Même en visionnant la reprise vidéo, Valérie Grenier ne s’explique pas ce qui a provoqué sa chute au super-G de la Coupe du monde de Cortina d’Ampezzo, le 28 janvier.

« J’essaie encore de comprendre », a-t-elle indiqué en début de semaine.

Étant donné la gravité de l’accident, la Fédération internationale de ski, fidèle à sa pratique, n’a pas diffusé de ralentis. Comme la caméra est plutôt loin et que la clarté de l’image souffre de l’ombre sur la piste, la Canadienne a sollicité son entraîneur pour qu’il s’informe auprès d’homologues, qui détiendraient peut-être des vidéos captées d’un angle différent.

« Je me demandais où je m’étais fait le genou. C’est bizarre, ce qui est arrivé. C’est comme inattendu. J’étais un peu serrée sur la ligne, mais il y a d’autres filles qui étaient sur la même ligne et qui ont été correctes. »

Grenier se souvient que son ski extérieur a mordu fort sur une neige « agressive ».

« Ça répondait très vite. J’étais un peu directe. Je ne sais pas s’il y avait une minibosse ou quelque chose du genre, mais c’était le pire endroit pour que ça arrive. Mon ski intérieur a comme pris, et tout d’un coup, j’ai juste revolé dans les airs. »

Avec mon entraîneur, on cherche une raison, mais on dirait qu’il n’y en a pas. J’ai seulement été malchanceuse.

Valérie Grenier

Les trois courses présentées sur la piste qui accueillera les épreuves de vitesse féminines aux prochains Jeux olympiques de 2026 ont été le théâtre d’une vingtaine de chutes. Si l’Américaine Mikaela Shiffrin, touchée à un genou, semble avoir évité le pire, les Suissesses Corinne Suter et Joana Hählen ont vu leur saison prendre fin. Certains observateurs ont soulevé des interrogations sur la sécurité des parcours.

« Moi, je ne trouve pas que c’était dangereux ou qu’il y avait quelque chose de spécial, a jugé Valérie Grenier. C’est ça qui est difficile à comprendre. Beaucoup de gens ont dit qu’il fallait faire quelque chose, mais je n’ai pas vu de problème. La neige était parfaite, le parcours de descente est toujours le même. Au super-G, c’était assez normal aussi. Je pense que ça a juste été une fin de semaine de malchances. »

Avec encore six semaines de compétition avant la fin de la campagne, le circuit féminin est particulièrement touché par les blessures.

La Slovaque Petra Vlhová, médaillée d’or olympique de slalom, a été opérée lundi pour une rupture d’un ligament croisé antérieur survenue le mois dernier. L’Italienne Sofia Goggia, meneuse du classement de la descente, est passée sous le bistouri le même jour pour une double fracture à une jambe subie à l’entraînement.

Après l’annulation de la Coupe du monde de Garmisch-Partenkirchen, faute de neige, les meilleures skieuses se retrouveront en Andorre pour un géant et un slalom le week-end prochain. La championne mondiale Laurence St-Germain, absente pour quatre courses en raison d’une blessure ligamentaire à une cheville, disputera son deuxième slalom depuis son retour.