Une attitude décontractée. Une tuque sur la tête, même lors d'une belle journée d'été. Une voix mielleuse. Une gueule de star. Jo-Wilfried Tsonga le séducteur est à Montréal, prêt à se faire de nouveaux fans.

Le meilleur joueur français, révélé lors de sa finale à l'Open d'Australie en 2008, fera son premier contact avec le public montréalais cette semaine à la Coupe Rogers, où il est septième tête de série. «Ce n'est pas mon premier tournoi ici car j'ai joué deux ans de suite à Repentigny chez les juniors», corrige Tsonga, l'un des joueurs les plus populaires sur le circuit masculin.Arrivé à Montréal vendredi, Tsonga s'entraîne depuis deux jours au stade Uniprix. «Je trouve ça vraiment chaleureux comme endroit, dit-il. Je me sens à la maison. J'adore Montréal même si l'accent me fait un peu rire»

Le Français de 24 ans avoue jouer généralement mieux quand il se sent appuyé par la foule. L'automne dernier, il avait gagné le Masters de Paris devant ses partisans. Cette année, il a gagné l'un de ses deux titres sol français, à Marseille. «C'est vraiment un plus pour moi d'avoir le soutien de la foule, dit-il. C'est un plaisir qui est très important pour moi. Je ne sais pas si je vais avoir le support de la foule cette semaine, mais je vais essayer de faire du beau jeu pour avoir ce support»

Tsonga fait partie de cette nouvelle génération de joueurs qui a redonné au tennis français ses lettres de noblesse. Actuellement, la France compte trois joueurs dans le top 15: Gilles Simon, Gaël Monfils et lui, qui ont tous appris leur tennis à l'Institut national du sport et de l'éducation physique (INSEP) sous la direction de Louis Borfiga, aujourd'hui vice-président du développement de l'élite de Tennis Canada. «Le système français est très performant, dit Tsonga. Nous sommes recrutés assez tôt. En France, on peut jouer au tennis même si on n'en a pas les moyens financiers. Le système français profite du talent dans toutes les classes sociales.»

Le numéro un français a d'ailleurs vu sa conférence de presse interrompue par son ami Gaël Monfils, qui le taquinait en criant son nom derrière la porte. «Nous sommes assez proches, dit Tsonga. Nous avons traversé toutes les étapes de notre jeunesse ensemble. Ça crée des liens.»

Septième tête de série de la Coupe Rogers, Tsonga dispose d'un laissez-passer au premier tour. Mardi ou mercredi, il affrontera le gagnant du match entre son compatriote Florent Serra et le vétéran allemand Rainer Schuettler. Le numéro un français est largement favori pour l'emporter, mais il traverse une période difficile depuis quelques mois. Il n'a pas atteint les quarts de finale d'un tournoi depuis le Masters de Miami, en mars. Mercredi à Washington, il s'est incliné à son premier match contre l'Américain John Isner, un puissant serveur. Il était pourtant troisième tête de série dans la capitale américaine. «C'était compliqué, dit-il. (Quand on joue contre un gros serveur), il faut être bon et ne pas rater dans les points importants. Des fois, certaines balles nous paraissent anodines, mais ce n'est pas le cas.»