(Montréal) Le promoteur de boxe Yvon Michel a fait amende honorable, jeudi, au lendemain de l’annonce d’une série de sanctions imposées par la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec pour l’incident qui s’était produit après le gala du 7 octobre dernier mettant en vedette la boxeuse Kim Clavel.

Michel, qui dirige l’entreprise de promotion Groupe Yvon Michel (GYM), a tout d’abord indiqué qu’il ne répondrait à aucune question des journalistes au sujet de l’incident qui s’est produit cette soirée-là ni au processus qui a mené à la proposition conjointe de sanctions qui a été acceptée par la RACJ.

« Assez rapidement, je m’en attendais (aux sanctions). J’ai été convoqué pour une audience (de la RACJ) le 9 octobre, et je me suis déclaré coupable le 11, a-t-il d’abord mentionné en visioconférence. Évidemment, ça dépendait du chef d’accusation, et je n’étais pas prêt à accepter n’importe quoi, mais finalement le processus s’est fait.

« C’est sûr que le lendemain (de l’incident), quand tu te réveilles, tu te dis : “Shit, qu’est-ce que j’ai fait là ?” Tu as une prise de conscience, et par la suite je me suis dit : “C’est parfait, prends tes responsabilités et subis les conséquences” », a-t-il poursuivi, en assurant au passage qu’une situation comme celle du 7 octobre ne se reproduit plus.

C’est dans ce contexte que les permis de GYM seront suspendus pour deux mois. De plus, la RACJ a indiqué qu’Yvon Michel lui-même ne pourra assister aux galas de son groupe ni à la pesée des boxeurs pendant six mois supplémentaires, soit jusqu’à la mi-septembre.

La vice-présidente de GYM, Alexandra Croft, devra également être absente des galas pour la même période, mais pourra assister à la pesée des boxeurs. Des sanctions qui lui conviennent parfaitement, a-t-il assuré.

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Alexandra Croft, vice-présidente de GYM

Michel a d’ailleurs indiqué que la condition sine qua non pour conclure une entente à l’amiable avec la RACJ et éviter un procès à GYM consistait à le sanctionner, de même que Croft, sans toutefois punir les boxeurs de son organisation.

« Ce processus, peu importe sa durée, aurait affecté énormément nos boxeurs, a souligné Michel. Le procès était prévu en février, et le temps que ça se fasse, que le régisseur réfléchisse à son verdict, plusieurs mois se seraient passés, et donc Kim Clavel et tous les autres boxeurs associés à notre groupe auraient été largement pénalisés. Je suis donc content qu’on ait pu en venir à une entente avec la RACJ. »

De plus, Michel a laissé entendre qu’il n’y aura vraisemblablement pas de conséquences pour les partenaires d’entraînement et les adversaires des boxeurs de GYM, bien qu’il n’ait pas fermé la porte à la tenue d’autres évènements en 2024 pour les dédommager.

« Pour les boxeurs, on s’assoit avec tout le monde et on fait l’horaire de l’année, et donc peut-être que ç’a été retardé (par le processus avec la RACJ). On devait au départ avoir un évènement le 1er février, donc on a manqué un évènement, mais on va essayer de se reprendre et de placer un autre évènement pour compenser. »

Il a assuré du même souffle que les sanctions imposées par la RACJ n’auront pas d’impact sur les frais de sanction, qui sont payés quand des titres sont en jeu, ni sur les coûts que GYM devra débourser pour obtenir le sceau d’approbation de la RACJ pour ses galas.

« Non, ça ne changera rien à ce que ça nous coûte auprès de la RACJ pour obtenir la sanction dans le cas d’un combat de championnat, ni sur nos relations avec les différentes associations internationales avec lesquelles nous faisons affaire », a-t-il dit.

La suspension des permis de GYM sera en vigueur du 16 janvier au 12 mars, ce qui permettra à l’organisation d’assurer la tenue de la pesée du gala mettant en vedette Mathieu Germain au Casino de Montréal le 13 mars, et les combats le lendemain.

Les autres boxeurs qui composeront cette carte annoncée mercredi soir, ainsi que ceux qui participeront aux autres galas de GYM mettant en vedette Kim Clavel (4 avril) et Mazlum Akdeniz (16 mai), devraient être annoncés « d’ici 15 jours », selon Michel.

Par ailleurs, Michel a tenu à rassurer un peu tout le monde au sujet de la volonté de sa boxeuse étoile, Clavel, de poursuivre sa carrière de pugiliste.

Elle avait elle aussi reçu une lettre de convocation de la RACJ la blâmant à la suite de sa défaite par décision partagée devant la double championne des mi-mouches, l’Argentine Evelyn Bermudez, le 7 octobre dernier à la Place Bell. Michel n’a toutefois pas voulu répondre aux questions à ce sujet.

« Ça fait partie du processus, et je ne peux pas commenter », a-t-il d’abord dit, avant d’ajouter, « Kim est passée par-dessus ça. Elle est maintenant repartie en camp d’entraînement (à Cuba). Elle a retrouvé le feu sacré, son enthousiasme et elle a très hâte de remonter sur le ring le 4 avril prochain. »

Michel a du même souffle indiqué qu’une conférence de presse impliquant Clavel devrait avoir lieu la semaine prochaine.