(Melbourne) Quatre mois et demi après la finale des Internationaux des États-Unis, retrouvailles avec des envies de « revanche » entre Aryna Sabalenka, N.2 mondiale et tenante du trophée à Melbourne, et Coco Gauff, N.4 mondiale et victorieuse à New York, dans le dernier carré des Internationaux d’Australie jeudi.

« J’adore, j’adore ! Après les Internationaux des États-Unis, je voulais vraiment cette revanche, lance Sabalenka. Je suis très impatiente de jouer cette demi-finale. »

À New York en septembre dernier, où elle rêvait de couronner son accession au trône du tennis mondial avec un deuxième sacre en Grand Chelem, la Biélorusse de 25 ans avait été renversée par la jeune Américaine 2-6, 6-3, 6-2.

La deuxième demi-finale oppose la Chinoise Qinwen Zheng, N.15 mondiale, à l’Ukrainienne Dayana Yastremska, 93e et issue des qualifications.

« Avec Coco, les matchs sont toujours des gros combats. Elle bouge vraiment bien, tout revient contre elle, vous devez vraiment construire le point pour obtenir la balle qui vous permet de le finir », décrit Sabalenka, menée 4-2 dans ses face-à-face avec Gauff.

16 jeux perdus

« Sabalenka est évidemment la joueuse à battre. Je la trouve encore plus en forme qu’il y a un an. Elle frappe extrêmement bien la balle. Elle a l’air très détendue pour une tenante du titre, avec toute cette pression. Elle fait tout ce qu’il faut pour soulever de nouveau le trophée », analyse l’ancienne joueuse slovaque Daniela Hantuchova.

PHOTO KARSTEN MORAN, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Aryna Sabalenka s’était incliné devant Coco Gauff aux derniers Internationaux des États-Unis.

Depuis le début de la quinzaine australienne, la N.2 mondiale est ébouriffante.

En cinq matchs, elle n’a laissé échapper que seize jeux. À peine plus de trois en moyenne par match.

Son match le plus long ? 71 minutes, en quarts de finale contre Krejcikova (11e).

Le plus court ? 52 minutes, le temps d’infliger un double 6-0 à l’Ukrainienne Lesia Tsurenko (33e).

Sabalenka consolide en ce début de saison 2024 sa stature construite la saison passée. Sa demi-finale à Melbourne est sa sixième de suite en Grand Chelem, depuis les Internationaux des États-Unis 2022.

Comment explique-t-elle sa régularité à si haut niveau ?

« C’est une question d’état d’esprit, je ne perds plus la tête sur le court, je ne me précipite pas. Je suis contente d’avoir été capable de solutionner ça et d’être devenue plus calme sur le court, apprécie-t-elle. Ça a été un travail énorme. »

« Force mentale »

« Je me concentre sur ce que je dois faire pour gagner chaque match que je joue, sans cogiter trop sur mes rêves, combien de tournois du Grand Chelem je veux gagner, et tout ça », poursuit-elle.

« Ça vient avec l’expérience, je suis plus mature, ou plus âgée, c’est comme vous voulez », sourit Sabalenka.

Après quatre premiers tours en deux manches, Gauff a eu toutes les peines du monde à se défaire de l’Ukrainienne Marta Kostyuk (37e) 7-6 (8/6), 6-7 (3/7), 6-2 en quarts de finale. Il lui a fallu plus de trois heures.

Mais jusque-là, quand elle atteint le dernier carré en Grand Chelem, la jeune Américaine, qui va fêter ses vingt ans en mars, franchit l’obstacle.

« Ça me donne de la confiance de savoir au moins qu’à ce stade en Grand Chelem, mes nerfs tiennent bon », retient Gauff.

Invitée à identifier ses principales armes, elle répond notamment « ma force mentale », en plus de ses déplacements. « Ça m’a permis de me sortir de beaucoup de matchs. Mentalement, je pense que je suis une des plus fortes du circuit. »

Son nouveau statut de lauréate en Grand Chelem change-t-il son approche ?

« Pas vraiment. Je sens que je suis devenue la joueuse à battre et qu’on joue plus librement contre moi, sans pression […] mais, en même temps, quand j’étais jeune, personne ne voulait perdre contre une fille de 15 ans. »