Les heures passent à la vitesse de l’éclair pour Alexis Galarneau depuis son triomphe à Granby. Heureusement, il n’y a rien comme rentrer au bercail pour arrêter le temps.

C’était jour de fête à Laval, comme tous les jours. Lundi, au Carrefour multisports, en bordure de l’autoroute 440, Alexis Galarneau avait réuni les gens les plus importants de son entourage, ainsi que les gens du public, pour célébrer le triomphe du Canada à la Coupe Davis en décembre dernier.

Dans un présentoir clos et vitré, comme les œuvres les plus prestigieuses d’un musée, le précieux saladier d’argent régnait sur les courts de tennis intérieurs transformés en salle de réception.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DU CARREFOUR MULTISPORTS

Alexis Galarneau devant le trophée de la Coupe Davis, au Carrefour multisports de Laval

Humble de nature et plus à l’aise dans l’ombre que dans la lumière, Galarneau était quelque peu nerveux à l’arrivée de convives.

« Je n’aime pas trop ça », a-t-il répondu entre deux courtes gorgées d’eau.

S’il n’était pas emballé, ce n’est pas parce que l’évènement ne lui plaisait pas, au contraire. C’était plutôt l’idée d’être le centre d’attention. « Je veux mettre l’accent sur la Coupe Davis. C’est quand même un gros moment qu’on a vécu dans l’histoire du tennis canadien. Si je peux inspirer un ou deux jeunes à jouer au tennis ou à continuer de rêver, eh bien, je suis content. »

Galarneau a apporté le trophée à Laval parce que c’est la ville où il a grandi et où il a appris à devenir l’athlète qu’il est devenu.

Je le vois comme une belle récompense pour tout le monde. Je ne le vois pas comme étant ma journée, mais plutôt celle du tennis lavallois et canadien.

Alexis Galarneau

Le joueur de 24 ans, 192e au classement mondial, est conscient de l’apport immense de chacune des personnes ayant croisé son parcours depuis ses débuts dans le tennis lavallois.

Il le répète presque à chacune de ses entrevues, mais s’il peut vivre son rêve, c’est principalement parce que ses proches ont sacrifié les leurs. « C’est le fun d’être ici, ça me permet de me rappeler d’où je viens et de prouver que le tennis, ce n’est pas juste compétitionner, mais aussi redonner et essayer d’inspirer les jeunes. »

En revenant de Granby

La semaine dernière, Galarneau a remporté le titre le plus significatif de sa carrière, au Challenger de Granby. Devant parents et amis, il est parvenu à percer le top 200 pour la première fois.

Depuis, il a obtenu un laissez-passer pour l’Omnium Banque Nationale de Toronto et est allé disputer les qualifications du tournoi de Washington.

« C’est ce matin, justement, que j’ai réalisé tout ce qui était arrivé dans les dernières semaines », a-t-il avoué.

Son titre a pris énormément d’ampleur. Plus que ce à quoi il s’attendait, a-t-il reconnu. Son match en finale a été télédiffusé, les médias se sont déplacés en masse en Estrie pour le voir jouer et il a fait les manchettes d’à peu près tous les bulletins d’information sportifs.

J’ai pris le temps de lire tous les commentaires. Le support des Québécois a été incroyable. Je ne m’attendais aucunement à ça et je suis très reconnaissant.

Alexis Galarneau

Au bout de sa phrase, un jeune garçon lui a tendu un crayon et une balle en lui demandant un autographe. Même si le gamin devait être de 15 ans son cadet, il a tutoyé la vedette du jour. Parce que même si Galarneau ne reniera jamais son nom de famille, pour les Lavallois, il demeurera éternellement juste Alexis.

En route pour Toronto

Vendredi, Galarneau s’envolera vers Toronto, non pas en avion, mais grâce aux ailes procurées par sa victoire à Granby.

C’est le genre d’énergie qui me motive à pousser encore plus fort, mais il faut continuer à être réaliste et continuer de pousser sur le processus, sur mes objectifs.

Alexis Galarneau

Avec son récent succès et toute l’attention des derniers jours, il s’agit, admet-il, d’un « couteau à double tranchant », puisqu’il ne veut décevoir personne.

Il a appris par Guillaume Marx, responsable de la haute performance chez Tennis Canada, la nouvelle concernant l’obtention de son laissez-passer à l’Omnium canadien.

C’était le mercredi matin pendant le tournoi de Granby. « Je ne l’ai dit à personne de mon entourage pour justement que tout le monde reste concentré sur la tâche en cours. Je sens que j’étais en mission cette semaine-là », se souvient-il.

Cette marque de confiance, et d’approbation, de Tennis Canada à son égard lui confirme qu’il est « sur la bonne voie ». « Ça te donne confiance. »

Galarneau se présentera à Toronto, sans doute sur le court central, avec des intentions claires : « Je pense que c’est réaliste de se dire deux ou trois rondes et même de ne pas se mettre de limite. »

De Granby à Toronto en passant par Washington et Laval, Galarneau a traîné trophées et louanges. Il porte dans son baluchon de plus en plus d’expérience, mais il compte surtout davantage d’admirateurs chaque fois qu’il dépose ses valises. Au moins, chez lui à Laval, il est reçu comme un héros dont on connaît très bien l’identité.

Son sourire était là avant la gloire. Et il y a fort à parier qu’il y sera encore le jour où tout ça sera derrière lui.