(Dubaï) Novak Djokovic a lancé sans trembler sa saison 2022, un mois après son expulsion d’Australie, en se défaisant au premier tour du tournoi de Dubaï de l’Italien Lorenzo Musetti.

Pour son retour à la compétition, le Serbe, dont le statut de N.1 mondial vacille, n’a pas traîné sur le court, s’imposant en deux manches 6-3, 6-3 et une heure 14 de jeu.

« Je ne pouvais pas espérer un meilleur accueil. Beaucoup de temps s’est écoulé depuis que j’ai joué mon dernier match, je ne pouvais pas choisir un meilleur endroit pour lancer ma saison », a-t-il déclaré sur le court du Dubai Duty Free Stadium après sa victoire.

« Au total, c’est une victoire en deux manches ; je dois être satisfait de mon tennis, surtout après ne pas avoir joué pendant presque trois mois » a t-il ajouté.

Djokovic avait dû quitter l’Australie le 16 janvier dernier sans pouvoir défendre son titre dans la première levée du Grand Chelem, expulsé par les autorités locales parce qu’il n’était pas vacciné contre la COVID-19.  

Pour justifier de son arrivée en Australie sans avoir été vacciné, Djokovic avait demandé, au motif d’avoir contracté la COVID-19 quelques semaines plus tôt, une exemption qui ne lui avait finalement jamais été accordée.  

Les mésaventures du N.1 mondial en Australie ont défrayé la chronique internationale. Après son départ forcé, c’est son rival Rafael Nadal qui est allé au bout, portant à 21 le record de trophées majeurs chez les hommes, soit un de mieux que le Serbe et le Suisse Roger Federer.

Déchu de son titre en Australie, qu’il avait remporté pour la neuvième fois en 2021, Djokovic, qui est âgé de 34 ans, risque désormais de perdre le fauteuil de roi de l’ATP le 28 février. Son dauphin, le Russe Daniil Medvedev, finaliste en Australie, peut le lui subtiliser s’il remporte le tournoi d’Acapulco, au Mexique, qui se déroule simultanément au rendez-vous de Dubaï et où est également engagé Nadal. Et ce, quelle que soit l’issue aux Émirats arabes unis.

« Prêt à payer le prix »

« Il mérite d’être numéro 1 », avait déclaré dimanche Djokovic à propos de son dauphin. « Si cela arrive cette semaine, je serai le premier à le féliciter », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse dimanche.

Le champion serbe avait aussi fait part de son « enthousiasme » à l’idée de renouer avec le circuit aux Émirats où le vaccin n’est pas obligatoire. Il a par ailleurs été accueilli sous les applaudissements du public à son arrivée sur le court.

Plus tôt la semaine dernière, « Djoko » était sorti de son silence, pour la BBC puis la télévision serbe, expliquant ne pas être « anti-vax », mais souhaitant continuer à « contrôler ce qu’on injecte » dans son corps.

Il s’était aussi dit « prêt à payer le prix » de ses convictions même si cela doit lui coûter sa participation aux trois autres tournois majeurs cette saison, à savoir Roland-Garros (22 mai-5 juin), Wimbledon (27 juin-10 juillet), les Internationaux des États-Unis (29 août-11 septembre), et de facto la course au record.

« Qu’il soit vacciné ou non, la bonne chose serait que Novak Djokovic puisse rejouer les Grands Chelems », a de son côté estimé Nadal.  

L’Écossais Andy Murray, également qualifié pour le deuxième tour à Dubaï, a pour sa part jugé lundi que les choses seraient « beaucoup plus faciles » pour Djokovic « s’il se faisait vacciner ».

« Mais je n’ai pas aimé non plus la situation dans laquelle il s’est trouvé en Australie […] Les décisions qu’il a prises ont des conséquences. À l’évidence, il doit les accepter. Mais je ne pense pas que ce soit bien pour le tennis que notre meilleur joueur ne puisse pas participer aux tournois majeurs », a-t-il ajouté.

Après Dubaï, « Djoko » figure sur la liste des engagés pour le Masters 1000 d’Indian Wells (7-20 mars), dans le désert californien. Mais il n’a pas le droit d’entrer sur le territoire américain sans être vacciné.  

L’enjeu pour lui va être de retrouver rapidement de bonnes sensations, lui qui n’avait plus joué en compétition depuis le 3 décembre et une défaite à Madrid avec la Serbie contre la Croatie en demi-finale de la Coupe Davis.  

Après avoir franchi sans encombre l’obstacle Musetti, qui lui avait donné du fil à retordre l’an dernier à Roland-Garros, le Serbe affrontera au deuxième tour le vainqueur du match programmé mardi entre le Russe Karen Khachanov (26e mondial) et l’Australien Alex de Minaur (32e).

Sa partie de tableau s’est un peu dégagée avant même le début du tournoi : le Canadien Félix Auger-Aliassime (9e mondial), qui reste sur un titre à Rotterdam et une finale à Marseille, s’est retiré, laissant sa place à l’Australien Alexei Popyrin (66e).