L'Agence mondiale antidopage (AMA) a annoncé jeudi que plus de 30 athlètes ne pourront participer aux Jeux de Vancouver après avoir échoué un test antidopage.

L'AMA n'a cependant pas voulu révéler l'identité des athlètes fautifs, les pays qu'ils représentent ou les sports auxquels ils auraient participé.

Aucun Canadien n'a été disqualifié des Jeux pour dopage, a assuré le président du Comité olympique canadien, Michael Chambers, au cours d'une conférence de presse plus tard dans la journée.

Les représentants de l'AMA ont été pressés de questions au sujet des athlètes disqualifiés, mais n'ont pas voulu commenter tant que le processus d'appel n'est pas terminé. Le directeur exécutif de l'Agence, David Howman, a expliqué que les noms des athlètes impliqués sont parfois rendus publics avant la fin du processus, mais a ajouté que ce sont aux fédérations sportives de donner ces détails.

«Ce n'est pas à nous d'en parler, c'est aux fédérations de le faire, a-t-il dit aux journalistes. Il n'y a cependant rien d'étonnant dans tout ça. Ce n'est pas un nombre surprenant.»

«Cette nouvelle qu'il y en aurait 30 dans les derniers mois qui ne viennent pas aux Jeux olympiques parce qu'ils ont été testés positifs, ça nous fait plaisir, a dit Nathalie Lambert, chef de mission de la délégation canadienne. On est contents que la lutte antidopage fonctionne, qu'il y ait des résultats concrets. Ca lance aussi le message à tous les athlètes de toute la planète, et aux Canadiens aussi.»

La semaine dernière, la Russie a annoncé qu'une de ses fondeuses vedettes, Alena Sidko, avait été invitée à demeurer chez elle après qu'elle eut échoué un test de dopage sanguin.

Une joueuse de hockey russe, Svetlana Terenteva, a quant à elle été réprimandée, jeudi, après avoir subi un test positif pour un stimulant interdit en compétition, mais pas hors compétition. La substance en question est le tuaminoheptane.

Le Comité international olympique (CIO) a annoncé que l'athlète avait admis avoir utilisé le médicament sous ordonnance pour un rhume, le mois dernier, mais a affirmé avoir cessé de le prendre le 3 février, la veille du lancement du programme de test antidopage olympique. Le vice-président du CIO, Thomas Bach, a expliqué que le Comité avait jugé que Terenteva avait commis une infraction, mais a choisi de la réprimander parce qu'il s'agissait d'un «cas spécial».

La hockeyeuse n'a pas été disqualifiée et pourra participer aux Jeux.

Le ski de fond et le biathlon sont les disciplines hivernales présentant le pire dossier en matière de dopage.

Avant les Jeux de Pékin, en 2008, plus de 70 athlètes avaient été suspendus pour cause de dopage.

Par ailleurs, les tests positifs n'ont pas tous été effectués dans les derniers jours ou les dernières semaines. En fait, ils pourraient dater de plusieurs mois.

M. Howman a expliqué que les différents pays ont dû fournir à l'AMA une liste d'athlètes aspirant participer aux Olympiques en août dernier. Ces athlètes ont ensuite dû se soumettre à des tests antidopage hors compétition, sans préavis. Les joueurs de la LNH en lice pour les différentes équipes olympiques ont dû se soumettre aux règlements et aux tests de l'AMA dès le mois d'octobre.

Les dirigeants de l'AMA affirment qu'il n'existe aucun moyen de garantir des Jeux sans dopage, mais assurent travailler plus fort que jamais pour empêcher les tricheurs de participer aux compétitions à Vancouver.

«Est-ce que cela signifie que les Jeux de Vancouver seront propres? Je ne crois pas que quiconque soit en mesure de l'affirmer, a dit le président de l'Agence, John Fahey. Il y aura toujours des athlètes et des membres de leur entourage qui tenteront d'avoir le dessus sur leur adversaire de n'importe quelle façon.»

M. Fahey assure toutefois que les tricheurs auront plus de chances d'être pris aux Jeux de Vancouver que dans toute autre compétition de l'histoire des Olympiques.