(Québec) Cédrick Brunet aurait pu faire la baboune après avoir raté sa sélection pour les Championnats du monde de Calgary par sept centièmes de seconde au 500 m, samedi après-midi.

Avec la saison qu’il vient de connaître, le patineur originaire de Gatineau avait plutôt envie de se réjouir d’avoir réalisé le meilleur 500 m de sa carrière au niveau de la mer.

« C’est à la fois crève-cœur et très motivant », a résumé Brunet, qui devait être le meilleur Canadien du groupe B à la Coupe du monde de patinage de vitesse de Québec pour décrocher son billet pour l’Alberta. Son jeune compatriote et voisin de couloir Yankun Zhao lui a soufflé le précieux sésame sur la ligne.

« Ça a été un show jusqu’à la fin ! a souligné celui qui a réalisé un chrono de 35,32 s. Je pensais que je l’avais écarté, mais il a eu un meilleur dernier virage que moi. C’est là qu’il est venu me chercher. »

Ce n’était pas la course parfaite, mais c’est l’une des bonnes dans ma vie.

Cédrick Brunet

« La dernière année n’a pas été facile. J’ai eu de la misère à exécuter pas mal tous mes 500. C’est un des premiers que j’ai réussi à commencer à bien exécuter. Je ne peux pas être déçu. »

Arrivé en météorite sur la scène nationale avec une deuxième place derrière Laurent Dubreuil à l’automne 2021, Cédrick Brunet se croyait parti pour la gloire. La suite a été douloureuse par moments.

« Dans les bas, c’est l’affaire la plus difficile que j’aie jamais vécue de ma vie. Dans les hauts, tu es comme sur un nuage, au sommet du monde. Ce n’est pas comme à l’école. Si tu étudies bien, tu vas avoir un bon examen. En patin et dans tous les sports, si tu t’entraînes fort, ça se peut que les résultats ne viennent pas. »

Le recul – et la bonne performance de samedi – lui permet de philosopher.

« Je m’attendais à ce que ma progression soit plus constante. Tout athlète pense que ça va aller vite. Tu te fais ramener sur terre assez vite… Mais ça me prenait ça : c’est comme si j’avais appris à courir avant de marcher. […] Là, je m’en vais dans la bonne direction. Je sais beaucoup mieux patiner techniquement. »

Laliberté-Roy sent la progression

Auteure d’un rare faux départ qu’elle attribue à la « fébrilité » de cette première Coupe du monde à la maison, Rose Laliberté-Roy s’est reprise au second coup de pistolet, en route vers le 11temps du groupe B au 500 m féminin (39,32 s). « Normalement, je suis très stable, mais il faut croire que ce sont les nerfs qui ont lâché, a-t-elle admis. Ça m’a déstabilisée un peu, mais je suis contente de ma course en général. »

PHOTO TJERK BARTLEMA, FOURNIE PAR PATINAGE DE VITESSE CANADA

Rose Laliberté-Roy

Troisième Canadienne, l’athlète de Saint-Étienne-de-Lauzon n’a donc pas été en mesure de se qualifier pour les Championnats du monde. « Honnêtement, je n’y pensais même pas au début de l’année, a précisé la patineuse de 25 ans. Je sais que je suis dans le coup, mais ce sera pour l’année prochaine. »

Après un record personnel réalisé aux Championnats des quatre continents de Salt Lake City, le mois dernier, Laliberté-Roy se sent d’attaque pour la fin de la saison, à commencer par le deuxième 500 m, ce dimanche. « La progression est là, tant techniquement que dans les temps. La fin de l’année dernière a été très difficile. C’est comme le contraire qui se passe cette année. Je suis très contente. »