Les amateurs de tennis qui se rendront au stade IGA pour assister au retour de Caroline Wozniacki dans moins de deux semaines verront une athlète habitée du même désir de vaincre qui l’a propulsée au sommet de son sport il y a quelques années. Mais aussi une jeune femme avec une perspective différente face à son sport.

Plus de trois ans après avoir joué un dernier match officiel aux Internationaux d’Australie, Wozniacki a causé une certaine surprise il y a un mois en annonçant son retour au jeu à l’Omnium Banque Nationale. Un retour qui se concrétisera moins d’un an après la naissance de son deuxième enfant avec son mari, David Lee, ancien joueur de la NBA.

« J’aspire toujours à être la meilleure joueuse de tennis possible et à compétitionner au plus haut niveau », a déclaré Wozniacki au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, de Monaco, cette semaine.

« Mais bien sûr, j’ai ma famille avec moi maintenant, et c’est absolument incroyable de savoir que ma fille et mon fils pourront me voir jouer et de pouvoir explorer un peu le monde avec eux. Je pense que c’est tout aussi emballant », a-t-elle ajouté.

Objectifs atteints

Lorsqu’elle a annoncé sa retraite en janvier 2020, Wozniacki avait réalisé les deux grands rêves de sa carrière de joueuse de tennis en gagnant un tournoi du Grand Chelem – en Australie en 2018 – et en occupant le premier rang du classement mondial, un tour de force qu’elle a notamment réalisé en 2010 et en 2011.

À ce moment particulier de sa vie, rien ne lui laissait croire qu’il ne s’agissait que d’une retraite temporaire.

« Je crois que lorsque j’ai constaté que j’ai encore une flamme en moi et que je possède encore le niveau, je pense, pour compétitionner avec les meilleures joueuses au monde, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais », a précisé Wozniacki, qui doit également participer au tournoi de Cincinnati, immédiatement après Montréal, avant d’attaquer les Internationaux des États-Unis à partir du 28août.

« J’ai discuté avec mon mari, qui me soutient évidemment beaucoup, et nous nous sommes dit que c’était le meilleur moment de voyager avec les enfants. Ils sont encore si jeunes qu’ils ne fréquentent pas l’école et nous allons pouvoir voyager pendant quelques années. »

Depuis qu’elle a repris l’entraînement en prévision de ce retour à Montréal, Wozniacki dit avoir eu de bonnes sensations physiques. Surtout, elle revient sur celles qui l’habitent sur le plan psychologique.

Je me sens plutôt bien. Je frappe bien la balle, je me déplace bien. Je suis satisfaite de mon tennis. Mais surtout, je pense que je l’apprécie beaucoup plus maintenant.

Caroline Wozniacki

« On apprécie vraiment différemment le sport quand on l’a quitté pendant un certain temps, et je pense que j’ai une vision plus mûre du sport », a noté Wozniacki qui, pendant sa retraite, a occupé le poste d’analyste aux réseaux ESPN et Tennis Channel.

Là encore, précise-t-elle, cette vision plus mûre vient de la présence à ses côtés de son mari et de ses deux enfants.

« Peu importent les circonstances, ils représentent ma priorité numéro 1 et je veux toujours m’assurer qu’ils vont bien. Je pense que ça procure une sensation de calme lorsque vient le temps de se rendre sur le court. Je vais faire de mon mieux, je vais être aussi compétitive qu’il est possible de l’être. Je vais travailler avec ardeur à mon art et essayer de gagner, bien sûr, le prochain match que je devrai jouer », assure-t-elle.

« Mais en même temps, nuance Wozniacki, je sais aussi que ce n’est pas la fin du monde si je perds un match. »

Ce qu’il y a de plus important, c’est ma famille, et je pense que ça va me donner une attitude plus détendue au moment d’aborder un match. Lorsque vous êtes dans le moment le plus important d’un match, vous voulez être détendu, réaliser vos coups sans avoir peur de les rater.

Caroline Wozniacki

Souvenirs de Montréal

Lorsqu’elle mettra les pieds sur le court central du stade IGA l’après-midi du mardi 8 août, Wozniacki fera une première sortie à Montréal en cinq ans, presque jour pour jour.

Le 9 août 2018, Wozniacki, alors deuxième tête de série, avait subi l’élimination en deuxième tour au terme d’un match de 2 heures 31 minutes face à une future vedette du tennis féminin, alors âgée de 20 ans : Aryna Sabalenka, aujourd’hui numéro deux au monde.

Ce qui ne veut pas dire que Wozniacki n’a pas de bons mots à dire au sujet de Montréal. Bien au contraire, en fait, d’autant plus que c’est dans cette même ville qu’elle a inscrit le premier triomphe significatif de sa carrière, en 2010, dans des circonstances plutôt particulières.

« J’ai gardé plein de beaux souvenirs de Montréal. Premièrement, c’est une si belle ville. J’adore les spectateurs. Je trouve qu’ils sont très connaisseurs de tennis. Et le site [du tournoi] est beau », a d’abord énuméré Wozniacki, gagnante de 30 tournois en carrière.

« Bien sûr, le fait d’avoir gagné [à Montréal] ajoute à ces merveilleux souvenirs, a-t-elle évoqué. L’année où j’ai remporté le tournoi, il y avait eu de la pluie et nous avions dû jouer les demi-finales et la finale le lundi. […] Avec les Internationaux des États-Unis qui approchent, Montréal représentait le meilleur endroit pour commencer et je suis excitée à l’idée d’y retourner. »