Steven « Bang Bang » Butler a fait honneur à son surnom, jeudi soir. Il n’a pas lâché son adversaire Brandon Brewer d’un pouce pendant les 10 rounds d’une grande intensité que les deux pugilistes canadiens se sont livrés au cabaret du Casino de Montréal.

Le Montréalais (30-3-1, 25 K.-O.) s’est imposé à la limite par décision unanime. Il obtient ainsi le titre NABF des poids moyens (161 livres), qui était vacant.

« Putain, il était tough ! s’est exclamé Butler d’entrée de jeu devant les médias. Une chance que j’étais en forme, en méchante forme même. Il a toute une mâchoire. Il a du cœur. Je lui donne mon crédit et mon respect. »

C’est que le Néo-Brunswickois (25-2-2, 11 K.-O.) a surpris par sa résistance aux assauts insistants du favori local. Il les a encaissés à un rythme soutenu pendant toute la rixe.

« Je pense que l’arbitre aurait dû arrêter le combat. Il ne répondait plus. […] Il ne faisait plus rien. »

Le combattant des Maritimes a tout de même réussi à placer de solides frappes, surtout en début d’engagement. Sans vraiment ébranler Butler.

Mais c’est lors des derniers rounds que Brewer a semblé manquer d’énergie. L’issue du combat ne faisait alors plus de doute.

« Chaque round à partir du sixième, il était rendu ébranlé, a commenté Butler. Je voyais ses yeux revirer de bord. Honnêtement, il est dur, il a du cœur. Mais il va avoir mal à la tête demain. »

De l’importance de l’expérience

Steven Butler l’a répété à quelques reprises lors de son court entretien avec les journalistes : il se sentait « dans une forme de boxeur d’élite ».

« J’ai démontré zéro fatigue durant le combat, s’est-il réjoui. Ç’a été un gros 10 rounds. C’est une excellente expérience pour moi. »

Il parle de « contrôler ses émotions » pour tenir jusqu’à la fin.

Auparavant, il voulait « tout le temps knocker [ses] adversaires » en « négligeant [sa] défensive ».

« J’aurais été capable de faire 12 rounds aujourd’hui », estime-t-il, rappelant que les combats de championnat du monde sont de cette longueur.

« C’est de l’expérience, c’est du bagage. C’est très bon pour le chemin où on s’en va. »

Un nouveau titre pour Bazinyan

Si on avait eu des flammèches en demi-finale, l’évènement principal a été nettement plus feutré.

Le Lavallois Erik Bazinyan (28-0, 21 K.-O.) s’est couvert de ceintures en l’emportant par décision unanime face à l’Argentin Marcelo Esteban Coceres (30-4-1, 16 K.-O.).

Deux titres des super-moyens (168 livres) étaient à l’enjeu : celui de la NABA, vacant, et de la NABF, que Bazinyan détenait depuis mars.

« C’est l’adversaire le plus tough que j’ai battu, estime Bazinyan. Je suis très content de ça. »

Le protégé d’Eye of the Tiger Management n’a pas été trop mis en danger lors du combat qui s’est rendu à la limite des 10 rounds.

Il dit ne pas trop se souvenir du combat, quelques instants après être sorti du ring. Ce dont il se souvient, c’est l’« expérience » qu’il a acquise.

« Je suis content d’avoir eu un combat comme ça. […] Je suis resté intelligent. »

Bazinya, âgé de 27 ans, est donc resté invaincu. Et il pense déjà à la suite. Un combat de championnat du monde est dans sa mire.

« Je sais que ça ne va pas être facile, concède-t-il. Mais je vais laisser mon équipe décider. On va voir. Peut-être que dans deux, trois ou quatre combats, je vais devenir champion du monde. »

Par ailleurs, Eye of the Tiger Management a donné rendez-vous aux fans de boxe les 9 et 16 septembre prochains, au Casino de Montréal.

Le champion NABA et NABF des poids lourds Arslanbek Makhmudov (14-0, 14 K.-O.) sera en action la première date. Le 16, ce sera Christian Mbilli (21-0, 19 K.-O.) qui aura l’occasion de défendre sa ceinture WBC Continentale des Amériques des super-moyens.