Caroline Wozniacki est catégorique : « Je ne serais pas ici si je n’y croyais pas. » Elle le précise parce que son pari de revenir au jeu après trois ans et demi d’absence, et deux accouchements en cours de route, n’est pas gagné d’avance.

Mais la charismatique Danoise est très bien placée pour savoir de quoi elle parle. En 2009, Wozniacki atteignait la finale des Internationaux des États-Unis. Son adversaire en finale ? Une jeune mère de famille de 26 ans, qui revenait après deux ans et demi d’absence, du nom de Kim Clijsters.

« Je m’en souviens parce qu’elle m’avait battue en finale ! », a lancé Wozniacki, dans un éclat de rire.

Cette édition 2023 de l’Omnium Banque Nationale marque le grand retour de Wozniacki, ancienne numéro 1 mondiale, ancienne championne des Internationaux d’Australie. Sauf qu’elle effectue ce retour à 33 ans, pas à 26 ans. En plus de devoir retrouver ses repères après quelque 40 mois d’absence, elle doit se battre contre le temps.

Seulement trois joueuses ont remporté des tournois du Grand Chelem à 33 ans ou plus : Serena Williams (Australie, 2017), Flavia Pennetta (États-Unis, 2015) et Martina Navratilova (Wimbledon, 1990).

Wozniacki espère évidemment faire de ce trio un quatuor, et c’est par Montréal que sa route passe. « Mon premier match ne sera probablement pas parfait, mais je vais faire de mon mieux, je vais essayer de gagner et de jouer le plus de matchs possible. J’espère atteindre mon sommet aux Internationaux des États-Unis.

« Quand tu n’as pas joué depuis si longtemps, tu peux t’entraîner tant que tu veux, ça ne reproduira jamais ce que tu ressens sur le terrain. J’ai joué ici et à la maison. Je ne m’en fais pas. Physiquement, mentalement, je me sens bien. »

Wozniacki amorcera son parcours mardi, quoique Colette Provencher n’aurait pas de bonnes nouvelles pour nous cette semaine. Quoi qu’il arrive, la Danoise sera opposée à l’Australienne Kimberly Birrell, 114joueuse mondiale, issue des qualifications.

Elle est débarquée à Montréal en famille, a-t-elle glissé en point de presse. Ses enfants, Olivia et James, sont avec elle. « Honnêtement, le vol ici était compliqué. C’était de jour, donc divertir deux enfants, ce n’est pas facile ! Je suis toujours impressionnée par leur endurance. J’étais fatiguée en arrivant, mais ils ont vraiment bien fait ça et ils n’ont pas ressenti d’effets du décalage.

« Sinon, il faut surtout penser à la logistique, les sièges d’auto, les chambres d’hôtel. Tu ne penses pas à ces détails et tout d’un coup, tu te ramasses avec un étage complet de l’hôtel pour tout ton monde ! »

Admirée

Son retour fait évidemment tourner les têtes sur le circuit. Son point de presse a été le plus long du jour, et les plus jeunes joueuses ont été interrogées sur le sujet.

L’actuelle numéro 1 mondiale, Iga Świątek, a ramené le retour de Wozniacki à ses racines polonaises. « Elle est une de ces personnes qui m’a un peu montré que c’est possible », a fait valoir Świątek.

Leylah Annie Fernandez, elle, était enfant et ado quand Wozniacki dominait la scène mondiale.

Elle m’a beaucoup inspirée, comment se battre, courir toutes les balles. Des fois, elle retourne des balles qui semblent impossibles et elle gagne le point. C’est une inspiration de la voir revenir sur le terrain après qu’elle a eu deux bébés. J’espère la voir, je ne l’ai pas encore vue, j’aimerais la voir, la féliciter, et j’espère qu’elle aura un très bon tournoi.

Leylah Annie Fernandez à propos de Caroline Wozniacki

Wozniacki est d’ailleurs bien consciente de ce qu’elle a accompli jusqu’ici. En vue de son retour, elle a consulté sa bonne amie Serena Williams, de même que Clijsters, deux joueuses qui ont mis leur carrière sur pause pour fonder une famille.

« Serena jouait à un autre niveau, tout simplement. C’était impossible de la battre quand elle était au sommet de sa forme ! lance-t-elle en toute humilité. Elle a probablement une autre perspective de ce qui m’attend. Kim a connu du succès. Elle m’a dit d’en profiter, de m’amuser.

« À ce point-ci de ma carrière, je sais comment jouer, ce que je dois améliorer. Mais c’est beaucoup mental et dans les moments importants, tu dois pouvoir jouer de ton mieux et ne pas craindre l’échec. Je suis ici, je n’ai rien à perdre et j’ai accompli la plupart des buts que j’avais. Mais je suis ici parce que j’aime jouer et j’ai beaucoup à donner au sport. Le faire avec ma famille rend le tout encore plus agréable. »