(Indian Wells) Quand Milos Raonic sautera sur le terrain pour affronter Rafael Nadal en soirée à l’Omnium BNP Paribas jeudi, l’aîné de la cuvée tennistique canadienne actuelle se retrouvera en position familière.

Pour combien de temps ? Là est la question.

Raonic, de Thornhill, en Ontario, tente un retour à la compétition après une absence de deux ans attribuable à une importante blessure. Quand il est en mesure d’offrir sa pleine mesure, alors il représente une menace pour quiconque – comme à ses débuts sur le circuit de l’ATP.

Le défi, pour lui, est de jouer sur une base régulière. Ses deux dernières défaites ont été encaissées après qu’il se soit retiré en raison de diverses blessures, et il abordera le tournoi d’Indian Wells – et son match contre Nadal, qui est lui-même ennuyé par des problèmes de santé – après avoir recommencé à effectuer des échanges il y a quelques jours seulement.

L’histoire de Raonic, c’est celle d’un tennisman qui est déterminé à conclure son illustre carrière en sachant qu’il a toujours tout donné à son sport. Et, à 33 ans, il est conscient qu’il est au crépuscule de sa carrière.

Tout comme Raonic, les autres tennismen canadiens connaissent un passage à vide ces derniers temps. Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov peinent à répondre aux attentes placées en eux depuis les premiers balbutiements de leur carrière respective. Les deux font régulièrement l’objet de critiques virulentes depuis que leurs succès se sont plus rares, depuis un an ou deux.

« Je dirais que, contrairement à moi, les attentes étaient très élevées envers Félix et Denis, parce qu’ils ont brillé dans les rangs juniors, a expliqué Raonic. Ils ont chacun remporté un titre junior en Grand Chelem, et Félix a obtenu un point de l’ATP lors d’un [tournoi de la série] Challenger dès l’âge de 15 ans.

« Ils ont 23 et 24 ans, et déjà de jeunes espoirs leur poussent dans le dos. Habituellement, tu disposes d’un peu plus de temps – surtout si tu possèdes leur talent. De mon point de vue, ils doivent simplement se concentrer sur ce qu’ils maîtrisent parfaitement. Et ça, ce sont des choses que tu réalises en vieillissant.

« Il serait juste de dire qu’ils devraient faire beaucoup mieux, si on se fie aux attentes placées en eux. Et parfois, j’observe leurs résultats et je me dis que je serais surpris également. »

Shapovalov, qui disputera un rare tournoi après une pause de six mois attribuable à une blessure à un genou, tente encore de trouver ses repères.

« La confiance est très importante dans ce sport. Tu dois donc t’accrocher, et essayer de prendre de meilleures décisions dans les moments cruciaux », a évoqué Shapovalov, qui pointe maintenant au 131e rang mondial, mais qui, à l’instar de Raonic, sera en mesure de participer au tournoi californien en vertu de son classement protégé. Shapovalov affrontera le Hollandais Botic Van de Zandschulp au premier tour jeudi.

Quant à Auger-Aliassime, qui est maintenant 31e au monde et qui disposera d’un laissez-passer pour le deuxième tour comme les 32 premières têtes de série du tournoi, il doit demeurer positif même s’il est bien conscient des critiques à son endroit.

« Les gens ont droit à leur opinion. Mais je ne réponds pas à mes propres standards, a-t-il admis. Le problème quand tu établis tes standards aussi tôt dans ta carrière, c’est que tu ne peux jamais offrir un rendement inférieur. C’est donc normal qu’il y ait des critiques. Tu pourrais gagner un tournoi du Grand Chelem. Mais si l’année suivante tu n’en gagnes pas, alors tu seras critiqué. »

« Nous avons toujours de meilleurs conseils pour les autres que pour nous-mêmes. Toutefois, pendant que les gens critiquent, j’essaie de trouver des solutions », a poursuivi Auger-Aliassime.

Shapovalov se retrouve dans les ennuis vécus par le Québécois.

« Ça a été difficile, parce que Félix et moi avons vécu sensiblement les mêmes choses, a-t-il dit. Nous avons éprouvé des ennuis de santé l’année dernière, et c’est difficile de retourner là où tu veux être, car les gens s’attendent à ce que tu sois au sommet de ta forme à chaque match. Le tennis se joue cependant sur quelques détails, surtout de nos jours, car il y a beaucoup de jeunes espoirs talentueux et d’autres joueurs qui veulent nous déloger. »

Shapovalov a mentionné qu’Auger-Aliassime et lui travaillent d’arrache-pied et qu’ils tentent d’être optimistes.

« Je suis certain que tout rentrera bientôt dans l’ordre pour nous. Je ne suis pas trop préoccupé par Félix, et je suis certain qu’il se dit la même chose à mon sujet », a conclu l’Ontarien.