(Fort Worth) Arrivée à Fort Worth (Texas) en pleine incertitude, après le départ surprise de son entraîneur Bertrand Perret, Caroline Garcia a chassé les doutes l’entourant avec une victoire autoritaire aux dépens de Coco Gauff, pour idéalement commencer le Masters WTA, mardi.

La Française de 29 ans, qui avait déjà pris le meilleur cette saison sur l’Américaine de onze ans sa cadette, en quart de finale de l’US Open, s’est imposée de façon autoritaire 6-4, 6-3 en 1 h 19. Elle égalise à 2-2 dans leurs confrontations.

Tranchante dans les échanges, avec des prises de balles très tôt, notamment en revers, Garcia a débordé Gauff, qui a le plus souvent été réduite à défendre. Elle a su élever encore son niveau de jeu sur les points importants, à l’image de ce break réussi à 5-4 pour empocher le premier set.

Sa détermination n’a pas faibli dans la seconde manche, à l’image de ses bonnes montées à la volée. Ainsi après avoir été débreakée (3-2), moment auquel le public parsemé de la Dickies Arena a cru voir sa favorite américaine se relancer, la Lyonnaise n’a pas desserré la pression et a repris le service de son adversaire.

« Le bon état d’esprit »

Un avantage qu’elle n’a plus lâché en s’appuyant sur une bonne première balle d’autant plus efficace qu’elle a été souvent gagnante, même si au final elle n’a réussi qu’un ace. De quoi ramener Garcia au premier rang des joueuses en ayant réussi le plus grand nombre cette année, à égalité avec la Kazakhe Elena Rybakina (370).

« J’avais la bonne mentalité, le bon état d’esprit aujourd’hui », a-t-elle immédiatement voulu retenir, sitôt son succès assuré en deux sets secs. Ce qui lui permet d’entrouvrir la porte des demi-finales, qu’elle avait déjà atteintes lors de sa première participation à cette épreuve en 2017.  

À l’époque, à Singapour, elle avait fini par céder face à l’Américaine Venus Williams, préambule à quatre années sans éclat, parfois même très difficiles, entre crise de confiance, quête de son propre tennis et soucis physiques récurrents, qu’elle a réussi à surmonter cette année, de façon spectaculaire.

Une renaissance dans laquelle Bertrand Perret a joué un rôle prépondérant en la confortant dans son identité de jeu, en l’encourageant notamment à redoubler d’agressivité. Résultat : Garcia s’est imposée cet été sur le gazon allemand de Bad Homburg, sur la terre battue polonaise de Varsovie et sur le ciment américain de Cincinnati, avant d’atteindre les demies à l’US Open.

De quoi passer en quelques mois de la 75e à la 6e place mondiale.

Confirmer contre Swiatek

Seule joueuse à avoir remporté des titres sur les trois surfaces en 2022, Garcia a ensuite quelque peu décompensé, n’échappant pas à des éliminations précoces à Tokyo, San Diego et Guadalajara ces dernières semaines.

Et c’est après le tournoi mexicain que Bertrand Perret a décidé de mettre un terme à leur collaboration pourtant fructueuse, onze mois à peine après l’avoir débutée. Sans rentrer dans les détails, il a expliqué à L’Équipe que des problèmes extrasportifs avaient motivé sa décision.

Sans lui, donc, mais avec ses parents en tribunes et le soutien ponctuel du coach argentin Juan Pablo Guzman, qui avait déjà travaillé avec elle l’an passé, Garcia ne pouvait pas mieux entamer cette épreuve regroupant les huit meilleures joueuses de la saison.

Un allant retrouvé qui a de quoi la rassurer et qu’elle devra confirmer jeudi, avec un défi d’une autre taille, contre la N.1 mondiale Iga Swiatek, lauréate à Roland-Garros et à l’US Open, qui a elle aisément disposé 6-2, 6-3 de la Russe Daria Kasatkina (N.8).

Pour la confiance, Garcia se souviendra qu’elle est une des rares à avoir battu la Polonaise cette saison. C’était en quart de finale sur la terre battue de Varsovie.  

Si elle devient la première à la vaincre une deuxième fois en 2022, elle sera qualifiée pour les demi-finales et enverra un sérieux message à la concurrence.