(Paris) Simona Halep, ex-numéro 1 mondiale et double championne en Grand Chelem, a été suspendue quatre ans pour une double infraction à la réglementation antidopage, mardi, mais la Roumaine a annoncé dans la foulée son intention de faire appel et sa détermination à rejouer.

« Je refuse d’accepter la suspension de quatre ans », a martelé Halep sur les réseaux sociaux en faisant part de son « intention de faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport », peu après l’annonce de sa sanction par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA), l’organisation indépendante chargée de l’antidopage dans le tennis.

« Je continue à m’entraîner et à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour laver mon nom et revenir sur le court », affirme-t-elle.

La carrière d’Halep, 32 ans à la fin du mois, est en suspens depuis près d’un an. Précisément depuis le 7 octobre 2022, date du début de sa suspension provisoire après un contrôle mené aux Internationaux des États-Unis 2022, positif à un produit interdit, le roxadustat, une molécule qui stimule la production de globules rouges et classée parmi les EPO dans la réglementation de l’Agence mondiale antidopage (AMA).

La championne de Roland-Garros 2018 et de Wimbledon 2019 a ensuite été rattrapée au printemps par une deuxième affaire, cette fois des « irrégularités » dans les données de son passeport biologique, outil de suivi à long terme des athlètes de haut niveau.

Ces deux infractions ont été retenues par le tribunal indépendant qui s’est réuni fin juin à Londres, en présence d’Halep et d’experts scientifiques présentés par les deux parties, explique l’ITIA dans un communiqué.

« Le tribunal a admis l’argument de la prise d’un complément alimentaire contaminé avancé par Halep, mais a déterminé que la concentration de roxadustat trouvée dans l’échantillon positif ne pouvait pas résulter de la quantité ingérée par la joueuse », précise l’instance antidopage.

Suspendue jusqu’en octobre 2026

Quant au passeport biologique d’Halep, « le tribunal a établi qu’il n’a pas de raison de douter du ‟solide avis” unanime des trois experts indépendants qu’un ‟dopage probable” était l’explication des irrégularités », « sur la base de l’analyse de 51 échantillons sanguins de la joueuse », poursuit-elle.

Comme depuis le début de l’affaire, il y a près d’un an, Halep continue néanmoins de clamer son innocence.

« Je n’ai jamais pris aucun produit interdit intentionnellement », répète-t-elle mardi, « sous le choc » de la décision et estimant avoir fourni des « preuves irréfutables » de sa bonne foi.

Face à la procédure à rallonge qu’elle a dénoncée à plusieurs reprises au cours des derniers mois, la Roumaine évoque « le sentiment de vivre au purgatoire depuis plus d’un an ».

Halep est la première joueuse de tennis de premier plan prise dans les filets de l’antidopage depuis la retentissante suspension de Maria Sharapova en 2016. Ayant subi un test positif au meldonium, la vedette russe avait finalement écopé d’une suspension de 15 mois.

« Cette dernière année a été le match le plus difficile de ma vie, et malheureusement, mon combat continue », écrit celle qui est restée 64 semaines sur le trône de numéro 1 mondiale entre octobre 2017 et février 2018.

La Roumaine aux 24 titres n’a pas joué en compétition depuis son élimination au premier tour des Internationaux des États-Unis 2022, il y a un peu plus d’un an. Elle avait ensuite mis un terme à sa saison dès la mi-septembre, après une opération du nez, pour régler un problème respiratoire notamment, avant d’être suspendue provisoirement.

Sa sanction court désormais jusqu’en octobre 2026.