Alors qu'elles sont pratiquement aussi populaires que les joueurs à Montréal, les joueuses de la WTA ont de la difficulté à attirer le public torontois. Le directeur de la Coupe Rogers à Toronto, Karl Hale, ne cache pas que l'organisation doit regagner la confiance des amateurs, échaudés par une série de tournois décevants.

«Nous avons eu des problèmes avec le tableau féminin au cours des années à cause des blessures et des désistements», reconnaît Hale. Il aurait pu ajouter que certaines défaites des favorites, en première ronde, n'étaient guère de nature à rassurer le public, mais ce serait oublier que le tournoi 2009 est d'un très haut niveau.

 

«Cette année, pour la première fois, nous avons un tableau exceptionnel avec toutes les meilleures joueuses du monde, auxquelles il faut ajouter Maria Sharapova et Kim Clijsters. Nous avons droit à du très bon tennis et à une couverture conséquente dans les médias.

«Grâce à cela, les ventes aux guichets n'ont jamais été aussi bonnes. Pour nous, les références sont celles des tournois féminins précédents et, sans avoir les derniers chiffres, je suis confiant que nous atteindrons nos objectifs (130 000 spectateurs au total, comme en 2007). Et je suis convaincu que ce tournoi 2009 deviendra une nouvelle référence sur laquelle nous pourrons développer le tournoi féminin.»

La différence avec Montréal - plus de 170 000 spectateurs l'an dernier - reste néanmoins significative. «C'est vrai que les Torontois n'ont pas encore adopté la Coupe Rogers comme les Montréalais l'ont fait», avoue Hale.

«Le stade est mieux situé à Montréal, plus près du centre-ville, et les gens s'y rendent plus facilement. Par ailleurs, le marché du divertissement est très compétitif à Toronto, avec les Blue Jays (qui affrontaient les Red Sox de Boston et les Angels de Los Angeles cette semaine), le soccer, mais aussi une longue liste de spectacles.»

Néanmoins, Hale croit que la Coupe Rogers est en excellente santé, aussi bien à Toronto qu'à Montréal. «Il s'agit du plus important tournoi d'une semaine au monde. Dans l'ensemble, nous avons les meilleures foules, les plus gros stades, les plus belles installations.

«De plus, le tournoi est reconnu pour la qualité des services que nous offrons aux joueurs et aux joueuses, des limousines aux spas, en passant par tout ce qu'il est possible d'imaginer pour rendre la vie plus facile aux athlètes et à leur entourage. Encore tout à l'heure, Svetlana Kuznetsova m'a appelé de l'aéroport pour me remercier de l'accueil que nous lui avons réservé cette semaine.»

La Coupe Rogers est effectivement l'un des tournois les plus populaires sur les circuits professionnels. Les joueurs et joueuses adorent Montréal et Toronto, tout en appréciant l'alternance qui leur permet de visiter les deux villes sans jamais s'en lasser.

Mais l'avenir de la compétition est incertain. En 2011, les tournois féminin et masculin se dérouleront simultanément avec, en principe, les hommes à Montréal et les femmes à Toronto. On a beaucoup parlé ces derniers jours d'une formule mixte qui suscite bien des réserves.

«Nous n'en sommes encore qu'aux premières discussions sur le tournoi de 2011, a précisé Hale. Les réactions des joueuses sont intéressantes et nous en tiendrons compte. En fait, nous allons d'abord nous asseoir et préparer un projet concret qui sera présenté aux responsables des circuits et aux représentants des joueurs. Tout le monde sera consulté et je suis convaincu que la Coupe Rogers de 2011 sera un tournoi mémorable.»

 

40000

Le tournoi féminin à Toronto cette semaine a attiré 40000 spectateurs

de moins que celui de Montréal l'année dernière.