(Québec) Le Montréalais Christian Mbilli (26-0, 22 K.-O.) voulait profiter de son passage sur les ondes d’ESPN pour envoyer un message au monde de la boxe, un message au champion qui trône au sommet de sa division, Saúl « Canelo » Álvarez.

C’est chose faite. Magistralement. Le super-moyen (168 livres) a livré un sans-faute contre Rohan Murdock (27-3, 19 K.-O.) au Centre Vidéotron de Québec samedi, en sous-carte de Beterbiev-Smith.

Le boxeur originaire de la France a martelé son adversaire avec tant d’acharnement, le touchant à volonté avec ses coups de puissance, que le coin de Murdock a jeté l’éponge après le 6round. Il n’y avait tout simplement plus d’espoir pour l’Australien à la gueule d’acteur, qui a quitté le ring l’œil gonflé et le visage meurtri.

« J’ai fait ce que je devais faire dans le ring et maintenant, moi, je suis prêt à affronter n’importe qui », a annoncé Mbilli après sa victoire.

Mais le boxeur de 28 ans évolue dans une catégorie cadenassée par Canelo Álvarez, qui détient les quatre titres à 168 livres. Mbilli est maintenant dans le top 5 des quatre fédérations. Son promoteur, Eye of the Tiger Management (EOTTM), devra maintenant lui trouver un adversaire de taille. Caleb Plant ? David Benavidez ? Canelo ?

« Il y a les grands réseaux de télé, il y a la foule, il y a la performance… Christian n’aurait pas pu choisir un meilleur moment pour briller », a dit Antonin Décarie, d’EOTTM, visiblement heureux de la performance de son poulain. « Les gens du WBC nous assurent que les choses vont bouger. »

Juste avant le combat de Mbilli, l’Australien Jason Moloney (27-2, 19 K.-O.) et l’Américain Saúl Sanchez (20-3, 12 K.-O.) ont livré 12 rounds endiablés. Moloney, boxeur du promoteur TopRank, défendait sa ceinture WBO des poids coqs (118 livres). Deux athlètes talentueux, de force égale, qui lancent sans compter. Moloney a finalement conservé son titre en l’emportant par décision majoritaire (114-114, 116-112, 116-112). L’annonce du verdict a suscité des huées au Centre Vidéotron. La Presse avait 115-113 pour Sanchez.

Le résultat des courses : deux inconnus de la foule qui maintiennent les milliers de spectateurs sur le bout de leur siège.

Beaudoin et Mathieu l’emportent en sous-carte

Imam Khataev c. Michal Ludwiczak – 175 livres

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Imam Khataev et Michal Ludwiczak

Le médaillé olympique et dernière recrue en date d’EOTTM, Imam Khataev (6-0, 6 K.-O.) a mis deux rounds pour disposer du Polonais Michal Ludwiczak (17-14, 6 K.-O.) lors de la sous-carte. Puissant, précis, le crochet dévastateur, Khataev a les outils du cogneur.

Leila Beaudoin c. Elizabeth Espinoza – 130 livres

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Elizabeth Espinoza et Leila Beaudoin

Leila Beaudoin (11-1, 1 K.-O.) a remporté son combat revanche contre la Mexicaine Elizabeth Espinoza (4-6, 1 K.-O.) dans un duel serré de huit rounds. Le pointage des juges (78-74, 78-74, 77-75) ne reflète certainement pas l’opposition coriace de la Mexicaine, qui a été saluée par la foule à sa sortie du ring.

Beaudoin, originaire de Témiscouata-sur-le-Lac, s’est dite satisfaite de son combat. « Mais je me suis blessée à la main droite vers la fin, et c’est certain que je l’ai moins lancée », a dit celle qui est classée 12e à l’IBF.

Wilkens Mathieu c. José Arias Álvarez170 livres

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Wilkens Mathieu et José Arias Alvarez.

Le talentueux fils de Québec Wilkens Mathieu (6-0, 3 K.-O.) a malmené son adversaire mexicain, de 20 ans son aîné. À 39 ans, José Arias Álvarez (3-2, 1 K.-O.) n’en était qu’à son quatrième combat. Rapide, précis, le jab incisif, Mathieu boxe avec la précision du chirurgien. On reconnaît ici la main de son entraîneur, Mike Moffa. Pas surprenant que Mathieu vénère Floyd Mayweather. Mathieu a gagné par décision unanime (40-36, 40-35, 40-35) dans un combat d’apprentissage.

« J’avais l’impression de voler en entendant la foule, a lancé le boxeur après sa victoire. Je rêve d’une finale à Québec cette année. »

Mehmet Unal c. Dragan Lepei – 178 livres

L’Italien Dragan Lepei (22-7, 10 K.-O.) a peut-être regretté la douceur de Florence, où il vit, quand il a vu le Centre Vidéotron dans un blizzard. Mais son voyage sur le ring n’aura duré que 57 secondes. L’ancien olympien turc Mehmet Unal (8-0, 7 K.-O.), maintenant installé à Montréal, l’a envoyé au tapis d’un crochet de gauche foudroyant, l’emportant par K.-O. technique.

Christopher Guerrero c. Sergio Herrera – 150 livres

Le Mexicain Sergio Herrera (7-4, 4 K.-O.) a donné du fil à retordre au Montréalais Christopher Guerrero (10-0, 5 K.-O.). Les deux boxeurs ont échangé coup pour coup pendant huit rounds et se sont lancé quelques phrases de défi qui n’auraient pas leur place dans un journal familial. Guerrero l’a emporté par décision unanime (79-73, 79-73, 78-74).

Moreno Fendero c. Victor Hugo Flores – 163 livres

La recrue Moreno Fendero (3-0, 2 K.-O.) a eu la chance d’ouvrir le bal. Second français à se joindre à l’écurie d’EOTTM après Mbilli, ce Chartrain a ajouté une pierre à sa cathédrale avec une victoire éclair en un round sur le faire-valoir mexicain Victor Hugo Flores (7-3, 3 K.-O.).