Le tennisman québécois sera le visage d’une grande campagne de la Fondation CHU Sainte-Justine

Dans la manière de se comporter, de jouer et de communiquer, Félix Auger-Aliassime donne déjà l’impression d’être un vétéran. Et c’est parfois contraignant lorsque vient le temps d’analyser ses faits et gestes. Même s’il est dans l’œil du public depuis un certain temps, il n’a que 22 ans.

Les attentes à son égard sont immenses. Semaine après semaine, tournoi après tournoi, il doit briller sur le terrain, en plus de devoir être un ambassadeur, un modèle et une tête d’affiche. Et tout ça, ce n’est que dans la sphère publique.

Auger-Aliassime ne s’en plaint pas, au contraire. C’est pourquoi il a accepté une offre qu’il ne pouvait pas refuser : devenir le porte-parole de « la plus importante campagne de financement de l’histoire du Québec ».

Son visage sera celui de la campagne Voir grand, organisée par la Fondation CHU Sainte-Justine. Le but est d’amasser 500 millions de dollars d’ici 2028. Une partie de ces dons servira à développer la médecine au moyen de l’intelligence artificielle pour pouvoir venir en aide au plus grand nombre d’enfants possible.

Pour le 11joueur au classement mondial, il ne s’agit pas de redonner, proprement dit : « Je préfère utiliser le mot “partager”, souligne-t-il de sa chambre d’hôtel à Halle, en Allemagne. C’est plutôt du partage, de la générosité, de la philanthropie. Ce sont toujours des choses qui ont été importantes pour moi. J’ai travaillé pour tout ce que j’ai dans ma vie, mais j’ai eu aussi beaucoup de chance d’avoir de bonnes opportunités et surtout d’être en santé. »

Lorsque l’offre lui a été présentée, parmi une tonne d’autres qu’il reçoit d’un peu partout sur le globe, celle de la Fondation a semblé avoir beaucoup de sens dès le départ. « Je sais à quel point c’est un hôpital emblématique pour la ville de Montréal, mais aussi pour tout le Québec. C’est une campagne importante pour toute la société, pour toutes les classes sociales. »

Auger-Aliassime et sa sœur sont nés à l’hôpital Sainte-Justine. Des membres de sa famille y ont également reçu des soins. Ces deux éléments bien personnels amplifient son attachement à l’institution, mais également son désir de bien faire les choses : « J’espère que je serai à la hauteur de ce à quoi ils s’attendent. Je veux être le meilleur porte-parole possible. »

S’enraciner

Comme la vaste majorité de ses homologues, Auger-Aliassime a élu résidence en Europe, à Monaco plus précisément, car presque tous les tournois de tennis d’envergure sont disputés sur le Vieux Continent.

« Par contrainte, ma carrière m’a amené à n’être presque jamais au Québec, sauf l’été, un peu avant le tournoi [de l’Omnium Banque Nationale]. C’est donc difficile de partager des moments avec les gens du Québec », précise-t-il.

Cette association lui permettra donc de garder un pied chez lui, en plus de s’ancrer davantage dans sa province natale et sa communauté, même s’il vit à des milliers de kilomètres.

Mais encore, le Québécois a refusé de simplement prendre quelques clichés et apposer son nom à côté de celui de la campagne. Il est véritablement intéressé par les démarches de l’hôpital. Il a pris soin de comprendre dans quoi il s’embarquait avant d’accepter.

De ce que j’en comprends, on est quand même au milieu d’un tournant dans la technologie médicale. Il y a bien sûr [le fait de] traiter les enfants malades, mais surtout aussi au niveau de la prévention. Avec l’intelligence artificielle, on sera capable de prévenir les problèmes très tôt dans le code génétique des enfants.

Félix Auger-Aliassime

Trois choses lui ont plu dans ses recherches : « C’est avant-gardiste, c’est en avance, et c’est à la fine pointe de la technologie. » Il est donc fier de faire partie de la grande famille du CHU Sainte-Justine. « Avoir un hôpital qui pousse vers l’excellence, c’est juste magnifique et c’est facile pour moi d’être leur porte-parole. »

Comme un tatouage

Pendant le tournoi de Roland-Garros, Auger-Aliassime a lancé son logo. À l’instar de Roger Federer et de Novak Djokovic, le grand droitier dispose maintenant d’une image de marque.

CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE D’UNE VIDÉO DE BD GLOBAL MANAGEMENT

Nouveau logo de Félix Auger-Aliassime

« Ç’a été long et ça s’est fait en plusieurs parties », précise-t-il.

Tout a commencé autour de 2019, avec des croquis réalisés par un artiste québécois. « On avait trouvé quelque chose qu’on aimait, mais finalement, c’était trop proche d’un logo qui existait déjà. »

Ensuite, son équipe, épaulée par son commanditaire Adidas, a travaillé sur quelque chose de nouveau. « Au début, je n’étais pas content, évoque-t-il. On a eu plusieurs idées. On se demandait si on voulait les initiales ou un symbole. Je trouve que finalement, avec les initiales en forme de bouclier, il y a quelque chose d’assez fort qui punchait et qui était aussi classe et propre. »

Une telle affirmation de soi s’accompagne inévitablement d’attentes et de critiques. Le tennisman se fait toutefois rassurant : « Je ne suis pas naïf, il faut des victoires et des performances sur le terrain. C’est inévitable. Mais ce n’est pas mieux de gagner et ne pas être prêt à avoir une image à projeter au public. Tu rates quelque chose un peu. J’essaie de rester prêt à ce qui peut se passer dans ma carrière. »

Ses ambitions sont immenses, mais pas démesurées. Ce logo se veut plus que trois lettres gravées sur ses chaussures. C’est son héritage. Une empreinte éternelle qui fera toujours référence à lui. Comme un tatouage dans l’imaginaire collectif. « J’espère que plus tard, on reconnaîtra cette marque et ce logo comme étant le joueur de tennis que je suis, mais aussi la personne que je souhaite devenir plus tard dans ma vie. J’espère que c’est le début d’une longue histoire et qu’on va pouvoir projeter le logo partout dans le monde. »