(Québec) Avec ses grandes fenêtres qui ceinturent presque tout l’anneau de 400 m, le nouveau Centre de glaces de Québec est tombé dans l’œil de Valérie Maltais.

Après quatre années à patiner dans l’enceinte plutôt sombre de l’Ovale olympique de Calgary, cette adepte de luminothérapie absorbe avec joie les rayons de soleil qui se réfléchissent sur la glace de l’édifice inauguré il y a un an. Cette clarté est accentuée par l’armature du toit entièrement peinte en blanc.

Avec l’anneau de 111 m destiné au courte piste et la patinoire de hockey de dimension internationale au centre – sans compter la piste d’athlétisme de 450 m qui fait le bonheur de Charles Philibert-Thiboutot et de ses coéquipiers –, le vaste espace est impressionnant.

Chose certaine, Maltais s’y plaît. « Le centre de Calgary est super aussi, mais je ne pense pas qu’il y a un autre anneau dans le monde aussi illuminé », a témoigné la championne olympique de poursuite en marge des Championnats canadiens de patinage de vitesse qui s’ouvrent ce jeudi avec le longue piste.

C’est probablement un des plus beaux centres dans le monde. On a tous hâte de recevoir le reste de la planète ici. On doit en être fiers.

Valérie Maltais

Après une première carrière en courte piste, amorcée à Montréal à l’aube de ses 17 ans, et un cycle olympique en longue piste en Alberta, la native de La Baie, au Saguenay, a trouvé une nouvelle « maison » l’été dernier dans la capitale nationale. Avec son fiancé, le patineur olympique Jordan Belchos, elle a emménagé dans le Vieux-Québec.

« J’ai habité 12 ans à Montréal. Québec, c’était l’endroit où j’arrêtais faire pipi ! C’est vraiment le fun de découvrir une nouvelle ville, mais de faire de cette ville ma maison. Autant pour le Centre de glaces que pour le condo qu’on a acheté, ça fait du bien de s’installer. Pas juste pour l’entraînement, mais pour la vie. »

Pendant un temps, le couple a pensé poser ses valises à Montréal. Belchos, un Ontarien de 33 ans, n’était plus sûr de vouloir poursuivre sa carrière athlétique. Maltais se voyait faire des allers-retours et compléter son entraînement en courte piste à l’aréna Maurice-Richard. Or, le coût prohibitif des habitations dans la métropole et une occasion qui s’est offerte à Québec ont modifié leurs plans.

Pour le mieux, ajoute Maltais, qui y va toujours « une année à la fois ». « J’ai l’impression que j’ai fait ça toute ma carrière. Surtout après une année olympique, j’ai besoin de me donner du lousse. En même temps, je veux aussi être une bonne athlète ! »

Trouver la « bonne recette »

Après quatre ans avec Isabelle Weidemann, Ivanie Blondin et le Néerlandais Remmelt Eldering, Maltais avoue avoir vécu un « sentiment d’insécurité » en changeant de groupe et d’entraîneurs. Avec une bonne communication, la transition s’est faite tout en douceur avec Gregor Jelonek, qu’elle connaissait déjà bien, et son nouvel adjoint Muncef Ouardi. Elle sent de l’écoute et de la considération pour ses opinions. « C’est juste du positif et c’est rafraîchissant. »

PHOTO YAN DOUBLET, LE SOLEIL

Isabelle Weidemann et Valérie Maltais

D’emblée, elle a « mis ça au clair » avec ses nouveaux coachs : la poursuite l’intéresse toujours, mais elle désire se rapprocher du podium dans les distances individuelles, en particulier le 1500 et le 3000 m, où elle figure déjà parmi les 10 meilleures mondiales. « Pour y arriver, je n’ai pas encore tous les ingrédients. Je pense qu’on peut trouver ensemble la bonne recette qui va fonctionner. »

Sur la glace, elle enchaîne les tours avec les demi-fondeurs comme son fiancé, Antoine Gélinas-Beaulieu et Kaleb Mueller. Pour les efforts plus courts, elle se joint aux jeunes hommes du centre d’entraînement Gaétan-Boucher, qui la challengent et lui donnent un nouveau souffle.

C’est un beau partenariat. Moi, la fille de 32 ans, je me trouve encore jeune avec ceux que j’appelle mes petits gars de 18-20 ans… On a du fun ensemble !

Valérie Maltais

Elle a également découvert une coéquipière de choix en Béatrice Lamarche, 24 ans et membre de l’équipe NextGen. « Je m’entends super bien avec elle. C’est une excellente patineuse et j’ai l’impression qu’elle est bonne dans les aspects où je le suis moins et vice versa. On a un beau partenariat, vraiment sain et positif. Je souhaite que l’on continue ensemble et qu’elle revienne faire les Coupes du monde cette année. »

Après avoir passé la moitié de sa vie sur deux lames au plus haut niveau, Maltais a franchi une étape en devenant championne olympique à la poursuite avec Weidemann et Blondin.

« Pour la première fois de ma carrière, je commence à me sentir accomplie. Je me sens bien avec ce que j’ai fait, je me sens bien dans ce que je fais. Je sais un peu plus ce que je veux et ce qui me reste à réussir pour terminer ma carrière en beauté. »

Cela sonne comme une femme qui se voit à Milan en 2026, dans ce qui serait ses cinquièmes Jeux olympiques… « Je le souhaite, mais c’est toujours mon cœur qui va me le dire. Mais ma passion est encore très forte en ce moment… » C’est clair et limpide.