(Wengen) Tout en puissance et en justesse, le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde a remporté vendredi le super-G de Wengen (Suisse), première manche de son duel sur la mythique piste du Lauberhorn avec le Suisse Marco Odermatt.

Parti avec le dossard n° 15, alors que quatre Suisses figuraient parmi les cinq premiers, le vainqueur du gros globe 2020 est venu doucher les espoirs de razzia helvétique à domicile en décrochant son 18e succès en Coupe du monde, le cinquième cet hiver.

Après 1 min 47 s d’effort, soit le super-G le plus long de la saison, Kilde devance de 27/100e le Suisse Stefan Rogentin, qui grimpe à 28 ans sur le premier podium mondial de sa carrière, et de 66/100e son grand rival au général.

« C’est une course où il faut vraiment pousser, c’est si long avec assez peu de virages », a raconté le Norvégien, confessant « des sentiments partagés en franchissant la ligne » parce qu’il savait « qu’une paire de Suisses était alors en tête » devant la foule en liesse.

Les adieux de Feuz

Odermatt, moins tranchant qu’à l’accoutumée, reste largement en tête de la course au gros globe, avec 360 points d’avance sur Kilde, grâce à la suprématie en géant qu’il a encore étalée samedi dernier dans la vallée voisine d’Adelboden.

Mais la bataille est autrement serrée en vitesse, où le funambule suisse de 25 ans conserve 38 points d’avance en super-G sur le colosse norvégien, qui mène de son côté la danse en descente et détient les globes des deux spécialités.

Et Kilde peut espérer grappiller des points supplémentaires dès samedi avec le clou de l’étape de Wengen, la mythique descente du Lauberhorn, ses 4,5 km, son saut à l’aveugle entre deux rochers et sa redoutable chicane.

Pour Odermatt, toujours en quête d’un premier succès en descente où son gabarit relativement fluet le handicape par rapport aux spécialistes, la stratégie ne change pas : « pleins gaz », a-t-il expliqué au micro, large sourire aux lèvres.

À moins que le Suisse Beat Feuz, champion olympique de la spécialité, ne s’offre un quatrième succès – qui serait inédit – à l’heure de dire adieu à sa piste fétiche, lui qui tirera sa révérence à 35 ans après l’étape de Kitzbühel.

Septième vendredi à 1 sec 42 de Kilde, cet athlète atypique à la décontraction aussi légendaire que sa légère bedaine s’est « amusé » malgré les conditions printanières, et a fait parler son toucher de neige exceptionnel sur le passage le plus délicat.

L’étape de Wengen se poursuit avec la descente samedi à 12 h 30, puis le slalom dimanche à partir de 10 h 15.