Blessée à l'avant-bras il y a quelques semaines, Aleksandra Wozniak n'a pas gagné son pari de revenir au sommet à temps pour la Coupe Rogers. Visiblement rouillée et incapable de trouver son rythme, la Québécoise s'est inclinée en première ronde lundi soir, 3-6, 2-6, devant la Suisse Timea Bacsinszky.

«Je n'ai joué qu'un match en six semaines et je manquais d'entraînement, a reconnu Wozniak. Je manquais de force dans mon bras et ça paraissait, surtout sur mon coup droit. Elle (Bacsinszky) a bien joué et sa stratégie était la bonne dans les circonstances.»

Wozniak a eu de la difficulté au service, subissant pas moins de cinq bris, et elle n'a jamais pu trouver son rythme. La Suisse de 21 ans est classée au 49e rang mondial alors que Wozniak est 53e.

«C'est triste de perdre de cette façon, a souligné la joueuse de 22 ans. On ne joue qu'une année sur deux à Montréal et j'aurais aimé offrir une meilleure performance à mes partisans. Mais j'ai fait de mon mieux, compte tenu de la blessure.»

Bacsinszky, qui s'exprime très bien en français, a heureusement un peu déridé la foule déçue du Stade Uniprix après le match. «Il n'y avait pas beaucoup de supporteurs suisses dans les gradins ce soir, mais le public a été super. Je suis contente d'avoir joué un bon match.»

Wozniak s'était blessée au tournoi de Stanford, à la fin juillet, lors d'un match en soirée contre l'Américaine Melanie Oudin. Elle avait dû déclarer forfait aux tournois de San Diego et de Cincinnati, gardant espoir d'être suffisamment rétabli pour jouer à Montréal cette semaine. Elle a subi des traitements jusqu'à la dernière minute pour soigner une tendinite à l'avant-bras droit, mais n'a évidemment pas pu s'entraîner correctement dans les jours précédents le tournoi.

«J'ai repris l'entraînement lundi et la douleur est presque disparue. Je vais encore me reposer pendant une semaine, subir d'autres traitements de physiothérapie, puis je verrai comment les choses se présentent pour l'Omnium des États-Unis (disputé à New York du 30 août au 12 septembre). Ce sera le dernier tournoi majeur de la saison et j'espère pouvoir y jouer dans de bonnes conditions.»

Dubois près d'un exploit

Stéphanie Dubois avait bien préparé son coup. Solide depuis le début de l'été sur le circuit des Challengers, la Québécoise misait beaucoup sur cette Coupe Rogers. Elle est venue bien près de surprendre la Tchèque Klara Zakopalova, 38e mondiale, ne s'inclinant qu'après deux heures et 12 minutes d'efforts par le pointage de 6-4, 5-7, 3-6.

Jouant avec beaucoup d'agressivité, apparemment inépuisable, Dubois a complètement déboussolé la puissante Tchèque pendant une bonne partie de la rencontre. Après avoir remporté la première manche, la Québécoise s'est détachée 4-1 dans la seconde et semblait à quelques minutes de la victoire.

Zakopalova a toutefois retrouvé son assurance et elle enlevé six des sept parties suivantes pour remporter la deuxième manche et forcer la manche décisive. La troisième manche a été ponctuée par pas moins de six bris de service, quatre contre la Québécoise. Dubois n'a plus été en mesure de trouver les répliques aux coups de massue de sa rivale, mais n'a pas démérité sur l'ensemble du match.

La Lavalloise de 23 ans, 136e mondiale, avait connu un début de saison en deçà de ses attentes et n'avait pas été retenue dans l'équipe canadienne de Fed Cup, en avril contre l'Argentine. Loin de se laisser abattre, elle en a tiré une source supplémentaire de motivation et n'a cessé depuis de confirmer qu'elle était bien la deuxième meilleure canadienne derrière Aleksandra Wozniak.

Lundi soir, elle a encore prouvé qu'elle avait sa place avec l'élite du tennis mondial et qu'elle garde à 23 ans toutes les chances de rejoindre le Top 100 dans un avenir proche.

Photo: François Roy, La Presse

Malgré sa défaite, Stéphanie Dubois a encore prouvé qu'elle avait sa place avec l'élite du tennis mondial, lundi soir.