« Ce sont 20 minutes qui vont changer le restant de ma vie. » Et malgré le défi qui l’attend vendredi, Kim Clavel affichait la zénitude d’un moine bouddhiste, mercredi.

« Je me sens en paix », a-t-elle assuré devant les médias après la conférence de presse organisée par le Groupe Yvon Michel (GYM) au Casino de Montréal.

« Je vais prendre chaque minute pour les gagner. Pour donner tout ce que j’ai. Pour n’avoir aucun regret. »

C’est que ces 10 rounds de combat de championnat du monde contre Yesenia Gómez, Clavel les visualise depuis longtemps, « et de tellement de différentes manières ». Les trois reports depuis décembre y sont évidemment pour quelque chose.

« Il n’y a rien qui n’arrive pour rien dans la vie. Ces sept mois de plus, je m’en suis servie […] pour travailler, répéter, pratiquer des choses spécifiques. »

Danielle [Bouchard, son entraîneuse] m’en a fait voir de toutes les couleurs.

Kim Clavel

La boxeuse québécoise se dit ainsi « prête à toute éventualité ».

« Je me sens bien. Je suis heureuse de boxer. Je gagne ma vie dans le plus beau sport du monde, qui est la boxe. Vendredi, c’est mon moment. Ma journée. Ma famille va être là. Mes amis vont être là. »

Ainsi que ses anciennes collègues à l’hôpital de Joliette, Vanessa et Marie-Claire.

« Elles me suivent depuis toujours, raconte-t-elle. […] Ce sont mes petits porte-bonheur. Elles sont là à chacun de mes combats. »

PHOTO MORGANE CHOQUER, LA PRESSE

Kim Clavel

Gómez a défendu son titre avec succès à six reprises depuis qu’elle a remporté la ceinture, en 2018. Elle sera assurément l’adversaire la plus coriace que Clavel aura affrontée.

« Je pense qu’elle va me tester, a affirmé la pugiliste de Joliette. Suis-je vraiment au niveau où on pense que je suis ? Vendredi, on va le savoir. C’est une fille agressive. Elle n’a pas peur de recevoir des coups. Elle marche sur son adversaire. J’ai l’impression que ma vitesse va vraiment être super importante dans ce combat-là. »

Du reste, le clan Clavel est prêt. Parlez-en à son entraîneuse Danielle Bouchard.

« C’est notre quatrième camp d’entraînement au cours duquel on visualise [Gómez], rappelle-t-elle. Je pense qu’on pourrait la dessiner avec tous les petits traits ! »

« Les femmes prennent leur place »

Ce n’était pas prévu initialement, mais il y aura parité hommes-femmes lors du gala du 29 juillet. L’adversaire mexicain du Canadien Eric Basran est blessé, ce qui a causé l’annulation de ce combat et donc un nombre égal de trois affrontements masculins et féminins.

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Arthur Biyarslanov, Jonathan Di Bella, Yesenia Gómez, Kim Clavel, Marie-Pier Houle, Caroline Veyre et Derek Pomerleau

Caroline Veyre fera ses débuts professionnels après une longue carrière dans le circuit amateur, tandis que Marie-Pier Houle (6-0-1, 2 K.-O.) poursuivra sa route chez les pros.

Yvon Michel parle ainsi d’un gala « historique », puisqu’il s’agit du premier gala de boxe égalitaire organisé au Québec.

« Elles sont là parce qu’elles sont bonnes, et parce qu’elles ont beaucoup de talent, a affirmé le promoteur mercredi. On est rendus là, aujourd’hui. »

Houle se réjouit de voir que « les femmes prennent leur place ».

« Surtout que la finale est un combat de championnat du monde. Et Kim attire beaucoup de monde. C’est bon pour nous. C’est une excellente image pour la boxe féminine. »

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Marie-Pier Houle

La boxeuse de Terrebonne ne cache pas qu’elle souhaiterait « éventuellement être à sa place sur le dernier gradin de l’estrade ». Elle fait référence en souriant à la position des pugilistes lors de leur présentation pendant la conférence de presse.

J’ai vraiment l’ambition de me rendre jusque-là.

Marie-Pier Houle

L’adversaire de Houle a changé dans les dernières semaines. Elle affronte maintenant la Hongroise Timea Gabriella Belik (6-5-2). L’aspect tardif de cette modification ne la dérange pas outre mesure.

Parce que peu importe qui se présente devant elle, elle va « imposer [son] style ».

« Elle aura beau essayer de faire ce qu’elle veut, moi, je vais m’imposer physiquement. Et démontrer que je suis meilleure qu’elle.

« Je veux un gros combat, ajoute Houle. C’est mon dernier six rounds. Je veux montrer que je suis prête à passer à huit. Je suis prête à passer à la prochaine étape. »