(Québec) La boxe n’a pas dit son dernier mot ni livré son dernier round. Le record d’assistance pour un gala au Centre Vidéotron s’apprête à être fracassé samedi soir pour la défense des titres du Montréalais Artur Beterbiev.

C’est dans un Centre Vidéotron enseveli sous la neige – qui n’a pas cessé de tomber sur la capitale – que la semaine de promotion de ce gala a été lancée mercredi.

Un gala « exceptionnel », selon les mots du promoteur Camille Estephan. Les promoteurs sont des champions incontestés des superlatifs. Reste qu’avec deux combats de championnat du monde et un duel critique pour le Montréalais Christian Mbilli, la carte offre une rare profondeur.

Et les spectateurs semblent l’avoir compris. « Ça va être le plus grand gala de l’histoire du Centre Vidéotron. Jamais on n’aura eu une si grande foule. On attend autour de 10 000 personnes samedi. Les gens ont répondu présents », s’est réjoui Martin Tremblay, chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor.

Pour l’instant quelque 9000 billets se sont envolés. Mais la promotion pense en vendre encore des centaines.

Le record pour de la boxe au Centre Vidéotron appartient au combat entre Lucian Bute et James DeGale : 9500 spectateurs s’étaient déplacés en novembre 2015. Ils étaient 7800 en février 2017 pour Lucian Bute contre Eleider Álvarez.

Ce sera toutefois loin d’un record dans la capitale. Dans le vieux Colisée, lors des « beaux jours » de la boxe québécoise, Jean Pascal et Bernard Hopkins avaient attiré plus de 16 000 amateurs en décembre 2010.

« C’est un gala qui aurait pu être présenté partout au monde, plusieurs villes voulaient l’accueillir », a renchéri Camille Estephan, président d’Eye of the Tiger Management.

Mbilli n’a pas droit à l’erreur

Artur Beterbiev (19-0, 19 K.-O) et son adversaire Callum Smith (29-1, 21 K.-O.) n’étaient pas présents mercredi à la conférence de presse de la sous-carte. Ils parleront aux médias ce jeudi. Rappelons que le Montréalais d’origine russe met en jeu ses trois titres mondiaux des mi-lourds samedi.

Christian Mbilli (25-0, 21 K.-O.) était sur place, lui. Il avait bravé la tempête. « Les tempêtes de neige, j’avoue qu’on ne s’y habitue jamais vraiment », a lâché ce Français qui a quitté la région parisienne il y a six ans pour devenir pro après une riche carrière d’amateur.

Il a changé de pays, s’est installé à Montréal, a monté sa fiche parfaite et cogne maintenant à la porte d’un combat de championnat du monde dans une catégorie de poids cadenassée par le champion unifié Saúl « Canelo » Álvarez. Le Mexicain détient les quatre titres des super-moyens. Et Christian Mbilli les voudrait bien…

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Christian Mbilli

« Je suis certain qu’il va regarder le combat de samedi à la télévision. Je veux qu’il comprenne que j’arrive pour lui, que je veux les ceintures », a lâché Mbilli, un résidant du Vieux-Montréal.

Mais avant Álvarez ou avant David Benavidez, il devra l’emporter samedi. Il arrive à ce moment précis de la carrière des boxeurs où ça passe ou ça casse. « Je n’ai pas le droit à l’erreur », dit-il.

L’Australien Rohan Murdock (27-2, 19 K.-O.) voudrait bien causer la surprise. Ce boxeur rapide a eu une carrière honnête, mais a flanché lors de son plus important test, contre le boxeur alors invaincu Zach Parker en 2020.

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Rohan Murdock

« Je viens d’avoir une fille. Elle a 5 mois, a lâché l’Australien. Je veux gagner ce combat pour ma famille. Ma motivation ne pourrait pas être plus grande. »

Camille Estephan est bien conscient de ce piège qui guette Mbilli, soit de prendre l’Australien à la légère et de rêver aux ceintures. Mais s’il l’emporte samedi lors de ce gala diffusé sur ESPN aux États-Unis, Sky Sports en Angleterre et RMC en France, les portes pourraient s’ouvrir.

« Il est au sommet de sa carrière. S’il gagne ce combat, il sera prêt pour le combat de championnat. Mais il doit gagner contre Murdock. »

Mbilli est vraiment tout près de ce combat de championnat, étant classé non loin du sommet dans toutes les fédérations.

« On est capables de faire de la politique auprès des organisations. Mais il faut aussi des performances. Et samedi, il aura sa chance », conclut Estephan.

La carte complète du gala de samedi à Québec

  • Artur Beterbiev (19-0, 19 K.-O) c. Callum Smith (29-1, 21 K.-O.)
  • Christian Mbilli (25-0, 21 K.-O.) c. Rohan Murdock (27-2, 19 K.-O.)
  • Jason Moloney (26-2, 19 K.-O.) c. Saúl Sanchez (20-2, 12 K.-O.)
  • Imam Khataev (5-0, 5 K.-O.) c. Michal Ludwiczak (17-12, 9 K.-O.)
  • Leila Beaudoin (10-1, 1 K.-O.) c. Elizabeth Espinoza (4-5, 1 K.-O.)
  • Wilkens Mathieu (5-0, 3 K.-O.) c. José Arias Álvarez (3-1, 1 K.-O.)
  • Mehmet Unal (7-0, 6 K.-O.) c. Dragan Lepei (22-6, 10 K.-O.)
  • Christopher Guerrero (9-0, 5 K.-O.) c. Sergio Herrera (7-3, 4 K.-O.)
  • Moreno Fendero (2-0, 1 K.-O.) c. Victor Hugo Flores (7-2, 3 K.-O.)