(Toronto) Holger Rune est arrivé comme une bombe, en 2022, en perturbant l’élite mondiale. Le Danois a su se faire un nom rapidement et il veut gagner tout aussi promptement. Un an plus tard, il est l’un des visages d’une nouvelle génération.

Rune a à peine 20 ans et il menace déjà le top 5.

Bien installé au sixième rang depuis le mois de mai, Rune surfe encore sur sa fin de saison magique, il y a quelques mois de cela.

En un mois, il avait atteint la finale à Sofia, triomphé à Stockholm contre Stefanos Tsitsipas, perdu en finale à Bâle face à Félix Auger-Aliassime et gagné le Masters 1000 de Paris contre Novak Djokovic.

J’aime la position dans laquelle je me retrouve présentement. Je m’en sors bien dans les gros tournois et ça va de mieux en mieux, mais je ne suis jamais satisfait, j’en veux toujours plus. Je suis prêt à repousser mes limites d’ici la fin de l’année.

Holger Rune, en conférence de presse

Jusqu’à présent, son année 2023 est plutôt réjouissante. Il a obtenu un titre à Munich, sur terre battue, et atteint deux finales de Masters 1000, à Rome et à Monte-Carlo.

À ce stade précoce de sa carrière, Rune calcule sa progression grâce à son classement. Il y a un an, il occupait le 28rang mondial. Il y a deux ans, il était 190e.

Toutefois, son véritable objectif est de gagner un titre en tournoi du Grand Chelem : « Je préférerais gagner un Grand Chelem en étant sixième au monde que de ne pas gagner de Grand Chelem et être numéro un », a-t-il précisé.

Donc pour lui, « ça a plus à voir avec le nombre de tournois gagnés ».

Pour y parvenir, Rune devra travailler, et surtout apprendre. Selon le droitier, la faculté de devenir un champion n’est innée chez personne.

« Je ne pense pas que tu es né pour gagner un Grand Chelem, c’est quelque chose que tu apprends. »

Grâce à sa courte expérience et à ses apprentissages, il croit avoir compris ce que ça prenait pour gagner les plus gros tournois. « Je ne pense pas que tu gagnes en Grand Chelem grâce à ton tennis, mais plutôt grâce à ton état d’esprit, ton cœur et ta volonté. Novak [Djokovic] le fait très bien et Carlos [Alcaraz] a été capable de le faire également. Ça prend beaucoup plus de travail que de simplement avoir un bon coup droit ou un bon revers. »

Imiter Alcaraz

Voir son vieil ami Carlos Alcaraz gagner son deuxième titre majeur à Wimbledon il y a quelques semaines n’a pas motivé davantage le Danois. Alcaraz l’avait notamment battu en trois manches pour accéder au trône.

« Je suis toujours très motivé, même avant qu’il se mette à gagner des titres en Grand Chelem. J’ai mes propres objectifs que je veux réaliser et j’espère pouvoir le faire dès cette année. »

Rune sera éternellement comparé à l’Espagnol. D’abord, parce qu’ils se côtoient depuis les rangs juniors, mais aussi parce qu’à 20 ans, ils sont les deux membres les plus jeunes du top 40. Ces deux-là devraient se retrouver face à face dans de nombreux matchs importants au cours des prochaines années.

Un prochain Big Three ?

À force de voir progresser à vue d’œil Alcaraz, Rune et Jannik Sinner, l’autre jeune du top 10, certains observateurs voient en ce trio des bribes du prochain Big Three.

Évidemment, la triade a encore beaucoup de choses à prouver avant de pouvoir être mentionnée dans la même phrase que Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic, mais il y a manifestement un potentiel.

« J’ai entendu des gens en parler, mais je pense que c’est un peu trop tôt. Seul Carlos, parmi nous trois, est champion en Grand Chelem », a répondu le blondinet à ce sujet.

Ces trois jeunes joueurs, à peine plus vieux que l’âge de la majorité au Canada, en ont toutefois déjà fait suffisamment pour s’assurer une place de choix dans l’élite mondiale à long terme.

On est jeunes et on a le temps de notre côté. Présentement, je veux me concentrer seulement sur mon cas et je sais que les autres en font autant. On a chacun nos propres chemins, mais ça pourrait devenir un débat intéressant dans le monde du tennis au cours des prochaines années.

Holger Rune

Ses relations, jure-t-il, sont au beau fixe avec ses deux acolytes.

Si des accolades ont lieu chaque fois qu’ils se croisent, reste à voir lequel d’entre eux ira serrer la main de l’officiel en dernier le plus souvent au terme de leurs nombreux affrontements. Car s’ils deviennent effectivement le prochain Big Three, c’est ce qui les départagera une fois à la ligne d’arrivée.