(Paris) Un quart de finale de grand chelem sans le « Big Three » ? Une rareté puisque ce n’est arrivé qu’une fois depuis 2004, il y a deux ans, dans des conditions très particulières puisque ni Nadal, ni Djokovic ni Federer n’avaient alors perdu sur le court.

Avec la défaite surprise de Rafael Nadal contre l’Américain Frances Tiafoe lundi, c’est peut-être la fin d’une ère, celle de la domination d’un trio qui a remporté 63 Grand Chelem, entamée il y a près de deux décennies.

À noter également qu’avec les éliminations successives en 8es à Flushing Meadows de Nadal, du Russe Daniil Medvedev et du Croate Marin Cilic, aucun ancien vainqueur d’un tournoi du Grand Chelem n’est présent en quarts de finale d’un Majeur, une rareté là encore. Et une première, aussi, depuis les Internationaux des États-Unis 2020.

Lors de cette édition, Nadal et Federer étaient forfaits, et Djokovic avait été prématurément éliminé en 8es contre l’Espagnol Pablo Carreno : le Serbe avait été disqualifié après avoir lancé une balle et involontairement touché une juge de ligne.

Seize ans plus tôt, à Roland-Garros 2004, Federer, alors âgé de 22 ans et N.1 mondial, avait été sorti au 3e tour par le Brésilien Gustavo Kuerten. Nadal (18 ans) et Djokovic (17 ans) ne participaient pas, quant à eux, au tournoi.

À 41 ans, Federer, tourmenté par son genou droit, n’a pas été vu sur un court depuis Wimbledon 2021 mais le Suisse aux 20 couronnes en Grand Chelem devrait faire son retour à la compétition cet automne et espère disputer l’intégralité de la saison 2023 dans ce qui pourrait ressembler à une tournée d’adieux en bonne et due forme. Avec quelle ambition ? Difficile de le prédire.

Serena et le « Big Three »

Solide N.1 mondial en début d’année et vainqueur à Wimbledon de son 21e Majeur, Djokovic, 35 ans, n’a pas pu prendre part à l’édition 2022 des Internationaux des États-Unis en raison de sa non-vaccination à la COVID-19, comme cela avait déjà été le cas pour le Serbe aux Internationaux d’Australie en janvier. Ce choix laisse également planer le doute sur ses chances d’enrichir son palmarès : pourra-t-il prendre part aux Internationaux d’Australie en janvier ?

Malgré sa défaite surprise contre l’Américain Frances Tiafoe qui le prive d’un éventuel 23e Majeur, Nadal a l’opportunité à 36 ans de redevenir N.1 mondial lundi prochain, pour la neuvième fois de sa carrière. Mais ce ne sera le cas que si son jeune compatriote Carlos Alcaraz ou le Norvégien Casper Ruud ne se qualifient pas pour la finale du tournoi new-yorkais.

Si on élargit au tennis féminin et à l’Américaine Serena Williams (23 Majeurs), vedette absolue de cette édition des Internationaux des États-Unis qui devrait constituer sa dernière apparition sur le circuit WTA, il faut remonter à l’édition 2003 pour constater l’absence d’un des quatre monstres sacrés en quart de finale d’un tournoi du Grand Chelem.

Enfin, c’est la première fois depuis 2000 que les deux premières têtes de série n’atteignent pas les quarts de finale aux Internationaux des États-Unis : l’Américain Andre Agassi (N.1) avait alors quitté le tournoi au deuxième tour et Kuerten (N.2) dès son entrée en lice.