(Melbourne) Les tennismen Rafael Nadal et Novak Djokovic possèdent les deux plus grandes collections de trophées du Grand Chelem de l’histoire du simple masculin. Ils sont les deux personnalités actives les plus en vue de leur sport ; personne d’autre ne les approche. Ils sont tous deux âgés dans la mi-trentaine ; personne ne sait combien de temps encore ils resteront au sommet de leur sport.

Malgré tout ce que ces rivaux de longue date ont en commun, Nadal et Djokovic pourraient difficilement aborder cette édition des Internationaux d’Australie, qui va s’amorcer lundi (dimanche soir au Québec), dans des circonstances plus contrastées.

D’un côté, Nadal est le champion en titre à Melbourne Park — grâce à une remontée après avoir été mené deux sets à zéro en finale l’an dernier, une victoire qu’il a qualifiée de « l’une des plus émotives de ma carrière au tennis ». Toutefois, il est aussi plongé dans l’une des périodes les plus difficiles qu’il n’ait jamais connue : 0-2 jusqu’à présent en 2023 et une seule victoire à ses sept derniers sorties depuis la fin de la saison dernière.

De l’autre, Djokovic fait son retour en Australie après avoir été banni il y a un an parce qu’il n’était pas vacciné contre la COVID-19. Il a commencé ce périple par un titre lors d’une compétition préparatoire présentée à Adélaïde, et a remporté 30 de ses 31 derniers matchs de tournois.

« Il l’a encore », a tranché le Grec Stefanos Tsitsipas, finaliste contre Djokovic aux Internationaux de France en 2021 et troisième tête de série à Melbourne. « Il peut encore jouer. »

Interrogé lors d’une conférence de presse pré-tournoi samedi à savoir s’il se sent vulnérable, Nadal n’a rien cherché à cacher.

« Oui. Sans aucun doute », a répondu l’Espagnol de 36 ans, dont l’année 2022 a été perturbée par des problèmes de santé, notamment une douleur chronique au pied gauche, un cartilage d’une côte endommagé et une déchirure d’un muscle abdominal.

« (Dernièrement) j’ai perdu plus que d’habitude. […] Je dois vivre avec ça et me battre pour les victoires. »

En prévision de sa prochaine sortie sur le court de l’Aréna Rod-Laver contre Jack Draper, un autre gaucher anglais de 21 ans et classé 40e, Nadal a offert l’analyse suivante : « Je pense que je suis prêt à bien jouer. Nous verrons lundi si je suis prêt à gagner. »

Quant à son évaluation de la forme de Djokovic, Nadal a répondu ainsi : « Il a bien terminé l’année dernière, et il a bien commencé cette année. »

S’il récolte, dans deux semaines, ce qui serait son dixième titre en carrière aux Internationaux d’Australie, le Serbe de 35 ans égalera Nadal avec 22 titres majeurs, soit deux de plus que le Suisse Roger Federer, désormais à la retraite.

« C’est pour cela que je continue à jouer au tennis professionnel, au tennis (de compétition), parce que je veux être le meilleur. Je veux gagner les plus grands tournois du monde. Il n’y a pas de secret à ce sujet », a déclaré Djokovic, qui doit jouer son match de premier tour, mardi soir, contre Roberto Carballes Baena (75e), un Espagnol dont le palmarès inclut exactement une victoire à Melbourne.

« Il n’y a pas plus important que ça. Vous avez quatre tournois du Grand Chelem qui, historiquement, sont les plus prestigieux évènements de notre sport », a renchéri Djokovic. « C’est aussi l’une des plus grandes raisons pour lesquelles j’avais vraiment hâte de revenir en Australie : à cause de mon palmarès ici. »