Il reste un peu plus de 100 jours avant le début des Jeux de Vancouver. Et on ne peut pas dire que le Québec ait été exactement foudroyé par la fièvre olympique. Les patineurs de vitesse courte piste canadiens espèrent faire augmenter la température, de jeudi à dimanche prochains, avec la présentation de la troisième Coupe du monde de la saison à l'aréna Maurice-Richard.

«On veut montrer au monde où on s'en va», a lancé le vétéran François-Louis Tremblay, hier après-midi, en marge de la conférence de presse de lancement.

L'équipe canadienne est revenue un peu mi-figue mi-raisin d'un séjour en Asie, où les deux premières Coupes du monde ont été disputées il y a un mois: neuf médailles, dont une seule d'or. La préparation n'était pas axée sur cette partie de la saison, avait-on insisté dans le camp canadien, qui veut bien sûr atteindre son pic de performance à Vancouver.

À Montréal, où on accueillera un nombre record de 225 athlètes provenant de 35 pays, les attentes seront plus élevées, reconnaît Tremblay, confiant que ses coéquipiers et lui ne décevront pas leurs partisans. «On a vraiment monté d'une coche. Ça paraît sur la glace à l'entraînement», a souligné le spécialiste du 500 mètres, complètement remis d'une entorse à une cheville subie au printemps.

Les Coupes du monde de Montréal et de Marquette, aux États-Unis, la semaine suivante, seront l'occasion pour les différents pays de confirmer leur nombre de places par distance à Vancouver. Pour obtenir le maximum de trois partants, les trois patineurs d'un même pays devront se classer parmi les 32 premiers (36 premiers au 1500 mètres) au cumulatif des deux compétitions.

Dans les faits, ce ne devrait être qu'une formalité pour les nations puissantes comme le Canada et la Corée. «Ce serait une catastrophe qu'on n'y parvienne pas», a ditTremblay.

Yves Hamelin, directeur national du programme de courte piste, s'attend à d'excellents résultats, même si la préparation physique n'est pas encore optimale. «C'est le temps de consolider les acquis pour les Jeux olympiques, a-t-il souligné. L'objectif est de six podiums, et on veut être en mesure de le reproduire à Montréal.»

Charles Hamelin et Kalyna Roberge, qui s'aligneront probablement sur les trois distances, sont parmi les plus susceptibles de contribuer à la moisson espérée. N'empêche, Roberge, médaillée de bronze sur 500 mètres à Séoul, veut se concentrer davantage sur la mise à l'essai de différentes stratégies de courses. Elle souhaite entre autres se «faire plus confiance» pour parvenir à retarder ses dépassements.

Pour cette «plus importante compétition internationale de l'histoire du patinage de vitesse courte piste au pays», les organisateurs souhaitent remplir les 4500 sièges du l'aréna Maurice-Richard.

Le défi est de taille.