(Laval) Kim Clavel et Evelin Bermudez n’ont pas eu de mal à faire le poids en vue de leur combat de championnats du monde des mi-mouches, vendredi.

Clavel (17-1, 3 K. -O.) a fait osciller le pèse-personne à 107,8 livres ; Bermudez (18-1-1, 6 K. -O.), à 106,6. La limite était évidemment fixée à 108 livres pour ce duel au cours duquel l’Argentine de 26 ans mettra en jeu ses titres de l’International Boxing Federation (IBF) et de la World Boxing Organization (WBO).

La Montréalaise de 33 ans est l’aspirante no 1 de ces deux associations. Clavel apparaît également au deuxième rang des aspirantes au titre du World Boxing Council (WBC), tout juste derrière Bermudez. Cette ceinture – comme celle de la World Boxing Association (WBA) – appartient à Yesica Nery Plata depuis qu’elle a battu Clavel, le 13 janvier dernier.

Cette défaite, ainsi que l’éventualité d’en subir une deuxième face à Bermudez, est revenue sur le plancher en marge du gala, au cours des derniers jours. C’est que depuis quelques années, une défaite est perçue comme une tare insurmontable dans le monde de la boxe.

« T’as raison : ça n’a pas toujours été le cas », a déclaré Yvon Michel, promoteur de Clavel, quand on lui a fait remarquer cette allergie aux revers un peu plus tôt cette semaine.

« Je ne suis pas le plus grand fan des arts martiaux mixtes, mais j’aime beaucoup ce que l’UFC fait à ce niveau. Tu as des combattants qui arrivent avec une, deux, trois défaites et on parle plutôt des combats qui s’en viennent, des victoires qu’ils sont allés chercher. On ne met pas l’accent sur les défaites ou sur une fiche de 18-0, 19-0. Je trouve que c’est un défaut de la boxe professionnelle que de mettre l’accent sur les fiches parfaites et de faire croire aux gens que si tu as subi une défaite, tu ne vaux plus rien dans l’écosystème. Ce n’était pas aussi flagrant dans le passé. Ce n’est pas la bonne direction à prendre. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Evelin Bermudez

C’est pourquoi, à ses yeux, un revers de Clavel face à Bermudez – qui compte également une défaite à sa fiche – ne serait absolument pas la fin du monde.

« Kim est une boxeuse spéciale, une super athlète, a dit le président de GYM. Avant son combat contre Plata, pour elle, ça ne se pouvait pas une carrière avec une défaite. On lui a fait comprendre que ce n’est pas la fin du monde. Le problème avec la boxe, c’est que tant que tu n’es pas remontée sur le ring, tu es considérée comme une perdante. Au tennis, au hockey ou dans d’autres sports, tu retournes rapidement en action. »

Michel a aussi rappelé que la boxe féminine est en plein essor et que des boxeuses comme Clavel, championne du monde ou pas, seront très populaires.

« Il y aura des investissements massifs. Une ligue sera créée pour elles et Kim pourrait être une leader dans ces activités-là. C’est clair que si elle gagne et qu’elle devient double championne du monde, son pouvoir de négociations sera bien meilleur. […] C’est certain qu’on ne souhaite pas une défaite, mais pour nous, ce ne serait pas la fin du monde. »

Chaîne de trop pour Bouchard

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Sébastien Bouchard

Ç’a été plus « ardu » pour Sébastien Bouchard (20-2-1, 9 K. -O.) lors de cette pesée officielle. Son poids initial a été annoncé à 147,2 livres alors que son affrontement pour le titre vacant des mi-moyens du WBC face à Mazum Akdeniz (18-0, 8 K. -O.) doit se produire à 147 livres.

Les journalistes sur place attendaient patiemment que les responsables de la Régie des alcools, des courses et des jeux lui apportent une serviette afin qu’il puisse retirer son slip, comme c’est habituellement le cas. Mais Bouchard s’est plutôt rappelé qu’il portait une lourde chaîne en or au cou !

La clinquante pièce de joaillerie, gracieuseté d’un bijoutier de Québec qui commandite Bouchard, valait, c’est le cas de le dire, son pesant d’or : le poids du pugiliste de 36 ans a alors chuté à 146,4 livres !

« Elle est pleine, alors que la plupart des gens achètent des chaînes creuses pour sauver des sous », a fait remarquer le sympathique boxeur de Baie-St-Paul, qui trouvait bien drôle la situation.

Akdeniz a quant à lui affiché un poids de 146,8 livres, sans avoir besoin de retirer quoi que ce soit.

Percée chez les super-légères

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Marie-Pier Houle

Marie-Pier Houle (8-1-1, 2 K. -O.) a décidé d’effectuer une transition des mi-moyennes vers les super-légères.

La boxeuse de 33 ans, qui s’est inclinée en championnat du monde de la WBO face à Sandy Ryan à sa dernière sortie, se trouvait quelque peu désavantagée sur le ring alors que ses adversaires se retrouvaient la plupart du temps beaucoup plus lourdes qu’elle à 147 livres, une division où elle n’avait aucune difficulté à réussir sa coupe de poids.

Elle a donc décidé d’aller voir à 140 livres, où elle estime qu’il pourrait y avoir de beaux développements pour la suite de sa carrière.

« On reste ouvertes aux deux divisions, a noté Houle. On verra ce qui va nous être proposé. »

C’est une entrée en matière réussie pour elle, alors qu’elle a facilement fait le poids, à 138,4 livres. Son adversaire, Cindy Reyes Espinoza (4-1), a respecté la limite avec un poids de 140 livres.

« On a forcé un peu plus que d’habitude sur la diète. J’ai été un très bon soldat, très assidue, a ajouté l’athlète de Terrebonne avant d’aller prendre une bouchée. Mais encore une fois, j’ai facilement fait le poids. On aurait pu descendre encore un peu si on avait voulu, mais 138,4, ça me satisfait. »

Osias devra patienter

Malheureusement pour lui, le mi-lourd Terry Osias (12-0, 6 K. -O.) a vu son combat retiré de la carte présentée à la Place Bell, samedi, puisque son adversaire mexicain n’a pas pu se libérer pour faire le voyage vers Montréal.

Ce sont donc sept combats en tout qui seront présentés, dont deux combats amateurs. L’un d’entre eux mettra en vedette Arturo Gatti fils. Les premiers coups seront échangés à compter de 19 h.