Avec un combat éliminatoire pour devenir l’adversaire obligatoire au champion des super-moyens du World Boxing Council (WBC) David Benavidez déjà prévu pour mars, Christian Mbilli n’a rien à gagner d’affronter Vaughn Alexander dans un duel sans enjeu, sauf, peut-être, celui de regagner des partisans français.

Mbilli (22-0, 20 K. -O.) est classé deuxième aspirant du WBC et 14e à la World Boxing Organization (WBO). Vaughn Alexander (17-6-1, 10 K. -O.), son adversaire du 17 décembre, à Nantes, ne figure dans aucun des classements des quatre grandes associations.

Pourquoi lui offrir cette occasion de créer l’une des grosses surprises de la division ?

« Alexander, c’était le meilleur opposant qu’on pouvait avoir après avoir essuyé plusieurs refus, a expliqué sans gêne Mbilli en visioconférence depuis Nantes, vendredi. Pour m’affronter, on demande maintenant beaucoup d’argent. Alors Alexander c’est un bon “juste milieu”. C’est vrai qu’il représente un grand danger pour ce qu’il m’apporte, mais il faut aussi donner un bon spectacle. »

Il s’agit toutefois de risques calculés pour Mbilli, qui ne met pas en jeu ses ceintures Internationale de la World Boxing Association (WBA) et Continentale des Amériques du WBC.

« Il y a un peu de tout : les risques présentés par Alexander, le cadre financier et le combat éliminatoire prévu ensuite, a indiqué Mbilli pour justifier ce combat sans titre à l’enjeu. Avec le combat éliminatoire, il n’y a pas beaucoup d’intérêt politique en ce sens. »

Style embêtant

Quand on connaît Marc Ramsay, l’entraîneur de Mbilli, on sait que ses protégés ne livrent jamais de combat inutile, qu’il y a toujours un objectif derrière. C’est le cas de ce duel face à Alexander.

« Alexander, c’est quelqu’un qui avance, qui met la pression, a noté Mbilli. Il boxe à l’américaine, mais sait aussi se mettre droit quand vient la tempête. Il aime amener la bagarre ; c’est quelqu’un qui ne me craindra pas. Excusez mon expression, mais c’est quelqu’un qui n’en a rien à foutre ! Ça ne m’est pas arrivé souvent d’avoir quelqu’un qui vienne vers moi, qui se dise qu’il est le plus fort. »

« C’est un dur à cuire, c’est un top, a ajouté Samuel Décarie-Drolet, qui sera dans le coin de Mbilli le 17 décembre, puisque Ramsay sera dans celui de plusieurs de ses boxeurs la veille, à Shawinigan. C’est un gars capable de boxer aussi bien en avançant qu’en reculant. C’est un contre-attaquant, mais ce n’est pas nécessairement quelqu’un qui enchaîne les combinaisons avec des coups à n’en plus finir.

« Il économise ses attaques, c’est pourquoi il est capable de terminer les rounds et les combats en aussi grande force. […] C’est le genre d’adversaire qui remplit le coffre à outils de Christian pour les combats de championnat à venir. C’est le type de boxeur qu’on désirait afin que Christian poursuive sa progression. »

Cet affrontement vise aussi à faire redécouvrir Mbilli aux partisans français. Celui qui a représenté l’Hexagone aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, en 2016, ne s’est pas battu chez lui depuis plus de trois ans maintenant.

Le combat du 17 décembre sera présenté au Parc des expositions de la Beaujoire. Il servira de demi-finale du gala mettant en vedette le Français Souleymane Sissoko (15-0, 9 K. -O.), qui tentera de mettre la main sur le titre vacant WBC Argent des super-mi-moyens face au Sud-Africain Tulani Mbenge (19-1, 15 K. -O.).

Le gala sera disponible au Québec sur la plateforme de visionnement en continu d’Eye of the Tiger Management, PunchingGrace.com.