On a parfois tendance à l’oublier, et il est bon de le rappeler cette semaine : Leylah Annie Fernandez n’a encore que 20 ans. Le temps est son allié. « Je suis encore dans une phase de développement », a elle-même noté la Québécoise, dimanche matin.

Fernandez ne s’en cache pas : « les résultats ne sont pas là » présentement. Elle le reconnaissait il y a quelques mois et elle l’a reconnu encore dimanche matin, lors de sa première rencontre avec les médias montréalais au stade IGA.

La jeune athlète ne connaît pas le même succès qu’en 2021, alors qu’elle avait atteint la finale des Internationaux des États-Unis. Jusqu’à la semaine dernière à Washington, où elle a atteint la ronde des 16, elle n’avait pas encore remporté plus de deux matchs consécutifs cette année. Autrefois 13e au classement mondial, la voilà maintenant 88e – il y aura une nouvelle mise à jour ce lundi.

Mais le classement, même s’il a ses avantages, « n’est pas une priorité », a-t-elle rappelé dans le calme et la délicatesse qui la caractérisent. En fait, il ne l’est « jamais ».

« Mon classement a dégringolé, c’est vraiment malheureux, mais je pense que mon jeu s’est amélioré. […] À chaque entraînement, nous travaillons et tentons de nous améliorer le plus possible. »

Nous voyons assurément une amélioration et c’est la chose la plus importante parce que je suis encore dans une phase de développement. J’essaie encore d’amener mon jeu à un point où je me sens confiante que ça va m’amener au meilleur niveau.

Leylah Annie Fernandez

Bien sûr qu’elle est « vraiment impatiente » de gagner davantage. Bien sûr qu’elle aimerait voir des « résultats maintenant ». Mais la vie est ainsi faite qu’elle doit travailler sur sa patience et y aller « une étape à la fois ».

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Leylah Annie Fernandez

« Il y a des améliorations que je dois apporter à mon jeu. Je dois identifier quelles sont les priorités, ce qui doit être fait à court terme et à long terme. À la fin de l’année, mon coach et moi allons en parler et nous allons voir quels sont les objectifs pour la prochaine saison. »

Un match à la fois

Leylah Annie Fernandez arrive à Montréal après un bon parcours à Washington, où elle s’est inclinée en ronde des 16. L’Omnium Banque Nationale est toujours important pour les joueurs et joueuses en ce sens qu’il leur permet de se préparer pour les Internationaux des États-Unis, qui débuteront à la fin d’août. Fernandez ne fait pas exception à la règle.

Le tournoi ici à Montréal est très important pour moi, pas seulement parce que c’est ma maison, mais aussi parce que ça me donne une chance de voir où en est mon jeu contre les meilleures joueuses au monde.

Leylah Annie Fernandez

Elle profite d’ailleurs d’une partenaire d’entraînement particulière en vue de son premier match dans la métropole : sa sœur de 19 ans, Bianca Jolie Fernandez, qui s’est inclinée lors de son match en qualifications vendredi.

« C’est la partenaire que je voulais à l’entraînement aujourd’hui, a expliqué la cadette d’une fratrie de trois sœurs. Je n’ai pas vu ma sœur depuis longtemps, ça fait longtemps qu’on n’a pas joué ensemble. Ça va me faire du bien de jouer avec elle, de voir ses améliorations, mais aussi de sentir une balle différente. C’est une très bonne joueuse. »

Bénéficiant d’un tirage favorable, Fernandez affrontera une joueuse issue des qualifications pour son premier match, dont la date et l’heure ne sont pas encore connues. Ça ne veut toutefois pas dire grand-chose, considérant qu’elle aurait elle-même dû passer par les qualifications si elle n’avait pas bénéficié d’un laissez-passer.

« Ce sera un match très difficile, a-t-elle d’ailleurs lancé. Toutes les joueuses ici au tournoi sont très bonnes, peu importe si elles sont qualifiées ou dans le tableau principal. Les joueuses ici ont mérité leur place. Les qualifiées, c’est un peu plus compliqué parce qu’elles ont eu des matchs de préparation, entre guillemets. »

Quand un collègue lui a demandé quel était son objectif de la semaine, la Québécoise a répondu l’évidence, affirmant en souriant qu’elle « aimerait bien gagner le tournoi ». Mais son réel mot d’ordre, aussi cliché soit-il, sera de vivre ce tournoi « un match à la fois ».

« J’aimerais bien jouer devant des gradins assez pleins pour sentir l’encouragement et m’amuser le plus possible à la maison », a-t-elle ajouté.

Le message est lancé.