Le public montréalais verra-t-il Gabriel Diallo et Alexis Galarneau jouer en simple le week-end prochain, alors que la métropole accueillera un rare arrêt de la Coupe Davis en terre canadienne ? Peut-être, peut-être pas.

Le capitaine de l’équipe canadienne, Frank Dancevic, a laissé planer le doute à ce sujet, mardi. Lors d’un bref point de presse, il a estimé qu’il était encore « trop tôt dans la semaine » pour s’avancer sur ses choix.

On sait déjà que la formation locale sera composée des Québécois Diallo et Galarneau, mais aussi de Milos Raonic, de Liam Draxl et de Vasek Pospisil.

Le Canada, gagnant de la Coupe Davis en 2022, quart de finaliste en 2023 et actuellement deuxième au classement mondial de l’épreuve, affrontera la Corée du Sud (18e) vendredi et samedi. Chaque équipe a jusqu’à jeudi pour désigner ses représentants qui joueront en simple et en double.

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Gabriel Diallo

Sur papier, la meilleure arme de Dancevic demeure Raonic, qui remplace par ailleurs Denis Shapovalov.

Or, vu la faiblesse attendue de la formation sud-coréenne, il n’est pas farfelu de croire que Diallo ou Galarneau, voire les deux, puissent avoir leur chance, à plus forte raison à la maison. Les deux ont battu des adversaires italiens mieux classés qu’eux pas plus tard que l’automne dernier, a lui-même rappelé Dancevic.

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Alexis Galarneau

Celui-ci, néanmoins, « [n’a] pas encore décidé » qui composera son effectif.

« J’y vais avec ceux qui jouent le meilleur tennis à ce moment-là, ou ceux qui, selon moi, offriront la meilleure opposition, a-t-il analysé. J’écoute mon instinct. Stratégiquement, je considère combien de matchs ils vont jouer pendant le week-end, qui sera le meilleur en simple ou en double, qui est le plus en santé, qui revient d’une blessure… »

Le capitaine, autrement dit, tente d’évaluer « qui sera le meilleur pour chaque match ». Que cela se passe au stade IGA, comme ce sera le cas le week-end prochain, ou ailleurs.

« Un animal différent »

Dancevic, au demeurant, refuse de sous-estimer l’équipe sud-coréenne. Son meilleur joueur, Kwon Soon-woo, a battu Félix Auger-Aliassime en 2022, a rappelé le capitaine. Kwon, ex-52raquette mondiale, est revenu au jeu aux récents Internationaux d’Australie après une longue convalescence.

« C’est un joueur dangereux, a prévenu Dancevic. On devra très bien jouer contre lui. »

La Coupe Davis, a-t-il rappelé, révèle « un animal différent » dans chaque joueur. Il cite justement l’exemple des victoires de Diallo et de Galarneau « parmi les plus importantes de leur carrière ».

« Tout peut arriver, c’est ça la beauté de ce tournoi, a-t-il repris. On peut voir le meilleur comme le pire d’un joueur. Les classements ne comptent plus. Tu joues pour ton pays, tu as le soutien de ton équipe. Beaucoup d’éléments peuvent changer la dynamique et faire performer les joueurs au-dessus de leur niveau habituel. »

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L’équipe sud-coréenne qui affrontera le Canada et son capitaine, Kim Young-jun (au centre, devant le micro)

Cette rare occasion de faire partie d’une équipe, pour un athlète évoluant dans un sport individuel, procure « un sentiment différent ». « Tu sens que tu as beaucoup de poids sur tes épaules, que tu joues pour tout le monde plutôt que tout seul dans un match au milieu de nulle part. Tu sais qu’il y a bien plus à l’enjeu, que tes coéquipiers ont confiance en toi. »

Le soutien de la foule sera aussi, toujours selon Dancevic, précieux. « C’est un gros facteur. [Les partisans] ont été incroyables avec nous par le passé. C’est toujours un bonheur de jouer devant eux. »

Jouer à domicile est un luxe, a-t-il aussi noté. C’est la fédération hôtesse qui décide de la ville et des courts où auront lieu les duels, même de l’heure des matchs. Cela étant, l’avantage est relatif contre la Corée du Sud, dont les joueurs sont habitués à la vitesse des courts du stade IGA.

L’évènement est par ailleurs attendu de longue date, alors qu’aucun match de la Coupe Davis n’a été présenté au Canada depuis 2018, et jamais à Montréal depuis 2012.