Troisième mousquetaire du tennis féminin québécois, avec Aleksandra Wozniak et Stéphanie Dubois, Valérie Tétreault n'a pas l'assurance des deux autres.

Malgré une saison 2009 exceptionnelle, avec une progression de près de 300 places au classement mondial, Valérie se posait toutes sortes de questions au début de l'année et sa saison en dents de scie n'a pas aidé à dissiper ses doutes.

Hier, en marge d'un point de presse de Tennis Canada, elle a confié qu'elle réfléchissait à son avenir, hésitant entre la poursuite d'une carrière qu'elle apprécie encore et l'envie de passer à autre chose.

«Je ne sais pas encore ce que je ferai la saison prochaine, a-t-elle avoué. Je joue au tennis sérieusement depuis l'âge de 7 ans. C'est ma passion. Mais il y a une vie après le tennis et je me dois d'y réfléchir après une saison comme celle que j'ai vécue.»

Amorcée avec quelques succès - sa qualification aux Internationaux d'Australie avec, en prime, un rendez-vous avec son idole Kim Clijsters au premier tour; deux victoires importantes dans la qualification du Canada pour le groupe Mondial en Fed Cup -, la saison de Tétreault a chaviré à Roland-Garros.

«Je traînais une blessure à un tendon d'Achille depuis le mois de mars et je vivais en même temps une relation difficile avec mon entraîneur (Jack Cincipirini), a-t-elle expliqué. Tout s'était bien passé en 2009, mais c'était tendu depuis le début de la saison. Cela a vraiment éclaté à Roland-Garros. La rupture a été difficile. Jack était un entraîneur, un ami, un confident... J'ai dû faire le deuil de cette collaboration et ça n'a pas été facile de passer à autre chose.»

Un retour ardu

Tétreault a dû soigner sa blessure pendant près de deux mois et son retour au jeu, à Stanford à la fin juillet, a été ardu. «Je me suis fais remettre à ma place, a-t-elle rappelé avec humour. Je n'étais pas encore en parfaite forme à la Coupe Rogers et c'était dommage parce qu'on m'avait donné un laissez-passer pour le tableau principal.

«Heureusement, j'ai mieux fait aux qualifs du US Open (deux victoires) et j'ai remporté quelques matchs par la suite dans les challengers. Les derniers tournois ne se sont toutefois pas très bien passés, à l'image de la saison.»

Présentée hier avec ses équipières de la nouvelle Équipe nationale d'entraînement, Valérie ne sait pas encore si elle en fera vraiment partie. «Je m'entraîne en gymnase, mais je n'ai pas encore repris le tennis», a-t-elle souligné.

«Je connais bien Sylvain Bruneau et Simon Larose, un peu Yves Boulais; ce sont des entraîneurs très compétents et je sais que je pourrais bien travailler avec eux. Je m'entends également très bien avec les autres filles et l'idée de travailler en équipe est très stimulant.

«Mais je dois être certaine que j'ai vraiment envie de continuer.» Bruneau, entraîneur responsable du tennis féminin à Tennis Canada, a souhaité le retour de Valérie. «Je connais ses doutes, a-t-il indiqué. Elle n'a pas eu la saison qu'elle souhaitait, mais nous croyons tous qu'elle peut rebondir.»

Des ajustements à Tennis Canada

Louis Bordiga, responsable du développement de l'élite à Tennis Canada, a profité de la conférence de presse pour confirmer de nombreux ajustements dans la structure d'entraînement.

Frédéric Niemeyer, qui a aidé le jeune Milos Raonic à atteindre le 155e rang mondial cette saison, ne sera plus son entraîneur la saison prochaine. Frédéric souhaite passer plus de temps avec sa famille. Raonic sera maintenant entraîné par l'Espagnol Galo Blanco, proche de Rafael Nadal.

Par ailleurs, on a précisé que la collaboration «à l'essai» entre Aleksandra Wozniak et l'entraîneur Zdenek Zofka était d'une durée de trois semaines, au terme desquelles on réévaluera la situation. «Tout se passe bien pour l'instant, a assuré Zofka. Aleksandra semble rétablie de sa blessure à un avant-bras et elle a repris l'entraînement de belle façon.»

La joueuse québécoise veut toutefois être certaine de prendre la bonne décision après avoir connu trois entraîneurs en quelques mois.