Le top 10 en simple, c’est bien. Le top 10 en simple ET en double, c’est mieux. C’est ce qu’accomplissent actuellement Coco Gauff et Jessica Pegula.

Gauff débarque à Montréal avec le vent en poupe. Gagnante du tournoi de Washington la semaine dernière, elle apparaît au 7rang mondial. À 19 ans, elle est la plus jeune des 50 meilleures joueuses mondiales. Pegula, 29 ans, n’a toujours pas remporté de tournoi majeur ni même atteint la finale, mais sa constance lui vaut actuellement le 3rang mondial, son sommet personnel.

Mais les deux Américaines pointent également à égalité au 3rang mondial en double. Selon les données de la WTA, depuis 2010, elles sont les 13e et 14joueuses à se classer parmi les 10 meilleures, en simple comme en double. Elles sont en bonne compagnie sur cette liste, avec notamment les sœurs Venus et Serena Williams, Victoria Azarenka et Samantha Stosur.

Leur situation rappelle une tendance qu’il faudra surveiller d’ici aux Jeux de Paris, en juillet 2024. Gauff ne s’en cache pas : son investissement en double est lié au rêve olympique.

« Un de mes plus grands rêves est de gagner une médaille d’or, a-t-elle indiqué en point de presse, lundi, à l’Omnium Banque Nationale. Et honnêtement, dans ce cas-ci, ça m’importe peu que ce soit en simple ou en double. Une médaille d’or, c’est une médaille d’or, tandis que gagner un tournoi du Grand Chelem en simple est pas mal plus cool en simple qu’en double. »

PHOTO GEOFF BURKE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Coco Gauff a remporté le tournoi de Washington la semaine dernière.

Donc d’ici aux Jeux olympiques, je veux faire de mon mieux pour qu’on soit le mieux classées possible, afin d’être qualifiées pour le tournoi.

Coco Gauff

Évidemment, un tel calendrier vient avec une charge de travail éreintante. En 2023, jusqu’ici, Gauff a disputé 43 matchs en simple et 39 matchs en double. Pegula a quant à elle joué 48 matchs en simple – le 2total à la WTA – et 38 en double.

Aux yeux de Pegula, sa jeune partenaire est « le lapin Energizer ». « Elle joue tous les jours, trois fois par jour, ça lui importe peu ! a lancé la charismatique joueuse. Mais on aime ça, c’est une occasion de nous améliorer en simple aussi.

« C’est exigeant, mais d’un autre côté, les deux, on est pareilles, on n’aime pas rester là et attendre. Donc c’est bien de savoir que même si on perd en simple, on a une autre occasion de compétitionner, une autre chance de gagner. »

Pegula et Gauff sont les têtes de série n1 du double. On ignore toujours la date de leur premier match, mais Gauff a fait savoir qu’elle avait demandé d’amorcer son tournoi en simple mercredi, puisqu’elle a joué jusqu’à dimanche à Washington.

Les Sabres et les Bills s’invitent

Les deux joueuses ont également en commun une aisance devant les caméras.

Pegula, par exemple, s’est mise à discourir sur les Sabres et les Bills. Ses parents, Terry et Kim Pegula, sont les propriétaires des Bills de Buffalo, et Terry détient également les Sabres. Elle a donc forcément un attachement à la perle de l’ouest de l’État de New York.

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Jessica Pegula

J’espère que les Sabres gagneront la Coupe Stanley, que les Bills gagneront le Super Bowl et que je gagne un tournoi du Grand Chelem. Les trois, allons !

Jessica Pegula

Gauff a quant à elle eu la candeur d’affirmer qu’elle préférait « un peu » Toronto à Montréal, « car c’est une ville plus américaine ».

« Mais les Canadiens sont généralement très gentils et c’est probablement ce pour quoi j’ai connu du succès ici. Ils sont très respectueux, donc j’essaie de signer le plus d’autographes possible, même sous la pluie, comme aujourd’hui. Mais je ne sais jamais si les fans parlent français ou anglais. C’est mon plus gros défi quand je viens à Montréal ! »

La pauvre a révélé qu’elle tentait d’apprendre le français par l’entremise d’une application, puisque son préparateur physique est français. « Mais mon physio et mon entraîneur sont hispaniques. Et mon autre entraîneur, Brad [Gilbert], est californien, il a ses propres expressions. C’est comme si tout le monde voulait m’enseigner sa langue, et mon cerveau est en bouillie ! »