Roger Federer est un habitué de la Coupe Rogers. Autant à l'aise à Montréal qu'à Toronto, le Suisse a pris l'habitude de célébrer son anniversaire au Canada. Ce sera encore le cas cette année lundi et l'événement est encore plus important cette fois.

«Les gens en font une grosse histoire parce qu'il s'agit d'un chiffre rond, mais pour moi, avoir 30 ans n'a rien de négatif, a expliqué Federer, hier, en conférence téléphonique. En fait, je préfère avoir 30 ans aujourd'hui que 20 ans. Je suis très heureux dans ma vie actuelle et je crois avoir encore plusieurs belles années devant moi.»

Les organisateurs et le public de la Coupe Rogers ont pris l'habitude de souligner l'anniversaire de Federer. «Une année, ils m'avaient même chanté "Joyeux anniversaire" pendant un match. Je ne sais pas ce qu'ils inventeront cette année!»

Deux fois vainqueur à la Coupe Rogers, deux fois finaliste aussi, le vétéran s'est inquiété de la nouvelle formule «mixte virtuelle» du tournoi. «Il faudra attendre pour voir comment les choses se dérouleront, mais je trouve dommage que deux événements de cette importance soient disputés simultanément dans deux villes différentes.

«Je sais que le tournoi a toujours rapporté beaucoup de succès, tant à Montréal qu'à Toronto. Les joueurs apprécient les deux villes et nous ne voudrions pas perdre l'une ou l'autre. Cela aurait été préférable de présenter les deux tournois à des dates différentes.

«Ce n'est toutefois pas à moi de prendre les décisions quant au calendrier. D'autres changements sont d'ailleurs positifs. À Cincinnati, le tournoi sera désormais mixte et, donc, plus important.

«D'une manière générale, les changements sont bons pour le tennis, car ils sont les signes d'une croissance, d'une popularité grandissante.»

Une ambition différente

Avec une fiche de 39-9 et un seul titre cette saison, Federer cède nettement le pas à ses rivaux Novak Djokovic et Rafael Nadal. Il n'a pas remporté de titre majeur depuis janvier 2010, en Australie, et n'a atteint qu'une finale à ses six derniers tournois du Grand Chelem.

À Wimbledon, le grand Bjorn Borg a prédit une retraite prochaine pour le Suisse. «Il jouera sans doute encore un an, jusqu'aux Jeux olympiques de Londres, puis prendra sa retraite, a déclaré le Suédois sur les ondes de la BBC. Un grand champion ne peut s'habituer à la défaite»

Federer a pourtant assuré, hier, qu'il planifiait déjà sa carrière «bien après les Jeux olympiques». «J'entends beaucoup de commentaires soulignant qu'un joueur de 30 ans ne peut plus remporter de tournoi. Je préfère penser, au contraire, que cela est possible et m'inspirer des nombreux joueurs qui l'ont déjà fait. Rod Laver a remporté un Grand Chelem après 30 ans!»

Federer reconnaît que si sa motivation est intacte, ses ambitions sont différentes. «Je veux gagner chacun de mes matchs, ne vous méprenez pas, mais je dois reconnaître que je ne me prépare plus aujourd'hui de la même façon qu'à mes débuts.

«J'ai repris l'entraînement depuis un peu plus de deux semaines, en Suisse. Avec le beau temps, j'ai pu m'entraîner à l'extérieur et j'en ai profité pour retrouver ma forme. À 30 ans, on ne travaille plus pour améliorer son jeu, mais bien pour vérifier que le corps est en santé.

«Je n'ai dailleurs ressenti aucun malaise au dos, aucun malaise nulle part en fait, et je suis content d'entamer bientôt cette série de tournois qui mènera à l'US Open. Contrairement à ce que plusieurs croient, j'ai bien joué cette saison. À l'exception de quelques matchs la finale à Dubaï, la demi-finale à Miami, j'ai toujours été compétitif. Je crois vraiment que je suis tout près d'accomplir quelque chose de spécial.»