemps qui était rempli de promesses il y a de cela quelques semaines. Je dois ma déprime à une autre cause sur laquelle je n'exerce aucun contrôle: le sort du FC Barcelone.

La dernière semaine a été éprouvante. Deux matchs, deux défaites sous la pluie, dont une contre l'ennemi juré - le Real Madrid. Depuis, l'angoisse s'est bel et bien emparée des partisans culés.

Le phénomène est pourtant bien connu. Mais j'avais presque oublié à quel point être fan de foot, c'est se condamner à souffrir. Remarquez qu'avec le Barça comme club fétiche, je suis loin d'être le plus masochiste.

Quand même, étant d'un naturel sensible, j'ai eu du mal à m'endormir samedi soir à force de revoir dans ma tête le but victorieux de Cristiano Ronaldo sur la pelouse du Camp Nou lors du Clasico. Deux petites minutes de flottement dans la défense à trois du Barça tout juste après l'égalisation d'Alexis Sanchez et CR7 en a profité pour faire mentir ses détracteurs qui avancent qu'il n'est pas l'homme des grandes occasions. Aïe, aïe, aïe!

En tant que Montréalais, j'aurais cru avoir la couenne un peu plus endurcie par les dernières décennies de vache maigre du sacro-saint club de hockey. On parle tout de même juste de deux parties perdues contre le cours du jeu alors que les Blaugranas - comme toujours - dominent la possession et obtiennent les meilleures occasions de marquer.

Sauf que ces derniers résultats compromettent les chances de l'équipe de Pep Guardiola de remporter les deux titres les plus prestigieux encore à sa portée cette saison: le championnat espagnol et la Ligue des champions. Si le titre hispanique semble maintenant hors d'atteinte, un retour n'est pas inimaginable en compétition européenne contre les  Anglais de Chelsea.

Soudainement, l'équilibre des forces en présence menace de basculer et de mettre fin prématurément à la fantastique dynastie catalane. Comme la plupart des culés de ce monde, j'ai mal à mon Barça. Le coup porté par le Real de l'arrogant, mais ô combien efficace, Jose Mourinho entame la confiance barcelonaise à un moment crucial de l'année. Il me semble qu'il est encore trop tôt pour chanter les louanges de l'épopée des Messi, Iniesta et Xavi...

Demi-finales loin d'être insurmontables

À l'image du capitaine Carles Puyol qui harangue ses troupes après chaque but que son équipe encaisse, le Barça doit aborder le match retour contre Chelsea comme une occasion de remettre les pendules à l'heure. Les Blaugranas doivent trouver le moyen de sortir de la torpeur qui semble les paralyser, qui ankylose un milieu de terrain trop congestionné et qui accentue la dépendance à un Lionel Messi essoufflé.

En remontant le retard d'un but qui s'affiche en ce moment au tableau, les Catalans mettraient non seulement fin à leur série noire, ils obtiendraient une chance de racheter l'échec du Clasico. Mais gare aux contres meurtriers des Blues et d'un certain Didier Drogba. J'espère pouvoir dormir sur mes deux oreilles ce soir.

Dans l'autre demi-finale, je n'ai pas le moindre doute que les Madrilènes viendront à bout du Bayern Munich. Les Allemands ont pris la mesure du Real il y a une semaine en Bavière, mais je leur accorde très peu de chance de tenir le coup au stade Santiago Bernabeu. Le triomphe de samedi à Barcelone donnera des ailes aux Merengues. N'en déplaise aux partisans du Bayern, ça prendra un miracle pour freiner l'élan des Ronaldo, Ozil et Benzema.

On critique souvent la Liga espagnole pour son manque de parité en soulignant, à juste titre, qu'elle est l'affaire des deux super clubs de Madrid et Barcelone. La Ligue des champions doit-elle se préparer à essuyer les mêmes remarques?