Billie Jean King a participé à des centaines de tournois, a rencontré des milliers de gens et a frappé des millions de balles. Il faudrait donc la croire lorsqu’elle avance que Tennis Canada est probablement la meilleure fédération de tennis au monde.

Elle a vu comment s’était déroulée la semaine de l’Omnium Banque Nationale à Montréal et à Toronto. Elle a été témoin de l’engouement des amateurs et des joueurs pour ce tournoi au cours des dernières décennies. Elle est aussi en admiration devant la nouvelle vague de joueurs issus du Canada.

Lors d’un long entretien avec La Presse en prévision de sa conférence du 28 septembre à C2 Montréal, elle a d’abord fait l’éloge de Michael Downey, président et chef de la direction de Tennis Canada, qui fait « un travail fantastique ». Par la suite, elle a parlé de l’immense chance d’avoir deux tournois « en santé ». Puis, elle a vanté les « excellents joueurs canadiens ».

Trois éléments qui font, selon elle, que « Tennis Canada est probablement l’association la plus reconnue et en vue sur la planète. Elle est la numéro un au monde ».

Elle aimerait même que le modèle canadien puisse être calqué par les Américains, notamment à ce qui a trait au financement. Au Canada, le gouvernement aide et soutient Tennis Canada et l’Omnium Banque Nationale. Par exemple, au début du mois d’août, le gouvernement fédéral a offert une somme de 10 millions de dollars à Tennis Canada pour assurer la survie du tournoi. C’est le genre de geste que Billie Jean King aimerait que le gouvernement américain fasse à l’égard de la fédération américaine de tennis pour assurer son développement, mais ce n’est pas le cas.

Montréal, ville de tennis

D’après l’ancienne numéro un mondiale, les deux villes de Montréal et Toronto sont importantes. Elle croit cependant que le volet montréalais de l’OBN a un cachet particulier.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Aperçu d’un match de l’Omnium Banque Nationale, au début du mois d’août

Montréal tient un tournoi depuis longtemps, même si à l’époque, c’était un plus petit tournoi. Depuis des années, les joueurs disent que c’est leur préféré. La plupart des joueurs qui jouent ces tournois deviennent de grands champions, et c’est pourquoi c’est important d’avoir des tournois de tous les niveaux.

Billie Jean King

Ces propos font écho à ceux tenus par Andy Murray, lorsqu’il avait confié à La Presse juste avant le début du dernier tournoi qu’il n’y avait aucun endroit dans le monde où les amateurs étaient aussi nombreux pour assister aux entraînements des joueurs et aux rondes de qualification. Il avait affirmé que rien ne se comparait au tournoi montréalais.

« Vos deux tournois sont fantastiques et je me rappelle que lorsque les gars et les filles ont été séparés, j’ai trouvé ça splendide. C’était absolument génial », a affirmé Mme King, puisque ça permet notamment aux femmes d’avoir toute l’attention dans une ville donnée.

Le brio féminin

Mme King a aussi fait l’éloge des joueuses canadiennes. « Leylah [Fernandez] a atteint la finale des Internationaux des États-Unis l’année passée, c’était génial. Elle est tellement gentille. »

PHOTO ROBERT DEUTSCH, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Leylah Fernandez

Bianca [Andreescu], c’est la même chose, elle est tellement sympathique. Je les connais un peu et ce sont des filles super.

Billie Jean King

Rappelons qu’Andreescu a remporté le tournoi de New York en 2019.

La femme de 78 ans, qui a remporté la Bataille des sexes en septembre 1973, a aussi vanté Gabriela Dabrowski, meilleure joueuse de double au Canada. « Elle est aussi vraiment bonne », a-t-elle précisé.

Elle trouve dommage que son succès ne soit pas autant médiatisé que celui de ses compatriotes Andreescu et Fernandez, mais c’est le lot des joueurs de double. Mme King est bien placée pour le savoir, elle qui a gagné 27 de ses 39 titres majeurs en double féminin ou mixte.

« J’aimais mieux jouer en double qu’en simple, parce que je viens de sports d’équipe. J’adorais ça. »

Elle aime aussi le format des compétitions internationales, parce qu’il est possible de voir des matchs de double, ce qui est plus rare habituellement à la télévision. Elle fait allusion à la Coupe Billie Jean King, qu’elle appelle encore Fed Cup – parce que « je ne peux pas utiliser mon propre nom, c’est trop gênant », a-t-elle lancé en rigolant.