(Wimbledon) Le N.1 mondial Carlos Alcaraz s’est qualifié pour sa première demi-finale à Wimbledon en écartant mercredi le Danois Holger Rune (6e) 7-6 (7/3), 6-4, 6-4.

« Le match a été très difficile, j’étais très nerveux au début, de jouer un quart à Wimbledon et en plus contre Rune », a commenté l’Espagnol de 20 ans qui affrontera vendredi le Russe Daniil Medvedev (3e) pour une place en finale, sa deuxième en Grand Chelem après celle remportée l’an dernier aux Internationaux des États-Unis.

« C’était dur de jouer contre Rune, mais quand on entre sur le court, il n’y a plus d’ami. Il faut être concentré sur soi et je pense y être très bien parvenu », a ajouté Alcaraz.

« Dans les deuxième et troisième manches, je me suis fait plaisir. Gagner le premier et hurler “vamos” m’a vraiment libéré pour jouer à mon meilleur niveau », a-t-il souligné, sans vouloir trop s’étendre sur son prochain adversaire.

« Le gazon convient bien à son jeu. Mais on ne joue pas tous les ans des demi-finales à Wimbledon, donc je vais d’abord en profiter et je préparerai le match quand on en sera plus près », a-t-il déclaré. Les demi-finales messieurs sont programmées toutes les deux vendredi.

Alcaraz a ainsi remporté le premier quart de finale de Wimbledon disputé entre deux joueurs de moins de 21 ans dans l’ère Open (depuis 1968).

Il devient également le plus jeune joueur à atteindre les demi-finales à Wimbledon depuis Novak Djokovic en 2007 (20 ans également, mais quelques jours de moins que lui : le Serbe est né le 22 mai et Alcaraz le 5 mai).

Alcaraz comme Rune ont été extrêmement solides sur leurs mises en jeu, si bien que les balles de bris ont été très rares : trois pour l’Espagnol qui en a concrétisé deux, et une seule pour le Danois, que son adversaire a sauvée.

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Holger Rune

Au final, Alcaraz a donc contrôlé la partie sans trop de frayeurs, enchaînant une cinquième victoire d’affilée sur gazon après son titre au Queen’s.

Dans la première manche, seul Rune s’est procuré une balle de bris, dès le tout premier jeu de la rencontre, mais sans parvenir à la transformer.

Les deux joueurs en sont arrivés au bris d’égalité où, à partir de 3/3, l’Espagnol a aligné quatre points consécutifs pour empocher le set.

Dans le deuxième, les deux joueurs ont tranquillement conservé leur service jusqu’au neuvième jeu où, sur un smash complètement manqué, Rune a offert à Alcaraz sa première balle de bris. L’Espagnol a saisi l’occasion d’un retour gagnant de revers qui a fait s’élever un nuage de craie en touchant la ligne.

Dans la foulée, il a servi à 5-4 pour se détacher deux manches à zéro.

La troisième manche a été à l’image du précédent : Alcaraz a réussi le seul bris de la manche, cette fois pour mener 3-2. Il a ensuite eu une première balle de match sur le service de Rune à 5-3, mais le Danois a réussi à rester dans la partie, obligeant l’Espagnol à servir pour le match.

Ce qu’il a fait avec autorité : il a rapidement mené 40/0 et conclu sur sa troisième balle de match du jeu, la quatrième au total, en profitant d’un retour trop long de Rune.

Medvedev renverse la vapeur

Mené deux sets à un par l’Américain Christopher Eubanks, intenable pendant quatre sets, Medvedev a fini par renverser la vapeur et l’emporter 6-4, 1-6, 4-6, 7-6 (7/4), 6-1.

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Daniil Medvedev

Au terme d’un combat de tout juste trois heures, Eubanks, 27 ans, 43e mondial, mais qui n’avait jamais franchi un tour en Grand Chelem dans sa carrière, a fait un signe en forme de cœur avec ses mains à destination du public en sortant sous une ovation méritée.

Devenu son chouchou grâce à son jeu flamboyant, le longiligne américain (2,01 m pour 81 kg) a frôlé un deuxième exploit consécutif après avoir sorti Stefanos Tsitsipas (5e) en cinq manches tout aussi échevelés.

Les deux joueurs ont offert un spectacle incroyable aux spectateurs avec un vrai match de tennis sur gazon où la prise de risque était assumée des deux côtés et la réussite au rendez-vous avec 45 as plus 81 coups gagnants.

Il suffit de jeter un œil aux statistiques de Medvedev pour se rendre compte du niveau nécessaire pour éliminer l’Américain.

Lors de la première manche, le Russe n’a ainsi commis qu’une seule faute non provoquée, contre onze pour son adversaire et même sur le match, son total de 13 fautes directes reste remarquablement faible.

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Christopher Eubanks

Eubanks, de son côté, avec 11 fautes directes sur la seule première manche et seulement 46 % des points remportés (6/13) quand il montait au filet, a été bien loin de ses standards.

Mais les choses se sont progressivement mises en place lors de la deuxième et troisième manche, avec, respectivement, 67 % (10/15) et 73 % (11/15) de réussite à la volée, et un ratio coups gagnants fautes directes largement positif, lui permettant de virer en tête.

« Après le premier set, j’aurais voulu éviter un cinquième set mais à la fin du troisième, j’espérais bien qu’on le jouerait », a plaisanté le Russe après le match.

« Il y a un moment du match où j’ai un peu perdu mon jeu, et il jouait si bien, mais à partir de la quatrième manche, j’ai réussi à remonter progressivement et ça m’a redonné de la force », a-t-il ajouté.

La quatrième manche a été le tournant, Medvedev remportant cinq jeux blancs sur ses six mises en jeu et « claquant » dix as.

Eubanks, qui avait jusque-là remporté les cinq bris d’égalité disputés, commençait à peiner physiquement alors que Medvedev avait bénéficié de l’abandon de Jiri Leheck (37e) après deux manches.

Battu 7-4 dans le jeu décisif, Eubanks a perdu son service sur un jeu blanc à l’entame du set décisif, puis une deuxième fois pour se retrouver mené 4-0.

Quand il est revenu à 4-1, évitant un 6-0 qui aurait été cruel et immérité, il a levé une dernière fois le poing au ciel avec un sourire.

Mais il a poussé Medvedev dans ses retranchements.

Les affrontements des demi-finales

Vendredi 14 juillet

  • Carlos Alcaraz (ESP/N.1) – Daniil Medvedev (RUS/N.3)
  • Novak Djokovic (SRB/N.2) – Jannik Sinner (ITA/N.8)