« C’était le fun quand même », a glissé Loucas Éthier à Kelly Ann Laurin, qui venait de jeter un regard dépité au plafond du Centre Bell. Quatorzièmes à l’issue une prestation émotive la veille, les recrues québécoises ont peiné lors d’une routine libre qu’elles avaient pourtant réalisée à la perfection pendant toute la saison, jeudi soir, lors du programme libre des Championnats du monde de Montréal.

Kelly Ann Laurin s’est mise dans l’eau chaude d’entrée de jeu en tombant sur un double Axel qui concluait une séquence triple. « C’est un élément qu’on a réussi toute l’année, puis je pense que ça nous a ébranlés pour le restant du programme, a noté Loucas Éthier. Les autres erreurs sont arrivées à partir de là. »

Après une deuxième chute sur le triple Salchow, Laurin s’est battue pour atterrir les deux sauts lancés. Elle y est parvenue, bien qu’elle ait dû poser les mains sur la glace. Le mal était fait. Avec 109,30 points, pour un total de 169,48, les Canadiens ont reculé d’un rang, pour conclure leur première participation à des Mondiaux à la 15e place, soit exactement là où leur record personnel les classait avant le début de la compétition.

« Malgré tout, j’ai eu du plaisir », a déclaré la jeune femme de 18 ans.

J’ai essayé d’apprécier le moment du début à la fin, même si ce n’était pas la meilleure performance de notre vie, sûrement une des pires. La foule m’a aidée à finir le solo. C’était vraiment une bonne expérience d’être ici.

Kelly Ann Laurin

Tous deux blessés vers la fin de cette longue saison – elle à une hanche, lui à un genou – Laurin et Éthier n’ont pas eu le temps nécessaire pour retrouver tous leurs automatismes. « Autant d’erreurs dans le programme, c’est très inhabituel », a souligné leur entraîneuse Stéphanie Valois.

Déçus, les deux patineurs sont repartis la tête haute après cette « expérience inégalable », s’en promettant pour les prochains Mondiaux à Boston.

« Ce n’est jamais le fun de faire des erreurs, mais je pense que c’est là qu’on apprend le plus, a rappelé Éthier. Honnêtement, si on avait tout réussi aujourd’hui, est-ce qu’on serait sortis d’ici avec autant de bagages ? Ça aurait été le fun, mais on n’aurait peut-être pas autant appris. On prend ça et on retourne au travail pour mieux performer l’année prochaine. »