(Coventry) Avec cinq jeux décisifs dans les cinq sets joués et presque six heures de jeu au total, la France a fait un grand pas vers la phase finale de la Billie Jean King Cup en menant 2-0 contre la Grande-Bretagne, samedi, à Coventry.

Même sans leur meilleure joueuse, Emma Raducanu (68e), qui a préféré se préserver pour le tournoi de Stuttgart qui débute lundi, les Britanniques se sont montrées très coriaces sur la surface rapide de la CBS Arena à Coventry (centre de l’Angleterre).

Seulement 138e et 154e mondiales, Harriet Dart et Katie Boulter ont tenu la dragée haute respectivement à Alizé Cornet (70e) et Caroline Garcia (5e).

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Harriet Dart

Première en lice, Garcia n’a presque jamais évolué à son vrai niveau, bousculée par l’agressivité de son adversaire, notamment sur ses revers à deux mains ravageurs.

Le score final 6-7 (2/7), 7-6 (7/4), 7-6 (7/2) montre que le match s’est joué à rien.

« Je ne suis pas vraiment surprise » du match effectué par Katie Boulter, a assuré Garcia après sa victoire.

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Katie Boulter

« Je m’attendais à un grand match de sa part, elle avait déjà prouvé qu’elle pouvait battre de très bonnes joueuses », a-t-elle ajouté.

Dans un match très décousu, où les fautes non provoquées ont été bien plus nombreuses (107) que les points gagnants (61) des deux côtés, la Française a surtout réussi à ne jamais perdre le fil et s’est montrée très modeste sur les raisons de sa victoire.

Garcia « aime repousser ses limites »

« C’est dur d’expliquer ce qui a fait basculer le match. J’aimerais pouvoir dire que c’est mon expérience, mais je crois que c’est juste le tennis et ça a tourné en ma faveur », a-t-elle expliqué, satisfaite de sa solidité.

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Caroline Garcia

« J’aurais volontiers pris (une victoire en) 6-3, 6-3, mais j’aime repousser mes limites […] C’est une grande victoire qui montre que je suis peut-être plus forte mentalement qu’on ne le pense », a-t-elle poursuivi.

« Je prends ces matchs (par équipe) très à cœur et ça fait mal » de perdre, a reconnu de son côté Boulter.

« Mais je ne peux pas avoir de regret. Je prends toujours des risques, je sais que ça va me faire gagner et perdre des matchs, je l’accepte, mais je me serais pas bien senti si je n’avais pas joué mon jeu », a-t-elle souligné.

En soirée, le second simple entre Cornet et Dart a été tout aussi serré, même si la Française a réussi à conclure en deux manches.

« Je suis tellement soulagée, ça a été un gros combat avec Harriet. On a donné notre maximum […] Un troisième set aurait été très dur pour toutes les deux », a commenté la Française sur le court après le match.

La Grande-Bretagne n’abdique pas

Avec des trajectoires de balles plus bombées et des échanges plus construits, les deux joueuses se sont rendues coup pour coup, notamment dans une première manche ponctuée par six bris et où Dart a aussi eu une balle de set à 6-5 dans le jeu décisif.

Dans le second, Cornet et Dart ont remporté tous leurs engagements, mais la Française a davantage pris l’initiative en fin de match décisif, se détachant rapidement à 5-1 dans le bris d’égalité avant de conclure à 7-3.

« Dans la bagarre, elle a toujours répondu présent et ça, c’est hyper-intéressant pour moi. Elle a réussi tactiquement à jouer dans certaines zones et à sortir des schémas de jeu qu’on avait décidés avant », s’est félicité le capitaine français Julien Benneteau.

« Elle est allée au-delà de la frustration pour gagner sans jouer le meilleur tennis de sa carrière », a-t-il ajouté.

S’il ne faut plus qu’un point à la France lors des deux simples et de l’éventuel double décisif prévus samedi pour valider son billet pour la phase finale, la Grande-Bretagne n’a certainement pas abdiqué.

« Le sport est violent parfois, mais les deux joueuses doivent être fières […] Nous n’avons pas le temps de nous apitoyer, il faudra être prêtes à repartir au combat demain matin », a tranché la capitaine britannique Anne Keothavong.