Lorsque Mike Thomson, entraîneur de tennis de longue date, a commencé à travailler avec la Canadienne Marina Stakusic chez les juniors, il a tout de suite su qu’elle avait un énorme potentiel.

Le signe révélateur était le son que faisait la balle lorsqu’elle frappait sa raquette.

« Chaque fois, le contact se faisait au milieu de la raquette, et c’était le cas avec Marina lorsqu’elle avait huit ans », a raconté Thomson. « Elle frappait la balle solidement à chaque fois. »

Aujourd’hui âgée de 18 ans, Stakusic est en train de réaliser une performance exceptionnelle cette semaine dans le cadre des finales de la Coupe Billie Jean King. Sélectionnée à la surprise générale pour le simple, elle a remporté une victoire inattendue de 6-3, 6-1 sur l’Espagnole Rebeka Masarova lors de son tout premier match mercredi.

« Je crois qu’elle s’est très bien comportée lorsqu’elle était sous pression, lorsque son adversaire donnait des signes qu’elle allait revenir dans le match », a analysé Sylvain Bruneau, consultant en haute performance de Tennis Canada. « Je pense qu’elle a été fabuleuse pour s’assurer que cela ne se produise pas. »

Originaire de Mississauga, Stakusic a développé ses habiletés dès son plus jeune âge au Club de tennis d’hiver d’Eglinton Flats. Thomson a été directeur du tennis dans ce club de l’ouest de Toronto pendant plus de deux décennies.

« Rien ne la perturbait », a relaté Thomson lors d’une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne. « Elle ne s’est jamais énervée sur un court de tennis. Le tennis est un jeu tellement mental. Il faut toujours garder son sang-froid. »

« Marina est toujours calme sur le court de tennis – toujours. Dès l’âge de huit ans. »

Stakusic s’est comportée comme une joueuse aguerrie devant une foule partisane mercredi, ne montrant aucun signe de nervosité sur l’une des plus grandes scènes du tennis. La capitaine Heidi el Tabakh l’a choisie devant Rebecca Marino et Eugenie Bouchard, des coéquipières plus expérimentées.

« Nous savions qu’elle était en pleine confiance », a précisé Bruneau. « Elle s’était vraiment bien débrouillée récemment. C’est un facteur à prendre en compte. Nous avons également pensé qu’elle était jeune, en pleine ascension, et que cela mettrait beaucoup de pression sur les épaules de son adversaire de l’affronter, et c’est exactement ce qui s’est passé. »

Elle a de nouveau été titularisée jeudi et a mérité une victoire 4-6, 7-5, 6-3 contre la Polonaise Magdalena Frech. Leylah Fernandez a de nouveau suivi avec une victoire en simple pour assurer la place du Canada dans le carré d’as de cette compétition à 12 équipes.

Les Canadiennes étaient en congé vendredi, à la veille de leur match de demi-finale contre la République tchèque. Vendredi, les Tchèques ont éliminé les États-Unis 2-1 lors du dernier match de la phase préliminaire du groupe A.

La finale doit avoir lieu dimanche.

Stakusic a remporté trois tournois ITF cette année depuis son retour d’une blessure qui l’a tenue à l’écart pendant six mois. Elle ne craint pas d’être combative sur le court et d’utiliser son jeu bien équilibré à son avantage.

« Elle a beaucoup d’éléments à son arsenal » a illustré Bruneau depuis Séville. « Elle a un excellent revers coupé, elle est capable de donner des angles à ses coups, elle est capable de changer le rythme de la balle, ce qui, combiné avec ses coups de fond de court très lourds, est très intéressant.

« Elle adore monter au filet, en fait. Elle avance souvent pour finir les points, donc elle est vraiment bonne au filet. Si vous mettez tout cela ensemble, elle a un jeu très complet. »

Une fois les finales de la Coupe Billie Jean King terminées, Bruneau a déclaré qu’il rejoindra Stakusic à un tournoi Challenger au Portugal. Il a ajouté qu’après un peu de repos, elle partagera son entraînement hors saison entre Montréal et la Floride.

« Je pense qu’elle deviendra une joueuse très accomplie », a-t-il déclaré. « Il n’y a aucun doute. »

Classée 258e au monde, Stakusic n’a pas encore disputé de matchs du tableau principal sur le circuit de la WTA. Elle a atteint le dernier tour des qualifications de l’Omnium Banque Nationale l’été dernier à Montréal.

Stakusic a été nommée joueuse ITF du mois de septembre.

« C’est le rêve d’un entraîneur de tennis de voir quelqu’un comme elle frapper une balle de tennis », a affirmé Thomson. « Il n’y a pas grand-chose à enseigner à quelqu’un comme ça. »