(Londres) Comme bien d’autres sports, le circuit de tennis professionnel féminin envisage la possibilité de développer des liens d’affaires avec l’Arabie saoudite.

Et bien qu’il n’y ait rien de concret à l’horizon, le président et directeur des opérations de la WTA, Steve Simon, a déclaré vendredi qu’il avait visité ce pays avec quelques joueuses en février dans le cadre d’un processus d’évaluation.

« C’est un enjeu très difficile et très exigeant qui est, de toute évidence, analysé par de nombreux groupes différents présentement », a dit Simon lors d’un évènement qui se déroulait à Londres dans le cadre du 50e anniversaire de la rencontre qui a mené à la création de la WTA.

Il a admis qu’il y a encore « une tonne d’obstacles en Arabie saoudite », en lien avec les droits des femmes et ceux de la communauté LGBTQ+.

Les commentaires de Simon ont été émis quelques jours après que la WTA, dont les bureaux sont situés à St. Petersburg, en Floride, eut annoncé qu’elle allait développer « un plan pour obtenir l’équité salariale » – ce qui permettrait aux hommes et aux femmes de recevoir les mêmes bourses à certains tournois dès 2027, dont l’Omnium Banque Nationale, et pour d’autres en 2033.

Simon avait dit mardi que la cagnotte manquante présentement serait obtenue par les évènements eux-mêmes, les revenus tirés des droits de télédiffusion, les statistiques et les ententes commerciales conclues par l’entremise de WTA Ventures, la branche commerciale du circuit féminin qui a été fondée en mars dernier.

« Les Saoudiens discutent avec beaucoup de gens et de nombreuses ligues sportives présentement, a évoqué Simon. Tout le monde tente de comprendre ce que ça signifie et : Comment faire pour composer avec cela ? »

Le circuit professionnel masculin, l’ATP, discute avec le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite (FIP). Le circuit de la PGA, le circuit européen et le FIP, qui finançait le circuit LIV, ont indiqué le 6 juin qu’ils avaient conclu un accord commercial. De nombreux clubs de soccer saoudiens ont également attiré plusieurs joueurs étoiles d’Europe.

Ces ententes sont en quelque sorte des exemples de « sportswashing » – c’est-à-dire qu’un pays comme l’Arabie saoudite tente de redorer son blason aux yeux de la communauté internationale par l’entremise d’investissements dans le sport professionnel.

Vendredi, Simon a répondu en quelque sorte à ce reproche en indiquant qu’il s’agissait d’une opportunité d’améliorer les droits de la personne en Arabie saoudite. Des propos qui ont trouvé écho dans ceux du pilote québécois Lance Stroll, questionné à ce sujet il y a quelques semaines en marge du Grand Prix de Formule 1 du Canada.

« Tu veux qu’ils fassent ce qu’ils disent dès maintenant, et qu’ils contribuent à l’avancement des droits des femmes dans leur pays, a expliqué Simon. Il faut l’encourager. On ne peut détourner le regard. »

Billie Jean King, qui est membre du Temple de la renommée du tennis international et militante des droits de la personne, a déclaré pendant une discussion vendredi : « Je crois beaucoup en l’implication. Tu ne peux pas changer si tu ne t’impliques pas… Comment changer les choses si nous ne nous impliquons pas ? »

Avec La Presse Canadienne