(Paris) Confrontée pour la première fois à la difficulté de programmation des matchs d’un tournoi du Grand Chelem, la nouvelle directrice de Roland-Garros Amélie Mauresmo a défendu la mise en avant des matchs masculins par le plus grand « attrait » qu’ils présentaient.

« À notre ère, et en tant que femme, aussi en tant qu’ancienne joueuse, je ne me sens pas mal ou je ne trouve pas ça injuste de dire qu’actuellement il y a plus d’attrait pour les matchs masculins », a déclaré l’ex-N.1 mondiale.

Une déclaration accueillie avec contrariété et étonnement par l’actuelle N.1 Iga Swiatek : « C’est un petit peu décevant et surprenant parce qu’elle vient aussi du circuit féminin », a commenté la Polonaise en conférence de presse après sa qualification pour la demi-finale.

« Mon objectif, lorsque j’ai commencé la programmation au jour le jour, a assuré Amélie Mauresmo, c’était d’essayer de voir, et depuis les premiers tours, lorsque le tableau est tombé, quels seraient les matchs du tableau féminin qui pourraient être présentés en session de nuit. Vous voyez les oppositions, les confrontations ou les vedettes que l’on pouvait identifier comme étant en session de nuit. »

« Je l’admets, il a été difficile de trouver le match de la journée (dans le tableau féminin) plus qu’une seule fois », a-t-elle reconnu en allusion au seul match féminin sur les dix sessions nocturnes de la quinzaine, le 2e tour entre la N.1 française Alizé Cornet et la lauréate 2017 Jelena Ostapenko.

« Comme on n’a qu’un seul match en session de nuit, c’est difficile de faire ce choix », a-t-elle ajouté en prenant l’exemple des Internationaux des États-Unis où généralement la session nocturne présente un match féminin et un match masculin.

Quoi qu’il en soit, la directrice du tournoi assume la programmation et le manque de représentation féminine en soirée.

« Ce n’est pas un regret au vu des confrontations que l’on avait et de ce que l’on voulait présenter aussi à des spectateurs qui viennent avec un match unique », a-t-elle affirmé.

Lauréate 2020 et à deux marches d’un nouveau sacre à Paris, Iga Swiatek a défendu l’intérêt de son tennis : « C’est une question de goût personnel de préférer le tennis masculin ou féminin ou de les apprécier tout autant », a souligné la sensation du circuit WTA de 21 ans. « Le tennis féminin a beaucoup d’atouts. Certains disent qu’il est imprévisible et que les joueuses manquent de régularité. Mais cela peut aussi être des qualités attrayantes. »

Par ailleurs, sur les vingt matchs qui ont ouvert à 11 h – l’horaire où il y a généralement le moins d’affluence – la journée sur le court Suzanne-Lenglen, le deuxième plus grand court de Roland, Garros, 18 étaient des matchs du tableau féminin.

« Je ne connaissais pas le chiffre. On regarde cela au jour le jour. C’est intéressant de savoir cela. C’est un bon élément à prendre en compte », a commenté Mauresmo.